GÉRARD CROSSAY
Jusqu’au 21 janvier 2018, au Palais de la Porte Dorée de Paris, l’exposition « Lieux saints partagés » recense les lieux où les trois monothéismes cultivent de bonnes relations.
Produite par le Mucem de Marseille, elle a d’abord été présentée, après l’attentat de mars 2015, de novembre 2016 à février 2017, au Musée national du Bardo à Tunis, où elle a connu un grand succès avec 20 750 visiteurs.
Puis, à l’automne 2017, elle a été la première exposition proposée au public dans le nouveau musée des Confluences de Marrakech.
Fruit de plusieurs années de recherches scientifiques conduites au sein du CNRS et de l’Université d’Aix-Marseille, conçue à partir d’enquêtes anthropologiques, l’exposition met en évidence l’un des phénomènes les plus intéressants et parmi les plus méconnus de la région, à savoir le partage et l’échange entre communautés religieuses.
A travers photos, objets et films, le visiteur est invité à un véritable pélerinage, de Jérusalem à Djerba, de Lampedusa à la Crète, d’Alger à la Turquie, en ces lieux de coexistence religieuse.
En Europe et en Méditerranée, la question des identités religieuses est l’une des plus importantes du XXIè siècle et l’une des plus sensibles.
Pourtant, depuis leurs origines, les trois monothéismes (judaïsme, christianisme, islam) partagent des croyances, des pratiques, des figures tutélaires et des sanctuaires.
La fréquentation d’un même espace religieux par des fidèles de religions différentes ne va a priori pas de soi pour celles et ceux qui ont foi en un dieu unique.
Cependant, si les lieux de culte dévolus aux pratiques régulières de la communauté (synagogue, église, mosquée) sont moins propices à cette cohabitation, certains sanctuaires génèrent au contraire des croisements entre juifs, chrétiens et musulmans.
Sans tomber dans la rhétorique creuse du « dialogue des cultures et des religions », au milieu des débats concernant le choc des civilisations et le « vivre ensemble », cette exposition montre que la distanciation et la détestation de l’autre ne sont pas des modalités nécessaires de l’interaction entre les religions en Méditerranée.
Face à la montée des fondamentalismes et des théologies exclusivistes, elle offre de nouvelles clés pour comprendre la complexité des échanges entre religions méditerranéennes.
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