L’ex épouse de Nelson Mandela, Winnie Madikizela Mandela vient de décéder à l’hôpital Milpark de Johannesburg à l’âge de 81 ans suite à une longue maladie.
Hospitalisée à plusieurs reprises depuis le début de l’année, celle que l’on appelait « la mère de la nation » a quitté ce monde entourée de sa famille et laissant derrière elle une image forte mais contre-versée.
Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, dite Winnie est née en septembre 1936 à Bizana dans la province du Cap oriental .
En 1955, elle devient la première assistante sociale noire du pays dans un hôpital de Soweto, le township noir de Johannesburg. Elle rencontre ensuite Nelson Mandela alors qu’il était avocat et encore marié puis l’ épousera un an plus tard. Le couple aura 2 filles, Zindziswa et Zenani Mandela et divorcera en 1996 après 4 ans de séparation et de nombreuses infidélités de Winnie.
De 1962, année où Nelson Mandela est arrêté et emprisonné jusqu’en 1990 où il est libéré, elle a du élever seule ses filles tout en militant auprès de l’ANC ( Congrès National Africain) malgré les menaces, les arrestations, les astreintes, les attaques à la bombe de sa maison même en période de bannissement, continuant le combat contre le régime raciste blanc et sacrifiant sa vie pour la liberté de son pays. C’est ainsi qu’elle est devenue l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid, en 1976, elle a appelé les lycéens de Soweto révoltés à « se battre jusqu’au bout »et dix ans plus tard, elle plaide de façon contre-versée pour la libération du pays avec des allumettes, en référence au supplice du « collier » (pneu enflammé autour du cou pour ceux qui ont trahi), ce qui fait penser à une incitation au meurtre.
A peine un an après la libération de Nelson Mandela, elle est reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement de quatre jeunes, dont un est décédé, par sa garde rapprochée, le « Mandela United Football Club » (MUFC). Condamnée à six ans de prison,sa peine sera commuée en simple amende. En 1992, elle est accusée de corruption et mauvaise gestion et est démise de ses fonctions dirigeantes à l’ANC.
Après les premières élections multiraciales de 1994, elle est nommée vice-ministre de la culture dans le gouvernement de son mari mais sera renvoyée pour insubordination un an après. La justice continue de la rattraper puisqu’en 1998, la Commission vérité et réconciliation (TRC) chargée de juger les crimes politiques de l’apartheid la déclare « coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l’Homme » commises par le MUFC. Ce sera ensuite en 2003 qu’elle sera à nouveau condamnée pour fraude vis-à-vis de l’ANC qu’elle réintégrera 4 ans plus tard au Comité exécutif du parti.
Bien qu’élue députée depuis 1994, on ne la voit pas au Parlement mais elle continue à défendre les pauvres.
Lorsque Nelson Mandela meurt en 2013, il ne laisse rien à son ex-épouse, elle perd aussi l’appel concernant sa maison.
A l’annonce de son décès, de nombreux hommages lui ont été rendus à commencer par celui du prix Nobel de la paix Desmond Tutu qui a salué un « symbole majeur » de la lutte anti-apartheid et ceux des habitants des « townships » de Soweto qui viennent se réunir et chanter devant sa maison qu’elle n’avait pas quittée.
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