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23 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Bruno Le Roux démissionne, Matthias Fekl le remplace

GABRIEL MIHAI

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, visé par une enquête préliminaire sur les emplois de ses deux filles adolescentes, a démissionné mardi du gouvernement, aussitôt remplacé à ce poste sensible par l’actuel secrétaire d’Etat au commerce.

Les informations diffusées lundi soir selon lesquelles il avait salarié ses filles en contrat court à une époque où elles étaient lycéennes, puis étudiantes, entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55.000 euros. Elles n’avaient, au moment des premiers contrats, que 15-16 ans.

« La responsabilité quotidienne qu’impose la lutte quotidienne contre le terrorisme et contre la délinquance (…) implique de ne prêter le flan à aucune accusation », a dit le ministre socialiste au cours d’un bref point de presse, tout en défendant son « honnêteté ».

La président de la République François Hollande a immédiatement nommé Matthias Fekl, 39 ans, ministre de l’Intérieur, un poste clé dans un pays qui vit sous une menace terroriste élevée et sous le régime civil de l’état d’urgence.

Au cours de son point de presse, M. Le Roux a dit ne pas vouloir « d’amalgame » et vouloir éviter de porter « atteinte au travail du gouvernement ».

« J’affirme mon honnêteté dans les rapports humains comme dans tous mes actes politiques », a-t-il lancé.

Le parquet national financier a annoncé mardi faire une enquête préliminaire sur cette affaire qui, en pleine campagne électorale, fait écho au scandale suscité par les emplois fictifs présumés fournis par le candidat conservateur François Fillon à sa famille.

M. Le Roux, 51 ans, a assuré que les contrats de ses filles, révélés lundi soir dans une émission de télévision, avaient été « ponctuels et officiels » et « correspondaient tous bien sûr à des travaux effectivement réalisés ».

Qui est Matthias Fekl?


Né à Francfort-sur-le-Main d’un père allemand et d’une mère française, il a grandi à Berlin avant de rejoindre Paris pour ses études, et a conservé la double nationalité française et allemande.

Ce pur produit des grandes écoles françaises (Normale sup, Sciences Po et ENA), qui a exercé comme magistrat administratif entre 2005 et 2010, maîtrise les rouages politiques: il a été entre 2010 et 2011 directeur de cabinet de Jean-Pierre Bel, alors président du groupe PS au Sénat, puis son conseiller à la présidence de la Haute assemblée jusqu’en 2012.

Membre du Parti socialiste depuis 2001, Matthias Fekl a aussi soigné son ancrage local: un temps maître de conférences à Sciences Po Bordeaux, il s’implante sur une terre proche, devenant adjoint au maire de Marmande de 2008 à 2012.

Pendant ses deux ans de présence à l’Assemblée nationale, il a été membre de la commission des Lois. Même s’il n’a pas été le plus actif des députés, il a -comme spécialiste des sujets d’immigration- été l’auteur en mai 2013 d’un rapport rendu à Jean-Marc Ayrault alors premier ministre , qui préconisait notamment de généraliser les titres de séjour de quatre ans pour faciliter la vie des étrangers et désengorger les préfectures.

Dans son dernier poste au Quai d’Orsay, il a également pu se familiariser avec les problématiques liées aux élections. En tant que secrétaire d’Etat aux Français de l’Etranger, c’est lui qui a pris la décision de ne pas organiser de vote électronique pour les élections de leurs députés.

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