Il a reçu le premier prix du concours d’humoristes au festival « Roquemaure2rire » en 2018, ce qui est parfaitement justifié. Il a également été honoré du premier prix du public au festival « à Morieres de rire », en 2017 ce qui est loin d’être étonnant ! À bientôt vingt-six ans, Jérem Rassch n’en est pas à ses débuts. Il a commencé le théâtre à 8 ans. Merci à « Ils se sont aimés » avec Michèle Laroque et Pierre Palmade. Depuis, il n’a eu de cesse de vouloir monter sur scène et de faire son one man show. Son rêve de gosse, il va l’exhausser par deux fois, une fois son bac passé et ses études d’audiovisuelles faites. En 2017, il est à l’affiche avec « One Man chauve ». À peine un an après, c’est encadré et géré par Brigitte Skiavi-Blanc (NDLR : épouse du chanteur Gérard Blanc), qu’il crée « Sacrée famille », un spectacle dans lequel il n’est pas que drôle. Loin de se prendre au sérieux, le jeune humoriste sait être sérieux et parler de choses qui le touchent et qui lui sont importantes.
Aussi, il se jette dans la gueule du loup et prend, dans sa ligne de mire, pour le faire, sa famille. Il passe, sous le peigne fin de la satire, chacun de ses principaux membres. Sa mère autoritaire, victime du comportement bipolaire non contrôlé. Son père, un homme passif sans caractère aucun, son ingénue cousine, son oncle Raymond avec ses phrases de bof du style « Hey le chauve, t’a la mèche de travers » et sa grand-mère au franc-parler, pour ne citer qu’eux.
Et n’allez pas croire qu’il s’en oublie pour autant. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, c’est avec autodérision, qu’il évoque l’annonce compliquée de son coming-out à la dernière cousinade (NDLR : réunion familiale). Et pour cela, rien de mieux que de faire parler cette partie de lui faussement exubérante, au travers d’un frère jumeau imaginaire. « Coucou, j’aime la bite. On mange quoi ce soir, des saucisses purée, génial ? » Bon, pour lui, « ce sera plutôt soupe à la grimace ». Le natif de Perpignan n’hésite pas non plus à se mettre à nu en parlant du harcèlement scolaire dont il a été victime, adolescent, entraînant une perte de ses cheveux (NDLR : pelade) et la non-acceptation de lui-même qu’il lui faudra dépasser. C’est avec nostalgie qu’il relate ses déboires amoureux. « Les sentiments c’est comme le fisc, il ne faut pas tout déclarer ». Loin d’être un donneur de leçon, il proteste contre la génération actuelle qui, ultra connectée, ne prend plus conscience de son environnement. « Ce n’est pas en rêvant que l’on vit, mais c’est en vivant que l’on rêve » et s’insurge contre les régimes « Non je ne suis pas gros. Je suis tellement sexy que ça déborde » et le physique svelte qu’il faut entretenir en permanence dans une salle de sport peuplée « d’Hercule par dizaine ».
La famille de Jérém ? In fine, c’est la famille de tout le monde. Elle est grande, surtout « tellement recomposée, qu’elle en devient décomposée ». Alors, certes, « on ne la choisit pas et encore moins les pièces rapportées ». Mais ce qui la rend unique, c’est justement sa diversité. Que ce soit avec ses qualités comme avec ses défauts, l’important c’est l’amour qu’on lui porte.
Jérem Rassch dans « Sacrée famille, un nouveau one man show tendre, sensible, enrobé d’humour bienveillant, mêlant l’esprit du stand up. S’ennuyer, même une seconde, n’est pas envisageable. Pendant 1h15, l’humoriste très prometteur, mi-belge, mi-catalan, prend à parti son public et lui dit ce qu’il pense, tout en réglant ses comptes avec les siens et en enchaînant les pastiches familiaux ; des personnages Olé Olé attachants qui parlent forcément à tout le monde et où chacun en reconnaît au moins un des membres. Un spectacle vivant sur fond de thérapie avec pour messages la tolérance et le bien vivre ensemble, créé par Jérem Rassch et Brigitte Skiavi-Blanc, écrit par Jérémy Rasschaert – Théâtre Bô Saint-Martin tous les mercredis à 19h30 jusqu’au 20 juin 2019 – Réservations : 01 42 71 50 00 – www.theatrebo.fr – Théâtre le Ciné Vox au mois de juillet dans le cadre du Festival d’Avignon (84) – Réservations : 04 90 85 00 25
Visuels : (C) DR
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