Le 1er mai, bouquets de muguets et grande manifestation marquent comme tous les ans la fête du Travail.
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Muguet à l’Elysée
A l’Elysée, les représentants de la filière horticole ont remis le muguet lors de la traditionnelle cérémonie en présence du président du marché de Rungis, Stéphane Layani. Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, M. Julien Denormandie, et le Ministre délégué, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, M. Alain Griset, entouraient le couple présidentiel.
Le président de la République a salué la profession qui a beaucoup souffert de cette période de pandémie. Il a assuré sa valorisation au travers d’un label de reconnaissance: » Fleurs de France ». Emmanuel Macron a félicité les initiatives prises par le marché de Rungis pour lutter contre la précarité alimentaire, en partenariat avec les entreprises et associations solidaires. Il a insisté sur 2 points:
- La mobilisation et le travail des familles de Rungis qui ont permis de s’approvisionner tout au long du confinement.
- Coup de chapeau à l’ensemble de la chaîne agro-alimentaire française – agriculteurs, transporteurs, transformateurs, distributeurs.
Dans son discours, le président a parlé des diverses étapes du déconfinement et de la reprise progressive à partir du 19 mai. Il a promis « d’utiliser ce redémarrage pour aller plus loin sur l’apprentissage » et évoqué un « deuxième temps » de la relance, avec des concertations menées cet été.
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Vente de muguet
Cette année, la vente de muguet à la sauvette était autorisée, contrairement à l’an passé. Les fleuristes et jardineries, « commerces essentiels ouverts », ont pu s’installer devant leurs boutiques afin de proposer quelques clochettes aux passants. A l’intérieur, il fallait respecter les règles sanitaires et ne pas dépasser 6 personnes.
Il fallait compter entre 2 et 6€ pour un brin de muguet ou un petit pot au supermarché, un peu plus chez un fleuriste. Pour la vente à la sauvette, la fourchette allait de 1,50€ pour les particuliers et 3 à 5€ au profit des associations.
Pour ceux qui avaient le courage, ils pouvaient cueillir du muguet sauvage dans un bois mais seulement hors des heures de couvre-feu, soit de 6 à 19h.
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Que signifie le muguet du 1er Mai?
Le muguet est la fleur symbolique du 1er mai. Il pousse dans l’hémisphère nord et comporte plusieurs sortes de variétés. En France, 80% de sa production est en Loire Atlantique. La région de Nantes est appropriée, à cause de son climat océanique, doux et humide. Symbole du printemps, il représente le retour du bonheur. Le véritable brin porte-bonheur doit compter 13 clochettes.
Les clochettes blanches portaient déjà bonheur dans l’Antiquité et chez les Celtes. Au Moyen-Âge, on accrochait un bouquet de muguet à la porte des fiancés. Il a fallu attendre la Renaissance pour que le Roi Charles IX décide d’en faire un porte-bonheur et d’en offrir chaque année aux dames de la Cour le 1er mai. Pendant la Révolution, l’églantine rouge remplace le muguet du 1er mai. La tradition revient au XIXè siècle où les grands couturiers en offraient à leurs couturières et clientes. En 1941, le maréchal Pétain associe cette fleur à la Fête du travail.
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La manifestation
Le 1er mai est reconnu journée d’action internationale, suite à la condamnation à mort de plusieurs manifestants. Le 1er mai 1886, les syndicats ouvriers de Chicago ont organisé un vaste mouvement de grève, en faveur de la journée de 8 heures. Cette journée est fêtée dans de nombreux pays dans le monde et des défilés ont lieu.
Comme tous les ans, une manifestation a eu lieu dans les grandes villes de France. Cette année, malgré la pandémie, elle s’est tenue à l’appel des syndicats et avec le respect de gestes barrière. La CGT comptait 300 cortèges dans tout l’Hexagone Depuis 2 ans, c’est la première fois que les syndicats ont réuni autant de monde. Cette année, entre 106 000 et 150 000 personnes ont défilé dans toute la France pour célébrer le 1er mai.
Le cortège parisien
L’ensemble des organisations syndicales ont appelé à manifester samedi 1er mai 2021. La manifestation unitaire est partie de la place de la République pour se rendre à la Nation. Elle rassemblait entre 17 000 et 25 000 participants
. Commémorant ses 150 ans, la Commune était présente avant le défilé syndical avec un cortège de tête « Commune », des drapeaux rouges et noirs, cantines et victuailles, fanfares et détermination.
Le matin, après un hommage aux 147 derniers communards fusillés contre le Mur des Fédérés au Père-Lachaise, le syndicat « Force ouvrière « s’est rassemblé place Gambetta.
Divers cortèges composait la manifestation principale de 14h. Parmi eux, celui des intermittents qui occupent l’Odéon depuis début mars et ceux des Gilets Jaunes avec leurs têtes de file.
Comme à chaque manifestation, les « Rosies » dans leur bleu de travail, à l’image de Rosie la riveteuse, ont entonné leurs chansons. Elles ont réalisé les chorégraphies, selon le rituel qui les avaient rendues célèbres pendant les manifestations contre la réforme des retraites fin 2019.
Les principaux leaders syndicaux étaient côte-à-côte derrière la banderole de tête: Philippe Martinez (CGT), Simon Dutheil (Solidaires), Yves Veyrier (FO) et Benoît Teste (FSU).
Les revendications
On retrouve les mêmes revendications: l’Assurance chômage et les conséquences de la pandémie dans les domaines de la santé, de l’économie, du social et de la démocratie.
Après ces périodes de restrictions, de pertes de salaires, voire d’emplois, les travailleurs attendent de gestes du pouvoir et de la compréhension. Il faut s’en sortir, quoiqu’il en coûte.
Les URIF CGT FO FSU et Solidaires, avec l’UNEF et l’UN manifestent pour:
– La levée immédiate de l’état d’urgence
– L’abrogation de la loi « sécurité globale » , l’abandon du projet de loi « séparatisme »
– L’annulation de la réforme de l’assurance chômage
– Le retrait pur et simple de la réforme des retraites et la revalorisation des retraites et des pensions
– L’abrogation de la loi sur la transformation de la Fonction publique et l’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires
– L’augmentation du SMIC et des minima
– L’arrêt immédiat des licenciements
– L’arrêt de la distribution d e dividendes,
– Le chômage partiel indemnisé à 100%,
– Le respect du temps de travail, vers une réduction sans perte de salaire.
– L égalité salariale immédiate entre les femmes et les hommes.
– Des moyens immédiats pour la santé et l’hôpital public et l’ensemble des services public.
Les heurts à Paris
Des heurts ont éclaté à Paris, en marge de la manifestation du 1er mai. Après une demie- heure, on a observé des tensions dans le cortège, forçant la BRAV à intervenir contre les actions de Black Blocks.. Au total, la Préfecture avait mobilisé 5 000 policiers et gendarmes . Tirs de feux d’artifice, lancé de projectiles, gaz lacrymogène, interpellations, charge des forces de l’ordre… retardent l’arrivée du cortège à la Nation. Le nombre d’arrestations , de 17 au début, a atteint 46 à la fin de la manifestation dont 14 garde-à-vue. On déplore 21 blessés dont 4 graves.
Violemment prise à partie, la CGT a vu ses camions caillassés et plusieurs d’entre eux mis en feu, des casseurs ont aussi agressé des militants et la police. Pour les responsables, les syndicats n’ont pas protégé le peuple. C’est là que l’on constate une certaine divergence dans la gauche.
Les défilés en province
- A Lyon, 3.000 personnes ont défilé. Un bref affrontement a éclaté en début de manifestation entre un petit groupe de » black blocks » et des policiers. Des vitrines et panneaux publicitaires ont été endommagés. On compte 4 interpellations.
- A Marseille, environ 3.500 manifestants sont partis du Vieux-Port sous la pluie. Ils ont crié leur colère, face à la réforme de l’assurance chômage-
- A Rennes, ils étaient 2.000, selon FO.
- A Nantes, la manifestation réunissait 3.750 personnes. Une centaine d’Ultra gauche ont produit des heurts
- A Toulouse, plus d’un millier de personnes défilaient dans le centre-ville . On comptait une importante délégation de « Gilets Jaunes «
- A Bordeaux, entre 1.600 (police) et 4.500 (syndicats) étaient réunis dans le centre de la ville.
- A Lille, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle 2020, était dans le cortège.
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