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21 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Corps à cœur

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Denis Cherer  : « Je suis pour toute formes d’expression et sur tous les sujets qui soient »

Il est auteur, comédien, doublure vocal et metteur en scène. Denis Cherer est un véritable couteau suisse. Après le succès de sa pièce « Les nœuds au mouchoir » dont il partageait l’affiche avec son frère et la regrettée Anémone, il retrouve les planches, cette fois en chef d’orchestre de la mise en scène de « Nobody is perfect ». Cette pièce néo boulevard, contemporaine traite de problématiques très actuelles, dont celle de l’identité du genre. Denis Cherer nous en dit plus.

Journal Impact European : Quel est le pitch de la pièce ?

Denis Cherer : À l’aube de ses 37 ans, Audrey tombe amoureuse. Oui, mais voilà. Le beau, sublime et intelligent Adrien, est gai. Pour lui plaire, elle décide de changer de sexe ; décision qu’elle s’apprête à révéler à sa mère et à son meilleur ami Victor. Franchira-t-elle le pas ?

JIE : Serait-ce une pièce sur la transidentité ?

DC : Pas directement. Outre l’identité du genre, cette pièce soulève d’autres vrais propos, comme ceux des relations hommes/femmes et de la volonté d’une femme de ne plus subir certaines joutes du sexe féminin.

JIE : Par le biais de l’humour, le théâtre se doit-il d’évoquer des sujets sérieux afin de mieux en libérer la parole, casser les aprioris ou délivrer des messages ?

DC :  Bien sûr ! Je suis pour toute formes d’expression et sur tous les sujets qui soient.

JIE : Vous l’avez d’ailleurs vous-même démontré avec votre pièce « Les nœuds aux mouchoirs » …

DC :  Il y a dix ans, tous les gens bien-pensants du théâtre me disaient que je commettais une erreur en parlant de la maladie d’Alzheimer, qu’il ne fallait pas et que je n’aurai personne dans la salle. Résultat, la pièce a joliment marché il y a deux ans et aujourd’hui, j’ai été repris.Dernièrement cette maladie a été abordée dans un téléfilm avec Muriel Robin. J’étais donc en avance.

JIE : Qui est Sabine Hogrel ?

DC : Une scénariste qui vient d’écrire sa première pièce. C’est mon agent qui me l’a fait lire. Le thème de changer de sexe m’a tout de suite plu.

JIE : On vous retrouve, non pas en tant que comédien, que vous êtes aussi, mais en tant que metteur en scène. Comment s’est passée votre collaboration ?

DC : Pour que je puisse construire ma propre idée de la pièce, tout en respectant le travail de l’auteure, il a fallu que l’on apprenne à se connaître et à se comprendre. J’ai ainsi pu apporter mon univers, mes idées avec des choses plus personnelles et des aérations.

JIE : Est-ce difficile de respecter une pensée et une vision qui ne sont pas les siennes ?

DC : C’est un exercice pas évident. Pour moi, le texte, la mise en scène et le jeu sont liés. C’est un ensemble et c’est pourquoi j’aime bien tout faire. La difficulté est de se dire que je ne suis pas auteur de la pièce et d’oublier que ce n’est pas mon texte pour le monter comme il faut, trouver la situation et le jeu des acteurs.

JIE : Qu’est-ce qui vous plait quand vous êtes metteur en scène ?

DC : D’assister à toute la progression et à l’aboutissement de tout un travail de construction qui s’articule. J’aime quand tout se met en place avec les musiques et les éclairages. C’est comme un tableau avec toutes les couleurs qui apparaissent.

JIE : Un metteur en scène est-il un comédien contrarié ?

DC : Forcément. Mais dans mon cas, je sais faire la part des choses.

JIE : Quel rôle préférerez-vous justement avoir : jouer ou diriger ?

DC : Les deux. Je prends autant de plaisir.

JIE : Vous êtes-vous impliqué dans le choix des comédiens ?

DR : Complétement. Trouver ses comédiens, c’est plus de la moitié du travail de fait. J’ai donc assisté à toutes les auditions. J’ai tenu compte des avis de l’auteure et de la production. Pour le rôle de la mère, l’évidence du choix allait à Véronique Demonge. J’avais déjà partagé la scène avec elle dans « Boeing ». Pour moi, c’était elle. Et ça le fait. Tout comme Louise Pasteau qui a convaincu tout de suite et tout le monde ainsi que Polo Anid et Clément Désormeaux. Je suis content, car nous avons une belle équipe. C’est important humainement et artistiquement.

« Nobody is perfect », une comédie rythmée et enlevée de Sabine Hogrel, mise en scène par Denis Cherer assisté de Stéphanie Manus avec Véronique Demonge en alternance avec Nataly Dalian, Louise Pasteau, Polo Anid et Clément Désormeaux.  Tous les lundis et mardis à 21h ainsi que les dimanches à 15h au théâtre de la Scène Parisienne (Paris IXème), salle Anémone – Réservations : 01 40 41 00 00 – www.tlsp.paris

Visuels : (C) DR

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