GABRIEL MIHAI
La Roumaine Simona Halep affronte la Lettone Jelena Ostapenko, surprise du tournoi, en finale de Roland-Garros samedi (15h).
La gagnante remportera son premier titre en Grand Chelem. Une chose est sûre, la future gagnante de l’édition 2017 de Roland-Garros remportera samedi son premier titre en Grand Chelem.
C’est sans doute le plus beau cadeau qu’elle pouvait espérer. Le jour de son vingtième anniversaire, Jelena Ostapenko s’est qualifiée pour la finale après s’est être imposée en trois manches en demi-finale face à la Suissesse Timea Bacsinszky (7-6[4], 3-6, 6-3). À l’aide de ses nombreux coups gagnants, Ostepenko a fait craquer Bacsinszky.
Pour en arriver là, Ostapenko a fait preuve d’un mental à toute épreuve depuis le début du tournoi. Trois fois, et notamment en demi-finale, elle a réussi à inverser la tendance après s’être inclinée lors de la première manche. Lorsqu’elle était menée 6-4, 2-0 par l’Américaine Louise Chirico au premier tour, on imagine aisément les moqueries qu’aurait alors récolté celui qui aurait annoncé la future présence de la Lettone en finale. Et pourtant… Son mental de gagnante, elle le doit sans doute à son père, ancien footballeur professionnel en Ukraine, qui fut ensuite son préparateur physique, et à sa mère, son premier entraîneur.
Mais sa rage de vaincre se nourrit aussi, et surtout, de son caractère, que ses parents ont certainement maudit plus d’une fois. « Sa personnalité est très forte, parfois trop forte, mais ça l’aide », confie son agent dans les colonnes de L’Equipe. Parfois trop, oui, comme à Auckland en janvier 2016 où de rage, elle a failli envoyer sa raquette sur un ramasseur de balles. Ce caractère bien trempé lui vaut déjà une petite réputation au sein du circuit, où elle n’est pas forcément très appréciée de ses homologues.
Simona Halep s’est qualifiée pour cette finale en s’imposant face à Kristina Pliskova en trois manches (6-4, 3-6, 6-3). La Roumaine est parvenue à répondre aux redoutables services de la Tchèque et retrouve ainsi une nouvelle fois la dernière marche des Internationaux de Paris. Il y a trois ans, Simona Halep s’était inclinée en finale face à Maria Sharapova et tentera donc samedi de remporter ce tournoi.
Dans le deuxième match, le nombre de fautes commises par Pliskova (45 aussi contre 14 à la Roumaine) a été rédhibitoire. A 25 ans, Halep a ramené beaucoup de balles et fait craquer la Tchèque, la privant du même coup de la première place mondiale dont elle aurait hérité en cas d’accession à la finale. Cette athlète de petite taille (1,67 m) au jeu défensif fondé sur de formidables jambes et parfaitement adapté à la terre battue, un peu à l’image d’une Arantxa Sanchez dans les années 1990, a dominé la préparation. Vainqueur à Madrid, elle a atteint la finale à Rome, où un problème à la cheville l’a empêchée de s’imposer contre l’Ukrainienne Elina Svitolina. Ne semblant plus souffrir de cette blessure, elle a passé facilement les tours à Paris jusqu’au choc avec Svitolina, 6e mondiale, en quart de finale, dont elle s’est sortie en sauvant une balle de match.
Ce n’est pas la plus grande. Ce n’est pas la plus costaud, peut-être pas la plus charismatique, et pourtant, Simona Halep a tout pour marquer ceux qui la croisent. Sa discrétion et sa gentillesse y sont sans doute pour quelque chose. Mais surtout parce qu’elle dégage une sérénité qu’on ne lui connaissait pas. Comme si la pression glissait sur elle. Impressionnant quand on sait ce qui l’attend. Samedi, la Roumaine sera de nouveau face à son plus grand défi : devenir une vainqueur en Grand Chelem, une délivrance trois ans après son premier essai manqué à Paris, tout cela assorti de la place de numéro un mondiale comme cerise sur le gâteau.
Simona Halep: J’attends avec impatience le match de la finale. Mais j’ai très bien dormi, en sourit Simona Halep. Je me sens fraîche, je suis prête. Je ne vais pas cacher cela : il y a beaucoup d’enjeux. Ce serait génial si j’empochais le titre samedi. Mais je ne veux pas trop y penser, parce que je ne veux pas me mettre de pression supplémentaire. Je sais que je joue bien quand je suis sous pression, mais pour moi, ce sera une belle journée, une grande journée, un grand match… »
Simona plus forte que le Steaua ou l’équipe nationale de foot
« Depuis Virginia, personne n’a remporté un grand chelem. Ça serait une superbe prouesse si j’arrivais à décrocher le titre. Je vais donner le meilleur de moi-même pour rendre mon peuple heureux », a-t-elle promis vendredi en conférence de presse. Quelque part, la quatrième joueuse mondiale n’a pas trop le choix. Il faut savoir qu’à l’inverse de son adversaire de samedi, la jeune Lettone Ostapenko, Halep est la seule à pouvoir conférer aux siens une certaine exposition à l’international sur le terrain du sport.
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