Un régime islamo-militaire est en place au Soudan depuis décembre 2018 et depuis la chute du président Al-Bechir, le Conseil militaire de transition perpétue la dictature militaire contre laquelle le peuple soudanais se mobilise.
Omar El-Béchir dirigeait le Soudan depuis son coup d’État militaire en 1989. En proie aux conflits dont la seconde guerre civile soudanaise (1983-2005) et la guerre du Darfour qui a débuté en 2003, le pays se divise alors en 2 parties et le Soudan du Sud où se trouve 3/4 richesses pétrolières, obtient son indépendance en 2011 entraînant l’inflation et de grosses difficultés économiques et Omar Al-Béchir a du faire face à un soulèvement lors de la Contestation au Soudan en 2010-2013. Le 1er mars 2019, il cède la présidence du parti Congrès national à Ahmed Haroun et le 12 mars, l’état d’urgence est ramené à six mois par le parlement. Le 11 avril, Omar Al-Béchir est destitué puis incarcéré le 16, il sera ensuite inculpé pour « meurtre de manifestants ».
Le 13 mai, un accord est trouvé entre les généraux et les représentants civils sur une transition de trois ans. Après le décès de 6 personnes à Khartoum en marge des manifestations, les discussions sont suspendues pour 72 heures par l’armée
Le 3 juin 2019, l’armée a ouvert le feu sur les manifestants, faisant 27 morts et plus de 300 blessés, lors sit-in pacifique organisé depuis début avril devant le siège de l’armée à Khartoum où se trouve aussi le « photomaton de la révolution » qui leur délivre des « souvenirs pour les générations à venir; elles seront la preuve qu’ils ont fait chuter un régime vieux de 30 ans ». Le but de cette « révolution » est d’ aboutir à un régime civil et non militaire; c’est pourquoi ils ont aussi bâti leur propre bibliothèque en installant sur le sol des ouvrages interdits sous l’ancien régime car toutes les classes se retrouvent dans cette « révolution », riche comme pauvre, intellectuel ou moins instruit.
L’ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, entre autres ont dénoncé ce « massacre » suite aux 3 jours ayant précédé la dispersion des manifestants, et condamné les exactions du régime envers las civils. A ce jour, à l’appel de United Migrants, les activistes soudanais continuent à appeler à la mobilisation et au soutien de leur peuple au niveau international.
Samedi 8 juin, à Paris, le collectif soudanais a organisé une manifestation de la place de la Chapelle à la place de la République. Des prises de parole ont eu lieu dans lesquelles les intervenants demandaient au gouvernement français de mettre fin aux renvois des exilés soudanais vers le Soudan « où ils risquent leur liberté et leur vie sans compter être soumis à des tortures ».Ils pensent aussi que la France doit exiger le départ immédiat du régime militaire criminel et illégitime.
Crédit photo: B.M./Impact European
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