La COP 24 ou 24ème édition de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tient à actuellement à Katowice, dans le sud de la Pologne du 2 au 14 décembre. Elle a deux objectifs : faire aboutir les négociations sur les règles d’application de l’Accord de Paris acté lors de la COP 21 en 2015 et avancer sur le dialogue de Talano établi lors de la COP 23 à Bonn, pour la relève de l’ambition d’ici 2020. Son objectif est d’évaluer l’impact des efforts des pays afin de maintenir ou réduire leurs émissions globales pour répondre à l’objectif de -2°C prévu par l’Accord de Paris. A la fin de cet édition, un plan d’action devrait être édité concernant la récolte d’informations concernant le soutien aux travailleurs et communautés en transition, la création de lignes directrices pour les politiques climatiques des différents pays, l’intégration à leurs politiques climatiques d’une référence de transition juste (travail décent, création et maintien d’emplois de qualité) et l’encouragement des entités en charge de la finance climatique avec un mandat pour qu’ils participent à des projets porteurs d’emplois dans les pays en transition vers une économie bas carbone. Pourtant en 2018, les émissions de CO2 sont de nouveau en hausse.
Samedi 8 décembre, une marche mondiale pour le climat a eu lieu En France, à l’appel de 60 associations, des milliers de militants (25 000 pour les organisateurs et 17 000 selon la police) se sont mobilisés pacifiquement, rejoints par les gilets jaunes qui manifestaient pour la 4ème journée.
Une dizaine de jours avant l’ouverture de la COP 24, WECF ( Women in Europe for a Common Future) France a fêté ses 10 ans le jeudi 22 novembre. A cette occasion, s’est tenu un colloque international au Ministère de la Transition écologique et solidaire à Paris, portant sur la santé, patrimoine fragile et enjeu essentiel du développement durable; cette journée avait deux objectifs:
-Explorer avec un panel d’experts reconnus les différents défis à relever pour préserver notre santé face à la dégradation globale de l’environnement liée aux activités humaines.
– Rappeler dix ans d’engagement de WECF France en faveur de la santé environnementale.
L’allocution du Ministre de la transition écologique et solidaire a ouvert cette journée, elle a été suivie de l’intervention de la députée Eisabeth Toutut-Picard, nouvelle présidente du groupe Santé-Environnement et d’une conférence de Maria Neira du Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de l’Organisation Mondiale de la Santé.
La protection de la période périnatale face aux expositions chimiques et environnementales ou les impacts des perturbateurs endocriniens a été abordée, avec les interventions de
Jeanne Conry, membre de la Fédération Internationale des Gynécologues Obstétriciens et de Barbara Demeneix, spécialiste des effets des perturbateurs endocriniens sur le système thyroïdien. D’autres experts sont intervenus tels qu’Annie Sasco, épidémiologiste du cancer et membre de son comité d’expertes. Ce fut l’occasion de réunir des acteurs de terrain, du monde de la santé, scientifiques, pouvoirs publics et professionnels pour faire émerger des solutions devenues indispensables pour protéger notre santé.
Depuis dix ans, WECF France fondé par Anne Barre, agit sur le terrain pour construire avec les femmes un monde sain, durable et équitable . L’ONG est présidée depuis 2016 par Véronique Moreira et a développé de nombreux projets comme le Nesting depuis 2008, projet de sensibilisation des futurs et jeunes parents à la création d’un environnement sain pour leur enfant, les campagnes pour des jouets sans danger pour la santé, la mobilisation sur le dossier des perturbateurs endocriniens ou la promotion du rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique. Le Nesting existe aussi dans d’autres pays européens.
WECF est un réseau de 150 organisations féminines environnementales, qui met en œuvre des projets à l’échelle locale et plaide pour des politiques de développement soutenable à l’échelle globale en travaillant dans 4 domaines : eau et assainissement, énergie et changement climatique, agriculture et biodiversité, produits chimiques et santé. Le réseau s’implique dans l’information du grand public et la formation des professionnels en santé environnementale. Il travaille en lien avec de nombreux partenaires : réseaux associatifs, collectivités territoriales, instances officielles.
Durant 10 ans, de nombreuses initiatives ont vu le jour parmi lesquelles :
– Au plan national : 3 PNSE successifs dont le dernier pour la période 2014-2019, la mise en œuvre de la SNPE, les Etats Généraux de l’Alimentation.
– Au plan européen : la mise en œuvre de réglementations chimiques (REACH, biocides, pesticides, etc.) qui joue un rôle majeur, alors qu’une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens vient d’être adoptée,
– Au plan international : la Cop21 à Paris et les suivantes consacrées au changement climatique et la prise en compte du genre dans cette thématique, les progrès réalisés grâce aux conventions chimiques (Rotterdam, Stockholm, Bâle) et processus SAICM, les travaux de l’OMS sur le rôle de l’environnement dans les maladies non transmissibles, l’engagement international pris en 2015 en faveur des Objectifs de Développement Durable.
De nombreuses activités de sensibilisation, de formation et de plaidoyer ont été développées comme:
– Projet Nesting : créer un environnement intérieur sain pour son enfant (site internet, ateliers, pédagogie, guides d’information).
– Programme Ma Maison Ma Santé (MMMS)
– Construction d’un réseau d’animatrices et animateurs Nesting et MMMS
– Valorisation d’un réseau de femmes rurales
– Evènements pour réduire les expositions aux polluants en période périnatale (colloques, tables rondes)
– Mobilisation pour réduire l’exposition des enfants aux pollutions environnementales : campagnes pour des jouets sains et éco-conçus (tests, pétitions, évènements), présence de substances chimiques préoccupantes dans des cosmétiques et des textiles, etc.
– Collaboration avec des professionnels de santé : FIGO depuis 2015, etc.
– Formations en santé environnementale à destination de maternités, etc.
– Plaidoyer autour des sujets du quotidien (accès à l’eau et à l’assainissement, alimentation,
produits de consommation courante, circuits courts,)
– Formations et plaidoyer genre et climat (pour des politiques climat intégrant le genre)
– Promotion et sensibilisation autour des ODD;
Ce colloque du 22 novembre qui réunissait 24 intervenants et 167 participants (santé, petite enfance, institutions et société civile) était basé sur la santé, patrimoine fragile et enjeu essentiel du Développement Durable et ses objectifs étaient basés sur une prise de conscience d’un lien entre la santé, l’environnement global et les ODD (qualité de l’alimentation, transition énergétique (bâtiments, etc.), qualité de l’air intérieur et extérieur, commerce international changement climatique etc.) Il a permis de réfléchir sur les avancées des 10 dernières années et les perspectives et solutions aux plans national, européen et international avec la santé pour fil conducteur grâce aux témoignages d’acteurs engagés dans la santé et la prévention, la petite enfance, le développement territorial, l’agriculture de proximité, les professionnels divers (design, industriels, etc.). Il en est sorti les messages forts suivants pour protéger la santé et réaliser les objectifs du développement durable pour 2030:
-Assurer une prise en compte des priorités des femmes dans toutes les politiques aux plans local et international dont l’accès à la terre, à l’eau, la production alimentaire, la protection de la santé, l’adaptation climatique.
-Prendre en compte la biodiversité dans l’aménagement du territoire
-Stopper les exportations de produits chimiques dangereux vers les pays pauvres
-Engager la France, l’Union Européenne et les pays les plus industrialisés dans des politiques fortes en matière de réduction des déchets plastiques sans reporter ces fardeaux sur des pays extérieurs ne pouvant faire face.
-Protéger la santé des plus vulnérables, notamment pendant la période périnatale face aux pollutions environnementales telles que les perturbateurs endocriniens.
-Adopter des réglementations fortes pour prévenir toutes les expositions environnementales en vertu du principe de précaution: radiofréquences, CMR suspectés…
-Réduire les inégalités dont celles environnementales et de santé.
-Révolutionner nos modèles de société pour faire émerger un monde réellement soutenable.
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