GERARD CROSSAY
Villes balnéaires du XVIII ème siècle à nos jours.
Jusqu’au13 février, par ces froidures hivernales, on peut venir au Palais de Chaillot à la Cité de l’architecture et du patrimoine rêver de voyages et de vacances au bord de la mer.
Une exposition riche de plus de 400 oeuvres, documents et objets, de1730 à nos jours, nous raconte la conquête progressive des bords de mer et l’évolution des villes balnéaires des rivages de la Mer du Nord aux côtes méditerranéennes.
Tableaux, estampes, maquettes, photographies anciennes, caricatures, films, journaux, affiches, illustrent un rapport à la mer qui a changé au cours des siècles.
Les premiers bains de mer étaient pratiqués à des fins curatives. Ils sont devenus une habitude sportive et ludique.
Le XIXéme siècle a été celui des villégiatures hivernales de l’aristocratie, le XXéme celui du tourisme de masse avec les vacances d’été à la plage.
L’exposition s’ouvre sur une présentation des costumes de bain du siècle dernier et des cabines tirées par des chevaux jusque dans l’eau pour préserver l’intimité des pudiques baigneurs de l’époque.
Le rôle important du chemin de fer est souligné, acheminant les aristocrates anglais vers la Méditerranée.
Grands hôtels, casinos, villas somptueuses, fleurissent sur les côtes, jusqu’à la crise de 1929 qui marque un arrêt brutal de cette économie touristique fondée sur les élites fortunées.
En 1936, l’instauration en France des congés payés mène à un nouveau modèle économique. Place à l’estivant et à l’accès à la mer du plus grand nombre. Marinas, villages et clubs de vacances, camping, nautisme, bronzage et plaisir, telles sont les nouvelles pratiques qu’un tube de Serge Gainsbourg résume en 1978 : Sea, Sex and Sun.
Puis le premier choc pétrolier de 1973 met un frein à l’urbanisation massive des fronts de mer et ouvre la voie à une sensibilisation croissante à l’écologie et à l’intérêt pour le patrimoine, tant matériel que bâti. C’est en 1975 que le Conservatoire du Littoral est créé pour la sauvegarde des espaces naturels et des sites.
Dans le futur, avec le réchauffement climatique, l’utopie des villes sur ou sous l’eau ne deviendra-t-elle pas une réalité?
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – GERARD CROSSAY
More Stories
Manifestation Anti-Fourrure du Collectif SIPE
CitéStars a fêté Halloween avec David Donadéi
Tony Estanguet a été choisi le parrain des illuminations des Champs-Élysées