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22 novembre 2024

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Le truculent Jean d’Ormesson, immortel à jamais

Véronique Yang

L’académicien Jean d’Ormesson est mort à l’âge de 92 ans d’une crise cardiaque dans la nuit de lundi à mardi à son domicile de Neuilly.

Jean d’Ormesson , de son vrai nom Jean Bruno Wladimir François de Paule Le Fèvre,  est né le 16 juin 1925 d’un père, André d’Ormesson, diplomate puis  ambassadeur de France. Sa mère, née Marie Anisson du Perron, descend des Le Peletier. Il a passé une partie de son enfance au château de Saint-Fargeau, qui appartenait à sa mère et a vécu en Roumanie et au Brésil où il avait accompagné sa famille.

En 1962, il épouse Françoise Beghin avec qui il a une fille Héloise qui a fondé avec son compagnon Gilles Cohen Solal les éditions d’Ormesson, elle sera toujours présente à ses côtés jusqu’au dernier jour. Ils ont partagé 55 ans de vie commune.

Il entre en hypokhâgne, puis intègre l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, juste après la seconde guerre mondiale. Il passe l’agrégation de philosophie et se résout à enseigner. On lui propose un poste à l’université américaine de Bryn Mawr, près de Philadelphie, université de jeunes filles.

En 1950, il fait son entrée à l’Unesco en tant qu’assistant de Jacques Rueff au Conseil international de la philosophie et des sciences humaines nouvellement créé et qu’il dirigera plus tard.

En 1953, il sort la revue  de sciences humaines »Diogène »avec Roger Caillois. En 1971, il écrit « La gloire de l’empire » publié aux éditions Gallimard qui lui vaut le grand prix du roman de l’Académie Française.

En 1973, à l’âge de 48 ans, il devient le benjamin de l’Académie Française qui le reçoit sous la coupole au fauteuil de Jules Romains. Depuis 2009, il en était le doyen après le décès de Claude Lévy-Strauss.

Il dirige Le Figaro entre 1974 et 1977. Homme à tendance  droite, il reste encore deux ans au journal après son rachat par Robert Hersant en 1975 tout comme Raymond Aron. Ses chroniques et éditoriaux ont suscité de nombreuses polémiques à gauche y compris d’être la cible pendant la guerre du Vietnam d’une chanson de Jean Ferrat « Un air de liberté ».

Jean d’Ormesson a croisé dans sa vie de nombreux Présidents de la République de Valéry Gicard d’Estaing à Emmanuel Macron en passant par Jacques Chirac, Nicolas Sarkosy et François Hollande. Il était même devenu l’ami de François Mitterand avec qui pourtant il ne partageait pas les idées.

De caractère malicieux et facéieux, Jean d’Ormesson avait toujours le sourire aux lèvres.Pour lui, la gaîté était une politesse. Cet homme était un battant,  y compris contre son cancer de la vessie qu’il avait réussi à vaincre alors qu’il avait 88 ans.

En 2012, Christian Vincent choisit l’académicien pour interpréter le rôle de François Mitterrand dans « Les Saveurs du palais », film retraçant la nomination d’une cuisinière du Périgord au rang de chef en charge de ses repas personnels à l’Elysée.

Les obsèques de Jean d’Ormesson auront lieu aux Invalides vendredi 8 décembre à 10h30. De nombreux hommages du monde politique et culturel lui ont été rendus. à commencer par ceux du Président de la République, de Valéry Gicard d’Estaing, Nicolas Sarkosy, François Fillon, Alain Juppé.

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