GABRIEL MIHAI
Au lendemain de la double attaque menée contre l’état-major des forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France à Ouagadougou qui ont fait 8 morts parmi les militaires.
Les 8 membres des forces de l’ordre burkinabè ont été tués et 12 blessés sont en état d’urgence absolue, selon les bilans officiel et de source française. Aucun ressortissant français n’a été tué ou blessé. Dans un premier temps, des sources sécuritaires françaises avaient avancé vendredi un bilan d’au moins 28 morts. Huit assaillants ont été tués au cours des attaques.
Le Premier ministre burkinabè a «condamné avec la dernière rigueur cet attentat terroriste, lâche, qui s’attaque à notre pays, encore une fois et qui sème la mort, la désolation inutilement». «Ce que j’ai vu ici, c’était vraiment des scènes apocalyptiques et je voudrai dans un premier temps m’incliner devant la mémoire de nos braves soldats tombés (…) les armes à la main» a déclaré M. Thiéba après une visite au siège de l’État major visé par une attaque à la voiture piégée.
Le président de la République Emmanuelle MACRON a condamné avec la plus grande fermeté les attaques qui se sont déroulées à Ouagadougou, Burkina Faso.
Le président de la République s’est entretenu avec son homologue, le président Roch Marc Christian KABORE. Il lui a exprimé son entière solidarité et transmis ses pensées pour le peuple burkinabé.
Il remercie les forces de sécurité burkinabè qui sont intervenues très rapidement,
ont permis d’assurer la protection des emprises françaises et de mettre fin à ces
attaques.
Il adresse ses condoléances sincères aux familles et aux proches des
victimes parmi les forces de sécurité.
Le président de la République et le gouvernement ont suivi de très près les
événements depuis le début de ces attaques qui illustrent une fois encore la menace pesant sur l’ensemble du SAHEL. Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé «la détermination (…) de la France, aux côtés de ses partenaires du G5-Sahel, dans la lutte contre les mouvements terroristes».
Selon un rapport de l’ONU publié vendredi, la montée en puissance de la force du G5-Sahel va de pair avec des «menaces terroristes croissantes de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (ISGS) et de Ansar al-Islam», notamment aux confins des Burkina Faso, Mali et Niger.
Cette zone est au coeur de l’action de la force du G5-Sahel. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à un «effort urgent et concerté» de la communauté internationale pour aider à stabiliser la région, y compris à travers «la pleine opérationnalisation» de la force du G5-Sahel.
Le président du Niger et président en exercice de cette force, Mahamadou Issoufou, lui a fait écho en assurant que les attaques «ne feront que renforcer la détermination du G5-Sahel et de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme».
Le parquet de Ouagadougou a lancé un appel à témoins «pour aider à la recherche et l’identification des complices, des hôtes et de tous facilitateurs éventuels des faits». C’est la troisième fois en deux ans que la capitale du Burkina est la cible d’attaques visant des cibles fréquentées par les Occidentaux. 19 personnes avaient été tuées dans un café le 13 août 2017, dans un attentat non revendiqué. Et le 15 janvier 2016, 30 personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d’une attaque revendiquée par le groupe djihadiste, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Selon un témoin, les assaillants qui ont attaqué l’ambassade étaient armés de Kalashnikov et «habillés en civil, même pas cagoulés». A l’inverse, le commando qui a attaqué l’état-major portait l’uniforme de l’armée de terre bukinabè, selon une source sécuritaire.
Le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d’attaques djihadistes , qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d’organisation avec deux groupes d’hommes armés opérant simultanément dans deux endroits du centre-ville de Ouagadougou et utilisant un véhicule piégé avant de lancer l’assaut à l’état-major.
Cette réunion entre le chef d’état-major et des officiers a été changée de salle au dernier moment, évitant un carnage. Le bilan officiel de la double attaque est de huit morts parmi les forces de l’ordre : «deux gendarmes devant l’ambassade de France et six militaires au niveau de l’état-major». Les huit assaillants «ont été tous abattus» : «quatre à l’ambassade de France, en dehors des locaux» et quatre à l’état-major, selon une source sécuritaire burkinabè.
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