«Lula président !» Près de 40 manifestants, des Brésiliens de Suisse ou d’autres personnes dont deux diplomates vénézuéliens, se sont rassemblés mercredi soir à Genève pour soutenir la candidature de l’ancien chef de l’Etat brésilien à la présidentielle d’octobre.
«Olé, olé, olà, libérez Lula», chantaient les manifestants sur la Place des Nations. Lula a gouverné le Brésil entre 2003 et 2011 est derrière les barreaux depuis avril après avoir été condamné pour corruption à 12 ans et un mois de prison. Mais même incarcéré, il demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30% par tous les instituts de sondage. C’est près du double de ses principaux concurrents.
Au cours des dernières décennies, Luiz Inacio Lula da Silva a joué un rôle éminent comme syndicaliste, animateur de luttes sociales, fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs. Elu président de la République en 2002, il a mis en œuvre au Brésil un ambitieux programme de changements sociaux qui a fait sortir de la pauvreté et de la misère des millions d’hommes et de femmes. Sa politique économique a permis la création de millions d’emplois et une considérable augmentation des revenus des travailleurs. Le président Lula pour ramener notre souveraineté nationale!
Même en prison, l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva veut être à nouveau chef d’État. Mercredi 15 août, le Parti des travailleurs (PT) a déposé sa candidature à l’élection présidentielle brésilienne, prévue pour octobre 2018, malgré la condamnation en appel.
Une lettre rédigée par Lula depuis sa cellule a en effet été lue en public, lors de la convention organisée par son parti politique.
«Cette réunion nationale de Parti des Travailleurs pourrait être l’une des plus importantes de l’histoire de notre parti(…) . La décision d’aujourd’hui nous mènera à une lutte acharnée pour la démocratie, pour le peuple brésilien et pour le Brésil», a notamment écrit celui qui constitue encore, pour nombre de Brésiliens, une figure emblématique de la gauche latino-américaine. Ne pouvant se rendre à l’événement, Lula a par ailleurs souligné : «Je sais que je suis présent à travers chacun de vous, chaque dirigeant, délégué et militant du Parti des Travailleurs.»
« Ils veulent inventer une démocratie sans le peuple », a affirmé Lula, dans un message lu par un acteur, devant près de 2.000 militants survoltés. Quelques minutes plus tôt, ces militants réunis pour la convention du PT à Sao Paulo arboraient des masques en carton à l’effigie de l’icône de la gauche à la barbe grisonnante en criant « Je suis Lula ».
Alors que les plus hauts représentants du PT se rendaient au tribunal électoral pour le dépôt de la candidature, quelques heures seulement avant la date limite, plusieurs milliers de partisans ont défilé devant la plus haute juridiction électorale du Brésil en scandant « Libérez Lula » et « Lula président ».
Il a immédiatement été demandé par le bureau du procureur général que soit invalidée la candidature de Lula en vertu de la loi « Ficha Limpa » (casier vierge). Cette loi prévoit que les candidats ayant été condamnés en appel pour corruption sont exclus du scrutin présidentiel.
En coulisses, cependant, l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad est déjà dans les starting blocks pour le remplacer si sa candidature est effectivement invalidée.
Dilma Rousseff, l’ancienne présidente élue en 2011 puis destituée en avril 2016, a entre autres évoqué le «combat» à mener pour rétablir la démocratie au Brésil : «Nous faisons face à un combat très dur. Nous voulons que Lula se présente comme président parce que les gens le veulent. A ce stade, nous devons nous battre tous les jours. Luttons !»
Accusé de corruption et blanchiment d’argent, l’ancien président brésilien a toujours nié les faits qui lui ont été reprochés, affirmant être victime d’un complot destiné à l’empêcher de se présenter à l’élection d’octobre 2018.
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