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25 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Patrick Adler : confidences par les « maux »

« Subir était mon ordinaire. J’étais l’objet, il était le sujet, j’étais passif, il était actif, je trinquais, il buvait, rien n’était égal dans nos rapports. Subir était le mot à combattre. Plus jamais je ne subirais ».

Par ces mots, se résume l’enfance de Patrick Adler ; un calvaire quotidien infligé par son bourreau paternel. Le petit Février (son vrai nom) a été un enfant maltraité, un enfant battu. Dès l’âge de trois ans, il comprend qu’il n’aura rien d’autre à attendre de ce militaire inflexible que trempes et déculottées. Pour faire face à son tortionnaire et compenser son manque d’affection, c’est auprès de ses camarades de classe qu’il va chercher soutien et reconnaissance. Le souffre-douleur qu’il est, a besoin d’exister, d’être populaire. Contraint et forcé de se taire chez lui, il fait de l’école sa planche de salut et sa première scène. Patrick choisi la « voix » de la provocation, de l’arrogance et de l’insolence comme un cri à l’aide, mais que personne n’entend. Et pour cause, chacun le pense hyper actif. C’est un amuseur, un cabotin qui se complet à caricaturer par l’imitation celles et ceux qu’il prend pour cible. Plus qu’un exutoire, le choix du rire est un appel au secours que personne ne cherche à comprendre. Il est tellement plus simple de fermer les yeux et de conclure que ses fomentations sont la résultante d’une conduite scolaire inqualifiable. Un tel comportement n’est pourtant pas un hasard ! Pendant dix ans, sa mère, ses camarades, tout comme le corps professoral, vont être dans le déni. La vérité éclate enfin. Grâce aux derniers coups violents qu’il lui inflige, Patrick est à jamais libéré de l’emprise et des sévices de son alcoolique de père fouettard. La victoire mène au chaos familial. Patrick a une douzaine d’années. Placé à la DASS, le temps est venu pour lui de profiter de sa vie d’adolescent, de se construire dans la sérénité. Ses blessures d’enfance ? Le résiliant saura les transcender. Il le fera bien des années plus tard par le rire et … sur scène.

« Un père et passe » un premier roman autobiographique touchant et poignant de Patrick Adler. « Ce qui ne tue pas rend plus fort ». L’auteur qu’il est ici, le démontre tout au long de ses 203 pages. Par sa plume affutée, les jeux de « maux » et non sans quelques traits d’humour qu’on lui connait bien, il raconte avec humilité et pudeur son enfance difficile, avec pour trame de fond, la maltraitance. C’est sans doute ce parcours égratigné qui a fait que l’ex-professeur d’allemand soit devenu un imitateur provocateur au talent caustique tant apprécié… -Éditions Le Sémaphore – Préface de Patrice Laffont – 20 euros.

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