GABRIEL MIHAI
La création a de nouveau été mise à l’honneur sous toutes ses formes dans les rues de la capitale.
L’édition 2017 de cette manifestation annuelle d’art contemporain, créée il y a 15 ans, fait donc la part belle aux collectifs d’artistes et aux œuvres participatives. Parmi elles, le projet « Marée des Lettres », présenté sur les Berges de Seine.
« Paris est une ville de liberté et cette nuit le prouve », a lancé Anne Hidalgo, maire de Paris, qui a lancé le top départ de cette veillée artistique. Lors de la 16e édition de la Nuit Blanche, imaginée autour de la notion de collectif par Charlotte Laubard, installations, vidéos et œuvres d’art contemporain, ont été disséminées à travers la ville. L’opportunité de se laisser transporter et de « refaire le monde » jusqu’au petit matin.
Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, des conteners rouges et gris comme des barricades et les images des révolutions qui ont bousculé l’histoire. Il s’agit de l’oeuvre du collectif Chto Delat. Que reste-il d’un siècle d’espoirs et de mouvements populaires? «La liberté, elle ne s’enfuira jamais», écrit une petite fille sur l’une des affiches vierge de Mai 68 qui lui a été donnée.
Le tract réactualisé sera accroché au milieu des nombreux messages laissés par les visiteurs qui attendent patiemment dans la queue afin de laisser leur trace.
Il est 20 heures, la Seine nous appelle. Certains dessinent au feutre noir sur les lettres en trois dimensions sagement positionnées sur les berges.
Imaginée par le collectif berlinois Invisible Playground Network, habitué à inventer des jeux, cette œuvre interactive prendra la forme de 45 lettres géantes disposées entre le Pont au Change et le Pont Neuf. C’est une manière de « redonner la parole aux Parisiens en écrivant des messages avec des lettres », explique Charlotte Laubard, la directrice artistique de la Nuit Blanche.
Pendant que des phrases vont naître au fil de l’eau, non loin du Pont Neuf, sous la canopée des Halles, 300 danseurs amateurs et 150 jeunes instrumentistes des conservatoires de Paris feront eux aussi œuvre commune, ce soir, en participant au projet « Mille et Une Danses » du chorégraphe Olivier Dubois.
À deux pas, l’euphorie retombe dès l’entrée dans l’Eglise Saint-Eustache. La douce supplique du Please du regretté Léonard Cohen résonne. Les projections vidéos de l’américaine Lutz Bacher envoûtent les visiteurs dans la magie d’un soupir. Un petit détour par le «Off» dans l’univers délirant de Johan Decaix, via un documentaire projeté au siège du Centre National d’Etudes Spatiales. L’artiste tente de concrétiser son rêve d’enfant: photographier la courbure de la terre et se rendre dans l’Espace au moyen d’un ballon stratosphérique. Il n’atteindra pourtant pas les étoiles mais l’émotion de ce projet familial, superbe utopie, semble séduire le public.
Quelques noctambules suivent via leur téléphone les compositions des lettres qui sont apparues sur les berges de la Seine dans le centre de la capitale. Le collectif Invisible Playground a demandé aux Parisiens de «dire quelque chose aux aliens». «IT’S TIME *O HAVE FUN», «A une Seine d’amour», «Au temps qui passe», «Paris est une fête», «Apero?», «PAIX» et «Please take Trump now», ont-ils décidé d’inscrire en trois dimensions. «C’est génial! On peut dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas» ,s’exalte Morgane, étudiante en droit humanitaire, qui refait ce soir, le monde à sa manière.
La seizième édition de cet événement qui a réuni 3.000 artistes et un million de visiteurs chaque année a permis une fois de plus de faire découvrir toutes les villes participantes, sous un angle inédit et de rapprocher leurs habitants autour de centaines de manifestations culturelles.
VIDÉOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – GABRIEL MIHAI
Photos: IMPACT EUROPEAN / WPA – BM et GABRIEL MIHAI
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