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21 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Marc Ducros : « Par l’écoute, l’approche du livre est différente. »

On connaissait le livre audio dont le marché est en plein essor. Profitant de cet engouement, à 75 ans, Marc Ducros ex -ingénieur, a créé en août 2018 la radio du livre audio. Explications sur ce nouveau média en développement qui sera sans nul doute, dans un futur proche, de grande d’écoute.

Impact European : Comment l’idée de cette radio du livre vous est venue ?

Marc Ducros : En tant qu’ex-gérant des éditions Voolume et en tant que membre du Syndicat National de l’Édition, je me suis aperçu que le livre audio manquait de support. J’ai voulu faire de l’hertzien, mais couvrir la France nécessitait d’avoir une vingtaine d’émetteurs ce qui signifiait un investissement trop important. Il ne restait donc plus que le model de la webradio, qui, économiquement, présentait des solutions raisonnables.

IE : Quel genre de livres y proposez-vous ?

MD : Des contes pour enfants, des thrillers, des romans, des histoires d’époques, entrecoupés d’un programme musical, essentiellement composé de chanteurs de langue française.

IE : Combien de références avez-vous ?

MD : Actuellement, une vingtaine sont en ligne.

IE : Avez-vous passé des contrats avec des maisons d’édition et des auteurs ?

MD : Non. Les éditeurs sont encore sur la réserve quant à cette approche. Pour leur faire connaître la radio, je passe par le réseau LinkedIn. J’ai également un accord avec une librairie qui me donne accès à ses podcasts.

IE : Rémunérez-vous les auteurs ?

MD : C’est l’un de mes problèmes, car la Scam et la SACD ne rémunèrent que les radios hertziennes. Pour la webradio, le souci vient du chiffre d’affaires. S’il oscillait autour des 100 000 euros, les sociétés d’auteurs commenceraient à sourire, du fait qu’elles prennent 6,5% du CA pour rémunérer leurs auteurs. Comme ce n’est pas encore mon cas, il faudrait que je les rémunère au passage, mais la radio n’ayant pas encore beaucoup de ressources, je ne peux et à regret, pas encore le faire. Le contenu que je livre est donc pour le moment gratuit.

IE : Cette webradio s’écoute toute la journée dans toute la France ?

MD : Elle est écoutée toute la journée, 24h/24, 7 jours sur 7, dans le monde entier. Cela se fait à partir de son ordinateur, de son smartphone, de sa tablette et via les enceintes connectées Amazone Alésia.

IE : Est-elle pour tout public ?

MD : Oui, elle l’est, notamment pour démontrer que le livre audio permet de toucher un public qui n’a pas forcément pour habitude de lire. Par l’écoute, l’approche du livre est différente.

IE : Quelle est la durée des histoires qui y sont narrées ?

MD : Cela dépend. Il y a des romans dont la narration dure cinq heures. Pour une question de concentration, les contes pour enfants diffusés le dimanche, eux, ne dépassent pas les deux minutes.

IE : Comment situez-vous votre webradio par rapport au livre audio qui existe depuis un certain temps ?

MD : De façon complémentaire. Je souhaite démontrer que par la radio, le livre audio est une bonne solution.

IE : Un livre s’écoute -t-il de la même façon que des chroniques radio ?

MD : Bien que ce ne soit pas très différent, je ne le pense pas. Une chronique a un temps bien déterminé. Avec le livre audio, il y a une attente quant à la suite de l’histoire.

IE : La version audio concurrence-t-elle le format papier ?

MD : Pas pour moi. Le chiffre d’affaires du livre audio n’est encore que de 1% du chiffre d’affaires du livre papier. Ils sont donc plutôt complémentaires. Avec le papier, on a une certaine sensibilité, alors qu’avec l’audio, on peut inventer et avoir, par la voix narratrice, des sensations complètement différentes. Il y a une richesse liée aux différentes formes d’expression. Lorsque l’on lit un livre, chacun y entend les mots à sa façon.

IE : Les Français sont-ils adeptes de ce mode d’écoute ?

MD : Pas encore malheureusement.

IE : Pour les convaincre, pouvez-vous nous citer ses avantages ?

MD : Le premier est de montrer que notre langue française peut s’enrichir par l’oral. La voix est tri-dimensionnelle. Avec elle, on a une possibilité presque infinie de faire varier et d’attirer sur un texte. Ensuite, ce mode d’écoute n’est pas encombrant. En un clic, on rentre dans l’histoire à tout moment et partout où l’on veut. De plus, il permet de développer la mémoire et aide à mieux s’exprimer.

IE : Vous n’allez pas proposer uniquement l’écoute de livres, mais également ouvrir sur des sujets avec des thématiques précises …

MD :  Il est important et intéressant pour moi de montrer que le livre audio peut s’étendre à des sujets d’actualité. Comme pour toute radio, il y a un but d’information et d’éducation qui n’est pas forcément celui de la formation, mais qui est utile. Je vais donc ouvrir à des séries d’émissions plus techniques qui parleront, par exemple, de voitures électriques et hydrogènes.

IE : Avez-vous des projets ?

MD : Le tout premier est de constituer une équipe motivée. Ensuite, ce sera de proposer à l’écoute, un choix intéressant de livres et de varier les chroniques.

www.laradiodulivreaudio.eu

 

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