GABRIEL MIHAI
« Penelope Gate », c’est une autre affaire révélée par Mediapart vendredi 28 janvier qui a éclaboussé François Fillon. Ce samedi 4 février, Mediapart affirme avoir retrouvé la trace de chèques à l’ordre de François Fillon et en a publié deux.
Le journal a révélé que le candidat Républicain à l’élection présidentielle n’a pas seulement salarié son épouse avec les fonds publics mis à disposition par le Parlement, avec des soupçons d’emploi fictifs à la clé, mais qu’il aurait également bénéficié de fonds publics lorsqu’il se trouvait au palais du Luxembourg.
Un premier chèque d’un montant de 3.221,73 euros au nom du candidat à la présidentielle et un talon de chèque d’un montant de 3.205, 41 euros au nom d’un certain « Fillon ». Seulement, les deux chèques publiés par le site d’investigation ne comportent aucune date. « En réalité, c’est le cas pour l’ensemble des chèques signés au nom de François Fillon, le procédé exigeant souplesse et discrétion », explique Mediapart.
Le journal a révélé qu’à l’époque où François Fillon exerçait en tant que sénateur, il aurait empoché une partie des crédits à l’origine destinée à la rémunération des assistants et ce, grâce à un système de commissions occultes. Des sommes siphonnées entre 2005 et 2007 et qui ne dépassent sûrement pas les 25.000 euros mais le procédé reste illégal : les juges d’instruction ont estimé que ce stratagème, qui a également été utilisé et partagé avec d’autres sénateurs UMP entre 2003 et 2014, pouvait relever d’une infraction pénale.
François Fillon « a abusé du système et d’un point de vue moral, les Français ne pourront pas l’accepter. Il a perdu son crédit. Il doit se rendre à l’évidence », a résumé vendredi le député européen de droite Renaud Muselier.
Certains évoquent déjà un « plan B » pour remplacer ce dernier. Parmi les noms qui circulent, celui du finaliste malheureux de la primaire de la droite, l’ancien Premier ministre Alain Juppé, ou encore François Baroin, ex-ministre, patron de l’Association des maires de France.
Mais François Fillon refuse de désarmer. « Je tiendrai bon face à ceux qui dans l’ombre tentent de m’atteindre », a-t-il promis vendredi soir dans un message vidéo adressé à ses soutiens. « Je comprends que ces accusations troublent certains d’entre vous en raison de leur martèlement » et « des sommes avancées », admet-il toutefois.
L’enquête se poursuivait vendredi. Le Sénat a indiqué qu’il allait transmettre à la justice des documents concernant les emplois occupés par les enfants de François Fillon quand ils étaient ses collaborateurs à la Haute Assemblée. Son ancien assistant parlementaire et « plume », Igor Mitrofanoff, a aussi été entendu par la police, selon une source proche du dossier.
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