web analytics
21 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

"NOUS SOMMES UN JOURNAL INDÉPENDANT"

Cedric Briand, propriétaire de « Fine »et Jacques répondent à nos questions

DANIEL  LAMBERT

D.L.: Bonjour Cédric, après le décès de Xavier Beulin, président de la FNSEA, quelles sont vos attentes et vos craintes concernant les mois à venir?

C.B.: En ce qui nous concerne, nous, éleveurs de vaches Pie-Noire du Pays de Redon, nous ne sommes pas touchés par la crise.Nous sommes dans une autre démarche.Par contre, nous sommes solidaires socialement avec ce qui se passe.Cela nous touche, ce sont nos amis, nos cousins, nos voisins, nos familles. Nous sommes attentifs à ce qui se passe, par contre nous ne sommes pas responsables.

D.L.: Pourquoi n’êtes vous pas en crise?

C.B.: Parce que la « Bretonne » a été sauvée. Le sauvetage a commencé en 1975 alors que la race disparaissait et ne correspondait pas aux modèles de l’époque, c’était un choix de société.. Grâce au lait très riche qu’elle produisait en se nourrissant à l’herbe, les éleveurs ont décidé que c’était le seul moyen de la valoriser en agro-écologie, en agriculture agro-biologique à l’herbe et en circuit court. La race s’est développée pour arriver aujourd’hui à 2500 vaches; elle n’a pas attendu les attentes sociétales pour le faire.
L’éleveur en transformation et en vente directe échappe à l’étranglement du système économique par des prix de filières non rénumérateurs. parce que quand il y a une inflation de 4 à 5% une année, il applique cette augmentation sur les prix et l’explique au consommateur qui est son partenaire dans la dynamique de sauvegarde dans cette bio- diversité et il est complètement solidaire, ainsi notre marge, notre revenu est préservé. Un producteur en filière longue ne peut pas faire ça sauf à faire des manifestations ou des pressions sur les acteurs de filières pour obtenir une réévaluation du cours. En bout de filière on s’appuie toujours sur les marchés mondiaux, sur une concurrence mondiale, on va toujours chercher le produit le moins cher pour pressuriser le prix du producteur.
Depuis 40-50 ans on arrête pas d’être poussés dans le mur, il y aune forte inflation en agriculture, on trouve de moins en moins de mains. Alors que les jeunes ont déserté les campagnes, il faut à nouveau créer des emplois.

D.L.: Comment échappez vous à cette économie?

C .B.: Nous, on y échappe parce qu’on a inventé des nouvelles démarches qui sont basées sur le développement économique du territoire, c’est ce qu’on appelle l’ancrage territorial. dans le principe d’une économie circulaire, de relocalisation d’une économie non pas inventée il y a 10 ans mais 40 ans et même avant par des fermières bretonnes avant le rammassage du lait par les laiteries; les paysannes faisaient du beurre avec la crème et élevaient des porcs avec le lait écrémé.L ‘éleveur allait ensuite vendre ses porcs au charcutier, cela prouve que le circuit court existait déjà.

D.L.: Merci d’avoir répondu à mes questions et de nous avoir donné toutes ces explications.
Le salon se terminant ce soir, je vous souhaite un bon retour en Loire Atlantique avec notre égérie « Fine »et surtout continuer sur votre voie.

PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – D. LAMBERT

 

This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.