Colère sociale dans les rues françaises pour dénoncer la politique d’Emmanuel Macron.
Des milliers de personnes ont défilé samedi dans les rues de Paris et en province avec l’espoir de former une «marée populaire» contre la politique d’Emmanuel Macron. Le président français a prévenu par avance que «ça ne l’arrêtera pas».
Les anti-Macron voulaient relancer la contestation contre le gouvernement ce samedi 26 mai 2018, partout en France, des dizaines de milliers de manifestants se sont retrouvés pour une « grande marée populaire ». L’appel à la mobilisation était lancé dans plus d’une soixantaine de villes, les organisateurs étaient une quarantaine : associations, syndicats et on a vu notamment la CGT défiler aux côtés de partis politiques pour la première fois depuis vingt ans.
Cette «super fête à Macron», dixit Jean-Luc Mélenchon, a rassemblé 250.000 personnes dans le pays, dont 80.000 à Paris, selon la CGT. La préfecture de police en a dénombré 21.000 à Paris, 31.700 personnes, selon le comptage effectué par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont RTL, France Bleu, Le Figaro… etc. Les manifestants ont défilé à l’appel d’une soixantaine de syndicats (CGT, Solidaires, Sud PTT, Unef…), partis politiques (La France insoumise, PCF, EELV, Générations, NPA…) et associations.
Le 5 mai, la manifestation baptisée « fête à Macron » à l’appel du député insoumis François Ruffin, avait rassemblé 38.900 personnes à Paris, toujours selon Occurence.
La diversité des causes s’illustrait dans les slogans chantés par les manifestants – retraités, personnel hospitalier, chercheurs, salariés d’Air France ou d’Aéroports de Paris – rassemblés dans le centre de Paris, entre gare de l’Est et Bastille. «Macron, méprisant de la République», brocardait une pancarte ciglée PCF représentant Emmanuel Macron en monarque. «Mai 1968, Mai 2018: 50 fois plus de raisons de se révolter», affichaient des autocollants de Lutte ouvrière.
Dans une ambiance bon enfant, entre 5000 (police) et 8000 personnes (organisateurs) ont défilé à Toulouse sous des bêlements de prétendus moutons, autour d’une pieuvre géante à l’effigie d’Emmanuel Macron, brandissant une étiquette de «fainéant», «cynique», «cheminot, »artiste«, »précaire«, »soignant« ou »retraité«. »Il était un petit Macron, il était un petit Macron, qui n’avait ja-ja-jamais galéré…«, a chanté à Grenoble le cortège de manifestants (1900 selon la police). Ils étaient 2500 à Montpellier, 1500 à Strasbourg, 1200 à Lyon, selon la police.
Face au gouvernement, «formez ce front populaire dont le peuple a besoin», a exhorté Jean-Luc Mélenchon sur le Vieux-Port à Marseille, avant de défiler. «Ne comptez que sur vous, il n’y aura pas de sauveur suprême», a lancé le chef de file des Insoumis et député des Bouches-du-Rhône, juché sur une caisse en bois. «Il faut que la tête dure de Monsieur Emmanuel Macron entende ce message du peuple populaire, comme on dit». Dans la cité phocéenne, où les écarts de chiffres sont toujours grands, la police faisait état de 4200 manifestants. La CGT évoquait une mobilisation en hausse avec 65.000 manifestants, contre 58.000 le 14 avril et 45’000 le 22 mai.
À Avignon (Vaucluse), ils étaient plusieurs centaines. À Chambéry (Savoie), on estimait le cortège à un millier de personnes. À Périgueux (Dordogne), 800 manifestants sont descendus dans les rues, idem à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et à Valence (Drôme). À Belfort, près de 300 personnes ont répondu à l’appel au rassemblement et ils étaient environ 200 à Mont-de-Marsan. « Ce n’est pas une marée, c’est une vaguelette » constatait un manifestant landais désappointé.
Pour le numéro un communiste Pierre Laurent, défilant à Paris, « la colère sociale est en train de monter« face à un pouvoir » qui n’écoute personne dans un système monarchique ».
La CGT était très représentée dans le cortège avec ses pancartes, ballons et drapeaux rouge. Elle s’est mobilisée pour «une autre politique sociale car la politique pour les riches ça suffit!», selon Philippe Martinez, son secrétaire général.
39 personnes ont été interpellées en début et pendant la manifestation du samedi 26 mai à Paris, en marge du défilé contre la politique d’Emmanuel Macron qui doit rejoindre la place de la Bastille.
Des dizaines de personnes vêtus de noir, les « blacks blocs », ont du être dispersées par les forces de l’ordre près de la place de la Bastille. Ils s’attaquaient à des vitrines, notamment celle d’une banque, et invectivaient les policiers qu’ils croisaient. Des jets de projectiles ont aussi été constatés. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a confié sur BFMTV que « sept membres des forces de l’ordre avaient été légèrement blessés ».
Selon la préfecture de police, 39 personnes ont été arrêtées en marge et pendant la manifestation, dont 26 ont été placées en garde à vue, notamment pour port d’arme, rébellion ou participation à un groupement en vue de commettre des violences.
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