GABRIEL MIHAI
Lors de la prochaine présidentielle, selon une étude du Cevipof, le centre d’étude de la vie politique française.
Seuls 20 % des agriculteurs donneraient leur voix à François Fillon alors que le secteur a pourtant longtemps été un bastion de la droite.
La profession, en pleine déprime, ne croit plus aux promesses des politiques.
90% de la promesse reste une énigme, 5% sont des mensonges, des idées clandestine 3%, seulement 2% de chances réalisable dans une période de 5 ans.
Tous les candidats à la présidentielle ou presque se sont pourtant rendus au dernier salon de l’agriculture, lieu de passage obligé des prétendants à l’Elysée.
Mais les paysans estiment que les gouvernements ne sont plus capables de répondre à leurs problèmes.
C’est tout le système qu’il faut revoir, jugent-ils, alors que la politique agricole commune (PAC) de l’Europe est sans cesse remise sur le métier.
Le travail sept jours sur sept sans jamais de vacances. Pour une viande qu’il vend moins cher qu’il y a vingt-cinq ans. « Avant, la PAC (politique agricole commune), c’était le Samu agricole », dit-il. « Aujourd’hui le Samu arrive quand vous êtes déjà mort ».
L’agriculture, c’était le fleuron de la France. L’Hexagone est encore la première puissance agricole de l’Europe et l’agroalimentaire reste un maillon essentiel de son industrie. Mais la production souffre, concurrencée par le travail à plus bas coût ailleurs en Europe. Certaines filières, comme la filière viticole, s’en sortent. Mais même les exportations de fromage – fierté de la France ! – sont désormais dépassées par celles des Pays-Bas. Les exploitations ferment. Les surfaces agricoles diminuent.
En 1957, l’Europe mettait en place la PAC, pour assurer la sécurité alimentaire du continent. Mais il y a longtemps qu’elle ne garantit plus les prix. Les primes favorisent les grosses exploitations. La France reste la première bénéficiaire des aides mais 80 % d’entre elles vont à 20 % des exploitations. L’UE planche sur une nouvelle réforme, avec des instruments de gestion de crise, comme les aléas climatiques et les chutes des cours. Mais c’est insuffisant, jugent les paysans.
9 milliards d’euros sont pourtant versés chaque année à la France. Mais les paysans sont nombreux à attendre des aides qui ne leur parviennent pas. L’Etat leur doit parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros. Certains ne se versent pas le moindre salaire depuis des années et croulent sous l’endettement. Jusqu’à commettre l’irréparable : deux paysans se suicident chaque jour en France.
La déprime, racontent-ils, ne se traduit pas que par les suicides.
« Plus de paysans, c’est plus d’enfants dans les écoles, des commerces qui ferment, des villages qui se dépeuplent et des maisons qui tombent en ruines, des paysages qui disparaissent, rasés pour des questions d’efficacité économique, quand ce n’est pas d’avidité énergétique (pour les éoliennes) ou bien pour gagner de précieuses minutes (avec les TGV) ».
Les politiques n’ont plus aucun pouvoir, sinon celui d’avaliser les règles d’un syndicat ultra-dominant, la FNSEA, avec lequel ils ont la politique agricole en cogestion. Un syndicat que beaucoup décrivent comme « une pieuvre » à qui il faut acheter la protection mais avec laquelle les éleveurs se retrouvent pieds et poings liés. « Les politiques sont devenus impuissants. Ils ne connaissent ni le prix du pain ni celui du steack ».
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