350 équipes de volontaires composées de professionnels du social et 1700 parisiens ont parcouru les rues parisiennes à la rencontre des SDF afin de réaliser un décompte anonyme s’appuyant sur des cartographies de l’APUR et avec l’aide de partenaires institutionnels tels la RATP pour les stations de métro, la SNCF pour les gares, l’AP-HP pour les salles d’attente des urgences et le groupe Indigo gestionnaire d’une trentaine de parkings souterrains.
Présentés le 21 février dernier, les premiers résultats ont montré 2025 personnes SDF dans les rues de Paris, 738 dans les lieux gérés par les partenaires de l’opération, 189 dans les bois de Vincennes, de Boulogne et la Colline sans compter les 2149 personnes déjà mises à l’abri la nuit de l’opération grâce au plan Hiver Grand Froid. Ne sont pas totalisés, ceux qui par ce grand froid avaient trouvé refuge dans des halls d’immeuble ou des squats, ni ceux qui avaient refusé de répondre au questionnaire.
Ce constat est une première étape d’un travail qui se révèle difficile et qui vise à apporter des solutions durables pour loger ceux qui dorment dans les rues. Pour la maire de Paris et son adjointe Dominique Versini, cette étude doit permettre d’améliorer les dispositifs d’aide aux SDF, que ce soit qualitativement que quantitativement. La lutte contre la Grande Exclusion est une des grandes causes de la mandature d’Anne hidalgo depuis 2014 avec en février 2015, la signature du « Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion »en présence de 450 représentants de l’Etat, de la ville, des associations (Samu social, Emmaus Solidarité…), des entreprises (RATP, SNCF..)et des personnes en situation de vulnérabilité.
Pour cette Nuit de la Solidarité, une mobilisation citoyenne avait été demandée afin de déclencher une prise de conscience sur l’urgence de la mise en place de cette opération et de la nécessité de trouver des solutions pérennes.
A la suite de la communication des chiffres, il est apparu:
- Un sans-abri sur deux (53 %) rencontré pensait passer la nuit dans la rue
- Les deux tiers des sans-abri ont entre 25 et 54 ans
- Plus d’un sans-abri sur dix (12 %) est une femme
- 71% des sans abris sont des personnes seules, 25% en groupes de 5 ou plus
- Groupes de 7, principalement autour des gares (37%ont moins de 25 ans)
- Près de la moitié (46 %) est en errance depuis un an ou plus
- Les deux tiers des sans-abri n’appellent jamais le 115
- Moins d’un sans-abri sur trois est suivi par un travailleur social
- Près d’un sans-abri sur deux déclare avoir des problèmes de santé
- Moins de quatre sans-abri sur dix disent avoir des ressources financières
- 1/3 des sans- abris déclare avoir au moins 5 besoins différents
La maire a annoncé la création de 3 000 places d’hébergement pour répondre aux besoins identifiés en s’engageant à mobiliser son patrimoine municipal afin d’y installer au moins la moitié des places. L’hébergement citoyen sera également renforcé.
Une mise en œuvre du projet « Des abris pour les sans-abris » a également été évoquée, conçu dans le cadre du budget participatif, tout comme d’autres engagements :
- développer deux accueils de jours,
- créer une bagagerie par arrondissement,
- un bain douche dédié aux femmes
- installer deux nouveaux restaurants solidaires.
Annonce du 20 mars dernier: Le Centre d’accueil de la Chapelle qui constituait une porte d’entrée vers un centre d’accueil humanitaire pour les migrants et primo-arrivants va avoir une seconde vie après sa fermeture fin mars et deviendra cet été sur un nouvel emplacement un espace partageable et modulable à tous ceux qui veulent agir pour aider les SDF (accueil, information, formation, accompagnement professionnel mais aussi financier) mais aussi une programmation culturelle. Construite en 2016, la « Bulle » est très vite devenue l’emblème de Paris Ville Solidaire et Ville Refuge, d’autres bulles pourraient par la suite voir le jour dans Paris ou la petite couronne.
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