Il s’agit de la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation sociale, qui avait réuni 23.600 manifestants le week-end dernier et 282.000 personnes pour son lancement le 17 novembre, 18.900 « gilets jaunes » se sont mobilisés ce samedi 4 mai partout en France.
Ces rassemblements ont lieu trois jours après les heurts entre manifestants et forces de l’ordre lors du 1er mai, marqué par l’irruption de plusieurs dizaines d’entre eux dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, après un mouvement de panique. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, sous le feu des critiques après avoir parlé d’«attaque», a reconnu vendredi qu’il n’aurait pas dû employer ce mot.
La préfecture de police de Paris a reconduit son arrêté d’interdiction de manifester sur les Champs-Elysées, et dans un périmètre incluant l’Assemblée Nationale, le palais de l’Elysée et le secteur de la cathédrale Notre-Dame, touchée mi-avril par un incendie.
À Paris, trois manifestations déclarées avaient été autorisées par la préfecture, dont une prévoyait de faire un tour des sièges des médias, dans l’ouest de la capitale.
Le principal cortège de plusieurs centaines de personnes s’est élancé à la mi-journée de l’hôpital Lariboisière, dans le nord de Paris, en direction de la place de la Nation, plus à l’est.
En fin de matinée, une vingtaine de gilets jaunes avaient distribué des tracts à l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle pour protester contre la privatisation de la société Aéroports de Paris.
Dans une tribune publiée par le journal Libération, intitulée « Gilets jaunes : Nous ne sommes pas dupes! », des comédiennes comme Juliette Binoche ou Emmanuelle Béart, des écrivains comme Édouard Louis ou Annie Ernaux ainsi que 1.400 autres acteurs du monde de la culture apportent leur soutien au mouvement des « gilets jaunes ».
Tous saluent « un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale ». Selon les signataires de cette tribune, ce mouvement « réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique ».
À Paris, la préfecture a fait état de dix personnes interpellées, essentiellement dans le cadre de contrôles préventifs, dont huit ont été placées en garde à vue, selon le parquet. Trois personnes ont été interpellées à Montpellier, selon la préfecture. La mobilisation est en baisse depuis plusieurs semaines, avec des manifestations souvent émaillées de violences et dispersées dans un déluge de lacrymogènes.
À La Roche-sur-Yon, 500 personnes ont défilé, répondant à un appel à manifester interrégional. Quelques heurts ont éclaté dans l’après-midi et une manifestante, blessée au nez, a été évacuée par les pompiers.
Quelques appels à manifestation ont également été lancés sur les groupes de « gilets jaunes » de Bordeaux, Montpellier ou Rouanne. À Lyon et Metz, des manifestations appelant à faire converger les « gilets jaunes » et les manifestants soucieux de lutter contre le réchauffement climatique se sont élancés vers 14h.
À Lyon, la manifestation des « gilets jaunes » s’est rattachée au cortège (déclaré) répondant à l’appel du mouvement « Youth for Climate ». À Montluçon, dans l’Allier, 400 personnes ont participé à un rassemblement contre les violences policières, à l’appel de « street medics ». Des « barbecues anti-Macron » se sont tenus sur plusieurs ronds-points, partout en France, à l’initiative du député de la France Insoumise François Ruffin, qui y a projeté son film J’veux du soleil sur les « gilets jaunes ».
À Toulouse, un petit rond-point du centre-ville a été décoré de ballons jaunes, « pour rappeler aux gens qu’il est important de revenir aux ronds-points, là où tout a commencé ». Dans plusieurs villes, comme à Chateau-Thierry, dans l’Aisne, ou Castelnau-de-Médoc, en Gironde, les ronds-points ont été réinvestis par des poignées de manifestants.
Les slogans «Tout le monde déteste la police», «Anti, anti, anti-capitaliste» et «On est là même si Macron ne veut pas, nous on est là» ont supplanté les «Et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité» ou «On est plus chauds, plus chauds que le climat» scandés par les manifestants venus marcher pour le climat, relégués en fin de cortège.
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