GABRIEL MIHAI
Saad Hariri à Paris contribue à « apaiser les tensions » au Proche-Orient, où la France va continuer à agir en ce sens, a estimé samedi la présidence française.
Le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri s’est entretenu samedi à Paris avec le président français Emmanuel Macron pour tenter de trouver une issue à la crise libanaise qui reste entière. Il devrait ensuite rentrer à Beyrouth au plus tard mercredi.
A l’issue d’un déjeuner à l’Élysée avec le président français et sa femme Brigitte, en compagnie de son épouse et de leur fils aîné, M. Hariri a confirmé qu’il rentrerait au Liban au cours des «prochains jours» et au plus tard mercredi pour participer aux célébrations de la Fête nationale.
Il a également indiqué que c’est là-bas qu’il s’exprimerait à propos de sa démission, annoncée depuis Ryad le 4 novembre.
Cette démission, annoncée le 4 novembre sur fond de fortes tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, a plongé le Liban dans une crise. Son séjour prolongé en Arabie Saoudite, sans qu’il ne revienne au Liban pour y remettre sa démission au président, ont fait l’objet d’intenses spéculations.
Dans un tweet, M. Hariri avait assuré que son séjour à Ryad visait simplement «à mener des consultations concernant l’avenir du Liban et ses relations avec ses voisins arabes». «Tout ce qui se dit (…) sur mon séjour (…) n’est que rumeurs», avait-il assuré.
Ancienne puissance mandataire du Liban, la France a joué les médiateurs et le président Macron a invité à Paris M. Hariri et sa famille afin de tenter de sortir de l’impasse. Une solution acceptée par M. Hariri avec l’accord du parrain saoudien.
Le président Macron avait précisé qu’il le recevait «en tant que premier ministre» , sa démission n’étant pas encore reconnue au Liban, et c’est «avec les honneurs dus à un premier ministre» qu’il a été accueilli à la présidence, quelques heures après son arrivée en France en provenance de Ryad.
Le président Emmanuel Macron « continuera à prendre toutes les initiatives nécessaires pour la stabilité du Liban », a précisé l’Élysée à l’issue de la réception de Saad Hariri, quelques heures après l’arrivée de ce dernier en France en provenance d’Arabie saoudite.
« Nous contribuons à apaiser les tensions dans la région », a ajouté la présidence. L’Élysée n’a pas voulu indiquer si le Premier ministre libanais avait ou non confirmé au président français sa démission, comme il l’avait annoncé le 4 novembre à Ryad. « Il a indiqué qu’il se rendait dans les prochains jours à Beyrouth » et « il n’est pas anormal qu’il réserve ses annonces » à son pays.
Paris envisage de réunir le groupe international de soutien au Liban à Paris « en fonction de l’évolution de la situation ». Aucune date n’a encore été fixée. « L’objectif est que le Liban puisse conserver sa stabilité et de le protéger des crises régionales », notamment des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux rivaux.
« Nous parlons très librement avec l’Iran » de ces tensions, a indiqué l’Élysée, en précisant qu’il n’y avait « pas d’interruption » de ces contacts, bien que Téhéran ait dénoncé, à deux reprises en 24 heures la position de la France. « Il faut rester serein » et Paris « ne remet pas en cause » le « principe d’un dialogue ferme et exigeant » avec l’Iran, a affirmé l’Élysée, en précisant qu’un prochain voyage du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à Téhéran était toujours envisagé.
Saad Hariri a confirmé samedi à Paris qu’il se rendrait à Beyrouth pour la fête nationale, le 22 novembre, et annoncé qu’il s’y exprimerait alors sur la situation politique de son pays. « Je me rendrai à Beyrouth les jours prochains et participerai à la fête nationale et de là-bas je ferai connaître ma position, après m’être entretenu avec le président Michel Aoun », a-t-il dit dans une brève déclaration en français à la presse, à l’issue d’un entretien et d’un déjeuner au palais présidentiel de l’Élysée.
M. Hariri a également remercié le président Emmanuel Macron « pour son soutien ». « Il a fait preuve d’une amitié infaillible et je ne l’oublierai jamais », a-t-il dit. « La France a montré encore une fois la grandeur de son rôle dans le monde et la région. Elle prouve son attachement au Liban et à sa stabilité », a-t-il ajouté.
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