Il y a les livres encensés par la critique, ceux promus par la Grande Librairie qui trouveront, sans conteste, leur place au pied du sapin de Noël et puis il y a les autres, les inconnus, les va-nu-pieds de l’écriture qui nonobstant leur talent ne percent pas… alors même qu’ils valent au moins autant si ce n’est parfois plus que ceux placés en tête de gondole…
Certes, ils n’ont pas la rondeur, l’obséquiosité “politiquement correcte” de certains, mais il n’en demeure pas moins qu’ils possèdent le talent chevillé au cœur. C’est le cas de Samir DE LUCA, alias “écritsarim”, bien connu dans le milieu du slam où il a longtemps traîné ses guêtres…
Son livre No made in France surgit tel un uppercut vivifiant venu réveiller nos consciences endormies.
Le récit ?
Un parcours atypique “vécu de l’intérieur” mais sans apitoiement de mauvais aloi par Samir, de son vrai prénom Orphée, abandonné à la naissance. Ce récit retrace sa longue errance de foyer en foyer à la fin des années 90, à une période où l’ambiance était loin d’être tendre et où il fallait savoir jouer des coudes pour ne pas être totalement brisé par l’institution. L’auteur nous révèle cet univers rude à travers son sens de l’observation très aiguisé qu’il sait magnifiquement retranscrire à travers les mots ; ces mots qui forment le socle d’une écriture salvatrice, laquelle permet de surmonter les difficultés de la vie, de trouver la force d’avancer en mettant des mots sur des maux, ou à tout le moins, de les apprivoiser, de les apaiser… de ne plus souffrir seul et en silence.
La forme de ce récit ? Une écriture très personnelle, au phrasé particulier, qui bien qu’elle fasse voltiger la ponctuation académique, n’en demeure pas moins toujours poétique et musicale.
Avant que nous ne lui consacrions un long portrait en 2024 procurez-vous son livre, un récit sensible à découvrir et à offrir.
NO MADE IN FRANCE – Samir De Luca Editions Ali-Terratures – 146 pages.
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