En grève depuis le 1er juillet, les maîtres-nageurs et agents techniques dénoncent l’augmentation de leurs temps de travail depuis la réforme de la fonction publique. Alors que le préavis tient jusqu’au 31 août, des discussions ont été ouvertes avec la ville de Paris, sans succès jusqu’ici.
« De manière générale, les contraintes liées à notre travail ne sont pas assez prises au sérieux. » peste Voussad Challal, maître-nageur et secrétaire à la communication de la CGT de Paris. Le 25 juin, le syndicat a déposé un préavis de grèves dans les centres sportifs, les piscines et les lieux de baignades de Paris, allant du 1er juillet au 31 août. Le week-end dernier, 12 piscines étaient fermées sur les 42 présentes dans la capitale. Les groupes Force Ouvrière et Confédération Générale du Travail décrient le problème à travers des préavis de grève depuis le mois de janvier.
Ces actions font suite à l’augmentation du temps de travail des agents, instaurée par la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. Cette dernière leurs retire 8 jours de congé sur les 33 initiaux et impose 35 heures de travail hebdomadaire. Le ton moqueur, Voussad pointe du doigt les réformes mise en place par ce texte : « A la CGT, on l’appelle la loi de la destruction de la fonction publique. Actuellement, on se bat pour nos jours de congé, mais en réalité cela ne représente qu’une goutte d’eau au regard de tous les problèmes que ce texte engendre. »
Des propositions jugées insuffisantes
Du côté de la municipalité, impossible de revenir sur les mesures de cette loi. La mairie a déjà demandé à plusieurs reprises de retirer le préavis en cours. Une requête refusée par les syndicats et agents concernés. Dans un premier temps fermée aux négociations, la ville a finalement accepté d’entamer des discussions, dans le but de tomber sur un accord commun. « Avec l’emballement médiatique, la canicule et le mécontentement des usagers, on a été reçu la semaine dernière pour en parler. Mais pour le moment, notre assemblée générale a rejeté les propositions faites. On a fait des contre-propositions, donc on attend de voir, mais ça stagne pas mal. » reconnait Voussad, la voix dubitative.
Pour le surveillant de baignade, la pénibilité et les risques liés à ce travail ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Le ton agacé, il explique les difficultés du métier : « Contrairement à ce que peut penser le grand public, les piscines sont un endroit extrêmement toxique. En réaction avec les produits étrangers, le chlore crée des sous-produits cancérigènes auxquels nous sommes exposés en permanence. Tous les agents de France devraient avoir une compensation vis-à-vis de ces dangers. » Dans un récent communiqué, la CGT souligne à nouveau les conditions de travail « particulièrement difficiles » auxquelles les maitres-nageurs sont exposés, insistant sur le manque d’aménagements pour pallier ces problèmes. A terme, le syndicat réclame la mise en régie des établissements concernés, afin que « le service public soit assuré par le public ».
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