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24 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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« No money for terror », conférence de lutte contre le financement de Daech et d’Al-Qaïda

Mercredi 25 et jeudi 26 avril se tient à Paris une conférence mondiale sur le financement du terrorisme international en particulier du groupe Etat islamique (EI) et d’Al-Qaïda, et sur les façons de l’entraver.

Près de 500 experts, 80 ministres de 72 pays ainsi que 12 organisations internationales – G7, G20, GAFI, FMI, Banque mondiale, ONG, … – vont confronter leurs expériences, échanger des informations et tenter de parvenir à un ensemble de « bonnes pratiques » qui pourraient par la suite être globalisées, par exemple au niveau des Nations Unies, a précisé l’Élysée.

Le président français Emmanuel Macron avait annoncé la tenue de cette conférence lors de son discours aux ambassadeurs de France réunis à Paris fin août, conférence, baptisée « No money for terror ».
C’est une conférence de mobilisation politique au niveau planétaire qui souligne la volonté d’un engagement renouvelé au service du multilatéralisme cher au Président français.

La menace terroriste n’est pas déclinante, Daech, Al Quaïda, Boko Haram continuent à s’organiser et sont présents sur internet et les réseaux sociaux. Des groupes très actifs et menaçants captent des fonds et les font circuler, se jouant des frontières, utilisant les techniques les plus sophistiquées (transferts anonymes, portefeuilles électroniques, cartes prépayées), recourant au crowdfunding, au blanchiment de l’argent de la criminalité, au trafic lucratif d’oeuvres d’art.

De 2014 à 2016 », Daech a accumulé un énorme trésor de guerre, de l’ordre d’un milliard de dollars par an.
« La victoire militaire contre le « califat » est un succès important », a commenté mardi l’Élysée, « mais elle ne nous prémunit ni contre la résurgence de Daech, ni contre l’activité des groupes et individus ayant prêté allégeance à cette organisation ou à Al-Qaïda ».

Les travaux de cette conférence se tiennent dans les locaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à huis clos, à l’exception d’un discours de conclusion de M. Macron.

La journée de mercredi est consacrée à trois tables rondes animées notamment par Bruno Dalles, directeur de la cellule antiblanchiment du ministère français des Finances (Tracfin), François Molins, procureur de la République, ou Emmanuel Moulin, directeur de cabinet du ministre français des Finances.
La journée de jeudi sera ouverte par Peter Neumann, directeur de l’International center for the study of radicalisation du King’s College de Londres, auteur en août d’une étude remarquée intitulée « Don’t follow the money » (« Ne suivez pas l’argent », en référence au mantra du film américain « Les hommes du président », « Follow the money »), dans laquelle il estimait que « la guerre au financement du terrorisme telle qu’elle est menée depuis 2001 a souvent été coûteuse et improductive ».

Souvent, les attentats ou tentatives de ces dernières années dans le monde ont mobilisé de très petites sommes d’argent, difficiles voire impossibles à tracer et repérer à l’avance.

En janvier 2015, une chercheuse norvégienne, Emilie Oftedal, a étudié 40 cellules terroristes qui ont, entre 1994 et 2013, organisé ou tenté d’organiser des attentats en Europe. Dans les trois-quarts des cas, le montant des sommes en jeu n’a pas dépassé dix mille dollars.

« Les terroristes collectent, transfèrent et dépensent l’argent de façon remarquablement ordinaire », écrivait-elle dans son rapport. « La source de financement la plus fréquente sont les salaires et les économies des membres, suivie par la petite délinquance ».

« Les attentats qui ont été commis sur le sol européen ou nord-américain coûtent certes très peu d’argent », a admis une source élyséenne. « Mais les groupes terroristes, qu’ils soient au Levant, au Sahel ou en Asie se comportent comme des organisations, qui ont des coûts de fonctionnement, de structure. Il faut recruter, former, équiper. Oui, il y a le terrorisme low cost, mais il faut aussi traiter du financement de ces organisations ».

La Syrie n’a pas été invitée, ni l’Iran (pays placé sur la liste noire du GAFI), mais un dialogue exige entre MM. Rohani et Macron. De façon surprenante, Israël n’aenvoyé aucun ministre.

 

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