Le 15 août est célébrée dans l’Eglise latine la fête de l’Assomption de la Vierge Marie et dans les Eglises orthodoxes, on parle de la Dormition de Marie.
Fille du peuple hébreu Marie est la première des croyantes et tient une place particulière chez les chrétiens, mais dans l’islam aussi elle est élue de Dieu. Figure de foi essentielle pour les trois monothéismes, le christianisme, le judaïsme et l’islam n’en ont pourtant pas la même approche. Les représentations et références ont évolué au cours des siècles, nourrissant aussi bien la théologie que l’art, la dévotion populaire que les traditions.
La fête de la Sainte Vierge appelée l’Assomption chez les catholiques, et Dormition chez les orthodoxes peut être également présentée comme la « Pâques de l’été » et clôture le calendrier liturgique composé en tout de 12 fêtes.
Les protestants refusent de célébrer ce qu’ils estiment relever de « l’idolâtrie ». − La fête de l’Assomption célèbre à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.
Elle fut ainsi « enlevée au ciel » en corps et en âme. L’utilisation de ce mot marque la différence avec la fête de l’Ascension, qui signifie monter, et qui se rapporte à l’élévation du Christ vers le ciel.
Cela étant rappelé, si l’histoire de Marie est tellement importante pour les églises chrétiennes, c’est bien sûr parce qu’elle fut la mère de Jésus, conçu par le Saint-Esprit, c’est-à-dire que Marie aurait donné la vie tout en étant restée vierge.
Il ne faisait pas bon être une mère juive, ni à l’époque du pharaon d’Egypte, ni à celle de l’occupant romain, ni plus tard aux temps des Croisades, ni de l’Inquisition ou des massacres de Pologne de 1648, ni bien sûr aux temps maudits des nazis.
Reconnue dans les trois religions monothéistes, Marie reste une figure de croyante essentielle dans l’histoire de la spiritualité.
Une différence marquée par la vision de l’Église
Il existe cependant une différence doctrinale entre les deux églises. Les catholiques croient en la doctrine de l’assomption corporelle de la Vierge alors que l’église orthodoxe parle d’abord de sa dormition, c’est à dire de sa mort réelle (séparation de l’âme et du corps) puis de sa résurrection (union de l’âme et du corps) et de son ascension vers son fils.
«En Occident, une distinction est faite entre l’ascension de Jésus et l’assomption de la Mère de Dieu. Ainsi, on souligne le fait que Marie ne passe pas de la mort à la vie par ses propres forces, mais qu’elle est sauvée en vertu de la résurrection de son Fils. De son côté, l’Eglise orientale met davantage l’accent sur cet aspect en soulignant la dormition de la Mère de Dieu et donc son lien intime avec l’humanité mortelle.»
Cette élévation de la Vierge Marie est célébrée avec une splendeur particulière et n’est pas un événement lugubre pour les orthodoxes.
Chez les orthodoxes, la fête de la Dormition est la plus importante des fêtes de la Vierge. C’est elle qui clôt l’année liturgique du rite byzantin. Elle est précédée cependant, dans la tradition orientale, d’un jeûne strict de 14 jours.
De grandes processions sont accompagnées de prières et de chants le jour de la dormition mais également le jour qui précède; les croyants font circuler une épitaphe décorée en l’honneur de la Vierge et des fêtes traditionnelles avec musique et danses folkloriques se déroulent le 15 août. Les festivités durent en général sur plusieurs jours, du 14 au 23 août.
L’Église catholique ne parle pas de sa mort mais d’Assomption. Ce dogme, défini par le pape Pie XII en 1950, explique qu’à la fin de sa vie, elle fut « assumée », corps et âme. Selon la foi catholique, tout être humain vivra cette même assomption, pas au moment de la mort, mais à la Résurrection de la chair.
Un siècle avec la proclamation, le 8 décembre 1854, du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX. Marie est conçue sans péché et est donc préservée de la corruption du corps. L’Assomption prend donc appui sur l’Immaculée Conception.
Un privilège divin a épargné Marie du péché originel. Elle échappe donc à la mort, conséquence de ce même péché.
Les Eglises protestantes, faute de texte scripturaire, nient l’Assomption de Marie qui, après la naissance de Jésus, aurait mené une vie normale.
Marie, Maryam en arabe, mère de Jésus, se trouve souvent mentionnée dans le Coran. On l’y trouve en 34 occurrences contre 19 dans les Évangiles et les Actes des Apôtres. Mais sur ces 34 occurrences coraniques, son nom apparaît 24 fois intégré à la désignation de son fils en tant que Messie. En conséquence, Marie ne s’y trouve mentionnée par son nom et pour elle-même qu’à 11 reprises.
Seule femme à être mentionnée d’une manière directe dans le Coran, elle est décrite comme un personnage au-dessus de tout soupçon, vierge, pure et purifiée par la grâce divine. Marie est également décrite dans le Coran comme l’unique femme consacrée à Dieu dès avant sa naissance par sa mère, et l’unique à être saluée avec vénération par les anges.
Le Coran accepte, sans hésitation, l’histoire de la fécondation miraculeuse de Marie par le Saint-Esprit. Néanmoins, il ne reconnaît ni la divinité de Jésus, ni la réalité de sa passion, de sa mort sur la croix, ni de sa résurrection. Selon le Coran, Jésus ne serait pas mort mais aurait été rappelé par Dieu auprès de lui sans passer par les épreuves de la passion, ni par la mort.
Pourquoi le silence du Judaisme sur Marie?
La tradition juive ne s’est pas intéressée directement à la personne de Marie. Celle-ci n’est mentionnée qu’indirectement dans la polémique qui concerne la personne et la doctrine de Jésus. Mais ce qui en est dit a suffi pour fonder une légende dont la mémoire a été assez tenace, et qui a été colportée en particulier par une oeuvre relativement tardive, dont l’influence a été considérable dans ce qu’on pourrait appeler le folklore anti-chrétien.
On peut la lire dans plusieurs baraïtot (une baraita est une tradition de la période des tannaïm, première génération du Talmud, qui n’a pas été incluse dans la Mishna. Bien qu’elle n’ait pas l’autorité de celle-ci, elle n’en révèle pas moins la mentalité du temps). Dans plusieurs baraitot du temps de Rabbi Eliezer ben Hyrcanos et de Rabbi Ishmaél (vers la fin du premier et le début du deuxième siècle), Jésus apparaît sous le nom de Ben Pandera ou Ben Pantera. Ce nom est certainement très ancien, vers l’an 178, un témoignage juif selon lequel Marie était divorcée de son mari, un charpentier, après qu’il ait été prouvé qu’elle a comis l’adultère. Répudiée par son mari, elle se cache avait de donner naissance à Jésus en secret. Son père aurait été un soldat romain du nom de Pantheras. Ce n’est pas ici le lieu de rapporter toutes les explications historiques ou philologiques qui ont été proposées pour rendre compte de ce nom. Ce qui est plus important pour nous, c’est de saisir la signification de cette légende et et voyant comment Jésus et sa mère sont rejetés par leur peuple.
La Vierge Marie, représente la mère éternelle et la protectrice de tous. Voila pourquoi cette mère à l’âme si pure, qui n’a effectué aucun péché est tant honorée, car tant aimée, pour les chrétiens.
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