GABRIEL MIHAI
Le président veut inscrire ce texte dans la loi. Des dizaines de milliers de personnes manifestaient une nouvelle fois jeudi contre le projet de réforme .
Ce nouveau mouvement de protestation intervient une semaine après de premières manifestations qui ont réuni entre 223’000 et 500’000 personnes dans toute la France (chiffres police et organisateurs), confrontant le président Macron à son premier test social depuis son élection en mai.
Dans la capitale, 16’000 personnes ont manifesté selon la police, 55’000 selon la CGT, principal syndicat organisateur (24’000 à 60’000 le 12 septembre).
Sur l’ensemble de la France, le mouvement de la semaine dernière avait réuni entre 223’000 et 500’000 personnes (chiffres police et organisateurs), confrontant le président Macron à son premier test social depuis son élection en mai.
Le «niveau de mobilisation est équivalent à la semaine dernière», a cependant assuré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
«Macron, marionnette des patrons», «retrait de la loi travail»… : plusieurs milliers de personnes avaient commencé à défiler à la mi-journée, à Paris et dans plusieurs villes en régions, sous une nuée de drapeaux syndicaux et de ballons multicolores.
Sur le parcours de la manifestation, le siège du journal Le Monde a également été légèrement dégradé, sans qu’il soit possible d’affirmer avec certitude que le quotidien ait été délibérément visé. «Collabos des banques», a-t-il été notamment inscrit à la bombe sur la façade du quotidien.
Comme à leur habitude, certains manifestants violents ont lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre.
Après le mouvement syndical de jeudi viendra l’action politique, avec une autre manifestation, organisée samedi à Paris seulement par la gauche radicale. Son leader Jean-Luc Mélenchon a juré de faire échouer la réforme, qu’il qualifie de «coup d’Etat social».
Le tribun de La France insoumise (LFI) table sur une démonstration de force dont il espère qu’elle le confortera dans son rôle de «principal opposant» à Emmanuel Macron, en perte de vitesse dans les sondages.
Mais le chef de l’Etat n’a aucune intention de céder sur cette réforme, une de ses promesses phares de campagne, qui prévoit d’accroître la «flexibilité» de la réglementation du travail, de plafonner les indemnités de licenciement ou de permettre de passer outre les syndicats pour négocier dans les entreprises de moins de 50 salariés.
«Je crois en la démocratie, mais la démocratie, ce n’est pas la rue», a tranché Emmanuel Macron mardi sur la chaîne CNN International. «Si je respecte ceux qui manifestent, je respecte aussi les électeurs français, et ils ont voté pour le changement», a insisté le chef de l’Etat, dont le parti a raflé une écrasante majorité des sièges à l’Assemblée nationale en juin.
Le gouvernement martèle que la réforme du Code du travail sera un remède contre le «chômage de masse». Le taux de sans-emplois atteint 9,6% en France, contre une moyenne de 7,8% en Europe.
L’exécutif risque malgré tout de devoir essuyer la colère de la rue pendant plusieurs semaines, alors qu’il a annoncé une série de mesures d’économies impopulaires. Lundi, ce sera au tour des routiers de manifester, qui promettent une «mobilisation massive» qui fait craindre une paralysie partielle du pays. Une manifestation de retraités est attendue le 28 septembre contre une hausse d’impôts qui les pénalise particulièrement, et une autre le 10 octobre, organisée par les fonctionnaires, très remontés contre les suppressions d’emplois et la baisse de leur pouvoir d’achat.
PHOTOS ET VIDÉO : IMPACT EUROPEAN / WPA – BM
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