Les prochaines élections présidentielles au Togo auront lieu les 22 février et 7 mars 2020. La campagne électorale commencera le 6 février 2020.
Parmi les candidats déclarés (une dizaine environ), on compte l’ancien Premier Ministre togolais Agbéyomé Messan Kodjo, investi dans un contexte tendu, le 23 novembre dernier par son parti, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD). Mr Kodjo attend l’union sacrée de toute l’opposition pour désigner un seul candidat face au chef de l’Etat sortant Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005.
Président de l’Assemblée nationale togolaise et plusieurs fois ministre sous le régime du Général Gnassingbé Eyadèma qui dirigea le Togo pendant 38 ans, d’avril 1967 à son décès en février 2005, il montre les qualités requises pour diriger le Togo et faire appliquer des réformes telles que la réorganisation de l’armée togolaise dans un contexte de menace terroriste grandissante.
Ces élections présidentielles arrivent au moment où le processus pour l’élection a été mis en cause par les partis de l’opposition et les organisations de la société civile. Le 14 novembre, le gouvernement a décidé une « révision exceptionnelle » du fichier électoral, entre le 29 novembre et le 1er décembre, pour permettre un scrutin présidentiel « plus inclusif » en 2020. et une « élection crédible ».
Désormais, depuis la révision en mai 2019 de la Constitution togolaise, il ne sera plus possible de briguer plus de 2 mandats de 5 ans consécutifs pour le président de la République qui sera élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours et à la majorité absolue des suffrages exprimés. Toutefois, cette décision n’étant pas rétro-active, l’actuel chef de l’Etat Faure Gnassingbé peut encore se présenter pour 2 élections présidentielles à compter de 2020 et diriger le pays jusqu’en 2030 au cas où il les remporterait.
Le vote des Togolais de l’étranger constituait une des principales revendications de l’opposition rassemblée au sein de la coalition des quatorze (C14). Malgré l’abstention de l’opposition du centre, en particulier le « Nouvel engagement togolais » (NET) de Gerry Komandéga Taama et son allié du Parti démocratique panafricain, l’Assemblée nationale togolaise dont l’UFC et le parti Unir au pouvoir, a adopté en novembre 2019, la modification de la loi électorale permettant ainsi aux Togolais de la diaspora de pouvoir voter.
Les Togolais de la diaspora pourront donc voter pour la première fois aux présidentielles de 2020 et ensuite aux législatives. L’inscription sur les listes est soumise à la présentation du passeport, d’une carte consulaire datant d’au moins six mois dans 21 ambassades du Togo .
Parmi les autres candidats déclarés on compte:
- Ekué Gamessou Kpodar, économiste togolais de 60 ans, ancien cadre du FMI, qui désire porter son projet « GAMESSOU (il est temps) à la base d’une ambition vieille de 15 ans, il appelle la communauté internationale à accompagner le pays pour des élections dans la transparence, crédibles et sécurisées.Il demande aussi la garantie de pouvoir rentrer pour tous les Togolais dont les opposants Tikpi Atchadam, président du parti national panafricain (PNP) et Akila Esso Boko , et de pouvoir prendre partie à la vie politique.
- Gerry Taama, député à l’Assemblée nationale et président du parti politique Nouvel engagement togolais (Net);déjà candidat en 2015, il se présente pour la seconde fois.
- Aubin Thon, jeune philosophe, rentré des Etats-Unis. Candidat indépendant porté par le mouvement politique » Nouvelle vision », il affirme qu’il est l’homme du changement.
- Jean Etienne Fabre, ex-chef de file de l’opposition, désigné par l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), désirant recréer la confiance entre les citoyens, restaurer la crédibilité de l’Etat et redonner au peuple sa liberté et sa dignité. Président du 2e plus grand parti politique du Togo, il se présente comme le principal challenger du candidat du parti au pouvoir. Son souhait est de restaurer « l’État de droit, la démocratie et la bonne gouvernance « et surtout « réaliser l’alternance ».
- Depuis 1967, année de l’arrivée au pouvoir de général Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel chef de l’Etat Faure Gnassingbé, aucune alternative ne s’est produite, son fils Faure Gnassingbé lui ayant succédé après sa disparition en 2005 et 38 ans de règne sans partage; ce dernier termine son 3ème mandat et en brigue un 4ème malgré les contestations de l’opposition.
PORTRAIT D’AGBEYOME KODJO, Candidat à la prochaine présidentielle au Togo.
Désigné par le comité de sages de l’opposition Togolaise porté par l’archevêque de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro et certains candidat déclarés dont Aimé Gogue, Pierre Ekue Gamesu Kpodar, Agbéyomé Kodjo, Soter Dovi, Komi Wolou ou Jean-Pierre Favre…, Agbeyomé Kodjo est le candidat unique de l’opposition depuis le 31 décembre 2019. Toutefois, Jean-Pierre Favre, ex chef de file de l’opposition aurait rejeté l’idée de candidature unique.
Le leader du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et Développement (MPDD) sera le meilleur homme politique représentant l’obtention de l’alternance pour les Togolais, face au candidat du parti au pouvoir, UNIR (Union pour la République (Unir), au vu des postes qu’il a occupés précédemment ( ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Premier Ministre, ministre…) et de ses connaissances de la gestion publique.
Depuis sa nomination de candidat officiel de l’opposition, le Président de la commission défense et sécurité à l’Assemblée Nationale annonce déjà qu’il entrera en contact avec les autres forces vives de la démocratie en vue de l’obtention de l’alternance en 2020. Son but est de construire avec tous ceux qui ont opté pour le candidat unique de l’opposition, un programme commun et définir la stratégie à mener pour assurer la victoire au peuple togolais en 2020.
Agbéyomé Messan Kaodjo est né le 12 Octobre 1954 à Tokpli (Préfecture de Yoto) dans le Sud Est du Togo, dans une famille modeste.
En janvier 1983, il devient Docteur en Sciences de Gestion des Organisations de l’Université de Poitiers , ce qui l’amène à maîtriser le fonctionnement de l’Administration Générale et des Entreprises publiques. En 1985, il est nommé Directeur Commercial de la SONACOM puis est appelé pour la première fois en décembre 1988 au Gouvernement où il occupe la place de Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture jusqu’en 1991. Il est ensuite Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité pendant 1 an) et est le père de la Loi fondamentale du Togo suite à un référendum. Il est aussi l’investigateur du redressement du Port de Lomé après la grève générale en 1992.
En 1999, il est élu député par les populations de la 3ème Circonscription électorale de Yoto puis Président de l’Assemblée Nationale. où il engage de profondes réformes comme pour la première fois, le Parlement des Jeunes dont les conséquences de sa politique furent un paiement régulier des salaires, des bourses et pensions ainsi qu’une réduction des dépenses publiques et des missions des agents de l’Etat à l’Etranger. En août 2000, il est nommé Premier Ministre et sera demis de ses fonction près de 2 ans plus tard.
Il s’exile en France jusqu’en 2005 où il rentre au Togo où il est arrêté pour détournement présumé de fonds, condamné et torturé . La même année, il fonde avec Dahuku Péré, un nouveau parti, l’ Alliance démocratique pour la patrie. En 2008, il annonce sa candidature au sein d’un nouveau parti, l‘Organisation pour bâtir dans l’union solidaire togolaise (OBUTS), à la présidentielle de 2010.
En 2015, il refuse d’accepter l’investiture à l’élection présidentielle de sa formation politique, OBUTS qui deviendra MPDD en 2018.
En 2017, il mène une mission d’observation électorale au nom de l’ONG Africa Solidarité en Guinée Equatoriale puis au Mali en 2018 pour les présidentielles.
Aujourd’hui, en tant que député à l’Assemblée Nationale et Président du groupe Afrique du Forum Francophone des Affaires, il est officiellement candidat unique de l’opposition pour les présidentielles qui se tiendront en février et mars 2020.
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