GABRIEL MIHAI
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à l’appel notamment d’associations antiracistes et de syndicats pour protester contre les violences policières, donnant lieu à quelques incidents à l’issue du rassemblement parisien.
Quelque 2300 personnes, selon la police, se sont réunies samedi à Paris à l’appel notamment d’associations antiracistes et de syndicats, pour protester contre les violences policières après le viol à la matraque présumé d’un jeune noir, Théo, au cours d’une interpellation.
2.300 personnes selon la police, 4.000 à 5.000 selon les organisateurs, étaient rassemblés dans le centre de la capitale. Dans une atmosphère électrique, plusieurs dizaines de camions de CRS et de la gendarmerie mobile étaient postés sur les différents axes menant à la place. Il fallait ainsi montrer patte blanche pour pouvoir passer les cordons. Craignant des débordements, le préfet de police a interdit dans ce périmètre la vente à emporter et la détention de boissons alcoolisées.
« On n’oublie pas, on pardonne pas », scandait la foule, remuant une banderole barrée de l’inscription : « De Zyed et Bouna à Théo et Adama, à bas le racisme et la violence d’État ». Ce rassemblement parisien était notamment organisé par des associations antiracistes (SOS Racisme, Cran, Ligue des droits de l’Homme…), des syndicats (CFDT, FSU, CGT) et des organisations lycéennes et étudiantes (Fidl, Unef, UNL..).
Plusieurs élus ont pris part au rassemblement. Le candidat de la gauche radicale à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon y a également participé, comme le joueur de soccer champion du monde 1998 Lilian Thuram.
Présent à leur côté, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a estimé que « l’affaire Théo n’est pas un fait divers, c’est un problème structurel de violences policières que la France doit avoir la maturité de traiter ». Dominique Sopo s’est dit « déçu » de la réunion à laquelle les associations antiracistes étaient conviées lundi à Matignon. « Aucune solution concrète n’a été proposée et aucune mesure que nous avons proposée n’a été reprise », a-t-il regretté. Il s’est dit notamment favorable à un retour de la police de proximité et à l’affectation de policiers expérimentés dans les quartiers populaires.
Quelques incidents se sont produits à l’issue du rassemblement, qui avait été déclaré auprès des autorités par les organisateurs, dont des associations antiracistes, syndicats, organisations lycéennes et étudiantes. Le Syndicat de la Magistrature s’y est également associé.
De 500 à 600 personnes selon la Préfecture de police, parfois masquées, déambulaient sur la place de la République, lieu traditionnel de manifestations dans la capitale, et provoquaient verbalement les forces de l’ordre présentes mais il n’y avait «pas de heurt». Puis, après avoir essuyé des jets de divers projectiles (bâtons de bois, canettes, pavés), les forces de l’ordre ont riposté avec charges et tirs de gaz lacrymogènes en fin d’après-midi.
Deux policiers ont été légèrement blessés, selon une source policière.
D’autres manifestations ont réuni quelques centaines de personnes dans plusieurs villes du pays, comme à Nice environ 250 personnes, à Poitiers 200 personnes, à Montpellier 150 personnes et Dijon 150 personnes, où des incidents se sont produits. Vendredi soir, une centaine de personnes avaient également défilé à Marseille.
La candidate FN à la présidentielle, Marine Le Pen, avait demandé samedi matin l’interdiction des manifestations contre les violences policières prévues dans l’après-midi, en fustigeant la «complaisance» des autorités face aux «milices d’extrême gauche ultraviolentes».
VIDÉOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – BM
Noël Mamère
Esther Benbassa
Noël Mamère
Pierre Tartakowsky La Ligue des droits de l’Homme
Amal Bentounsi, soeur d’Amine Bentounsi
Lilian Thuram
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – BM
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