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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

"NOUS SOMMES UN JOURNAL INDÉPENDANT"

Marine Le Pen contre les journalistes comme Donald Trump

Gabriel MIHAI

Marine Le Pen a pilonné dimanche les médias, accusés de mener une «campagne hystérique» en faveur de son adversaire centriste Emmanuel Macron qui la talonne désormais dans les sondages.

Ce dimanche, avant le meeting de Marine Le Pen, une cinquantaine d’individus masqués et cagoulés ont attaqué à la barre de fer et recouvert de peinture un car en provenance de Rennes. La scène s’est déroulée à hauteur de Treillères sur la N127.

Les policiers ont dû intervenir sur la N127, la 2×2 voies entre Rennes et Nantes, pour sortir un autocar de militants FN en provenance de Rennes d’une embuscade.

Une fois arrêté, ils ont cassé les balais d’essuie-glace et recouvert le véhicule de peinture blanche. Les forces de l’ordre sont vite intervenues, interrompant le trafic dans les deux sens de circulation pendant une dizaine de minutes. La situation est vite revenue à la normale.

«Je veux dire aux Français d’être extrêmement attentifs à ne pas se faire voler ces élections», a lancé la présidente du Front national, lors d’un rassemblement à Nantes devant 3500 personnes, selon ses équipes.

«Dans cette élection, les médias ont choisi leur camp, ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain», l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron, a accusé Marine Le Pen, avec des accents rappelant les attaques du président américain Donald Trump contre les journalistes.

«Ils se parent de morale, prétendent en rester à l’analyse des faits (…) et puis ils pleurnichent d’avoir perdu la confiance du peuple qui se tourne – et c’est légitime – vers internet pour s’informer», a martelé Mme Le Pen.

Elle s’en est notamment prise à l’homme d’affaires Pierre Bergé, personnalité de gauche et l’un des propriétaires du journal Le Monde, qui met selon elle «son journal entièrement au service de M. Macron et en fait une arme de guerre contre la candidature du peuple que j’incarne».
Dans un éditorial samedi, Le Monde relevait que les partisans de Marine Le Pen voyaient un «vaste complot du «système» politique, judiciaire et médiatique» contre leur candidate. «Elle-même ne se prive pas de jouer sur cette corde pour mieux se poser en victime», soulignait le journal.

Sans épargner son adversaire de droite François Fillon, empêtré dans des soupçons d’emplois fictifs, Marine Le Pen a réservé ses flèches les plus acérées à Emmanuel Macron, en nette progression dans les derniers sondages.

Selon deux études publiées dimanche, le candidat de 39 ans – qui a reçu mercredi le renfort du centriste François Bayrou – talonne désormais avec 25 % des intentions de vote la responsable d’extrême droite, toujours favorite du premier tour avec 27 %. M. Fillon arrive en troisième position avec 19 % ou 20 % des intentions de vote, selon les études.

Jugeant que «les Français n’en peuvent plus de l’immigration massive», Marine Le Pen a vertement critiqué Emmanuel Macron, «allé en Allemagne récemment pour dire toute l’admiration qu’il avait pour l’accueil de 1,5 million de migrants outre-Rhin».

Pour elle, M. Macron, candidat des «puissances d’argent», «devient la possibilité pour le système de se survivre, de survivre» et voudrait installer une «autoroute migratoire» entre Alger et Paris.

«On est chez nous !!», ont longuement scandé en retour les militants présents.

«Notre projet est en phase avec le monde, il entre en résonance avec le grand mouvement planétaire qui voit le réveil des peuples, le retour des frontières nationales et des fiertés nationales», a encore lancé Marine Le Pen, en référence au Brexit ou à l’élection de Donald Trump.

Comme ce dernier, elle préconise une taxe à l’importation qui pourrait monter à 35 % pour les entreprises qui délocalisent puis réimportent leurs produits en France.

Enfin Marine Le Pen, visée par une enquête sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants au Parlement européen, a appelé les magistrats à «ne pas contrecarrer la volonté du peuple».

«Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l’inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur», a-t-elle tancé.

Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas avait estimé auparavant que «rien ne justifierait» une pause des investigations visant des candidats à la présidentielle durant la campagne électorale.

Un témoignage qui ne va pas arranger les affaires de la candidate frontiste. Alors que Marine Le Pen nage en plein scandale d’emplois présumés fictifs, un ex-conseiller, Gaël Nofri (aujourd’hui membre du parti Les Républicains), a témoigné contre elle, selon des révélations de Mediapart et Marianne.

 

PHOTO ET VIDÉO : IMPACT EUROPEAN / WPA

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