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25 novembre 2024

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Philippe Monguillot, le chauffeur tué à Bayonne : «des actes barbares qui n’ont aucune excuse»

Marche blanche en l'honneur du conducteur de bus Philippe Monguillot

Philippe Monguillot, roué de coups dans son bus par des passagers, est mort vendredi des suites de ses blessures, à l’âge de 59 ans.

Il se trouvait dans un état désespéré depuis dimanche 5 juillet, jour de son agression. Le chauffeur de bus roué de coups par un groupe d’individus à Bayonne est décédé vendredi 10 juillet 2020. « Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour, et nous aussi », a annoncé sa fille Marie Monguillot à une correspondante de l’Agence France-Presse, tandis que sa mère Véronique a annoncé sur les réseaux sociaux : « Mon époux s’est éteint à 17 h 30, RIP, mon amour. »

La veuve, Véronique Monguillot appelle désormais la justice à prononcer « des peines exemplaires » contre ses agresseurs présumés.

Selon le parquet de Bayonne, Philippe Monguillot a été victime d’une agression « d’une extrême violence » alors qu’il voulait contrôler le ticket d’une personne et exigeait le port du masque pour trois autres. Âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes soupçonnés d’avoir porté les coups ont été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et écroués. Deux autres individus, des trentenaires, ont été écroués et mis en examen, notamment pour « non assistance à personne en danger ».

Mercredi 8 juillet au soir, quelque 6.000 personnes vêtues de blanc ont participé à une marche en hommage à la victime, défilant derrière l’épouse et les trois filles de la victime.

« À ces personnes-là qui ont retiré la vie de mon père, la vie de ma mère, notre vie à nous, qu’elles payent, mais fort. J’ai envie qu’elles souffrent. Je veux qu’elles ressentent ce qu’on ressent là maintenant », avait confié l’une des filles de la victime au micro de RTL. « On nous l’a enlevé, on a rien demandé, il a été travailler et il a trouvé la mort. On ne peut pas enlever la vie de quelqu’un pour un ticket de transport », fustigeait Véronique, l’épouse de la victime, au lendemain du drame.

Le ministre de l’Intérieur s’est rendu samedi à Bayonne où il a rencontré la famille de la victime, et promis des mesures «pour les chauffeurs de toute la France».

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a envoyé samedi un message de fermeté à Bayonne, où un chauffeur de bus est mort lors d’une agression, affirmant que «la solution c’est de réaffirmer l’autorité».
«Ce n’est pas un simple fait divers», a ajouté le ministre devant la presse, dénonçant «des actes barbares qui n’ont aucune excuse». «Jamais comme ministre de l’Intérieur, jamais le président et le premier ministre ne pourront laisser se banaliser une violence gratuite, inacceptable.» Il s’agit, a-t-il ajouté, d’un «problème intrinsèque de la société française».

A son arrivée à Bayonne, Gérald Darmanin a d’abord rencontré la famille du chauffeur de bus décédé vendredi. Il s’est ensuite rendu à la mairie de la cité basque et à la sous-préfecture pour y rencontrer les élus et représentants de l’État avant de s’entretenir avec des conducteurs du réseau local Chronobus.

Gérald Darmanin a expliqué qu’il avait demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques de réunir les élus locaux, les parlementaires et les sociétés de transport pour dégager des solutions sur la sécurité.

A la famille de la victime, le ministre a promis des mesures «pour les chauffeurs (…) de toute la France», selon la fille de la victime Philippe Monguillot.

«Il nous a dit qu’il était désolé de la situation, que le gouvernement nous avait entendus», a dit la fille cadète du chauffeur, Marie Monguillot, en évoquant cet entretien qui a duré 30 à 45 minutes, «un soutien supplémentaire, une force en plus», selon elle.

À l’annonce de son décès, les appels à des sanctions plus sévères se sont succédé dans les rangs de la droite, le député LR Éric Ciotti réclamant «de lourdes sanctions envers (les) meurtriers» tout comme le maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour qui «cet acte barbare appelle les sanctions les plus sévères». En réponse, le gouvernement a promis la fermeté par la voix de son Premier ministre: «la justice punira les auteurs de ce crime abject», a assuré Jean Castex vendredi sur twitter.

Qualifiant les agresseurs présumés du chauffeur de « racailles », la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a appelé sur Twitter « au sursaut et à la révolte face à cette sauvagerie ». « Tuer pour avoir simplement voulu faire respecter les règles. Ce meurtre ne doit pas rester impuni. Les condamnations doivent être exemplaires et les peines vraiment exécutées », a réagi sur Twitter le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR).

Pour le sénateur Bruno Retailleau (LR) : « La mort de Philippe Monguillot est une tragédie […] Il n’y aura pas de lutte efficace contre cette sauvagerie sans un retour de l’autorité et la fin du laxisme systémique », a-t-il estimé sur Twitter.

« Quand l’État va-t-il réagir face à ces barbares qui tuent des innocents ? » s’est sur Twitter interrogé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, en appelant à « rétablir l’ordre ».

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