GABRIEL MIHAI
Depuis l’annonce mercredi de sa probable mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, Penelope, François Fillon doit faire face à de nombreuses défections dans son équipe de campagne et à des appels dans son camp à son retrait.
Le directeur de campagne du candidat de droite, Patrick Stefanini, lui a remis vendredi sa démission, révèle le «Journal du Dimanche». Il publie ce courrier sans préciser si elle a été acceptée par le candidat de la droite à l’élection présidentielle, en pleine tourmente politique et judiciaire.
Dans cette lettre publiée sur le site internet du «JDD», Patrick Stefanini regrette notamment que l’ex-premier ministre ait choisi de maintenir sa candidature plutôt que se retirer, comme il le lui conseillait. «Je ne suis donc plus le mieux placé pour diriger ta campagne et j’en tire les conclusions», écrit-il. «Tu peux t’appuyer sur Bruno Retailleau, le coordonnateur général de ta campagne, qui t’a encouragé à poursuivre.»
Il invoque également les défections en cascade dans l’équipe de campagne de François Fillon, du fait de la perspective de la mise en examen du candidat dans l’affaire des emplois fictifs présumés dont aurait profité sa famille.
Son porte-parole Thierry Solère, qui figurait parmi les soutiens les plus fidèles du candidat conservateur a annoncé vendredi matin sa démission. «Organisateur de la primaire, j’ai décidé de mettre fin à mes fonctions de porte-parole de François Fillon», écrit-il sur Twitter, rejoignant ainsi la longue liste des défections depuis mercredi parmi les soutiens de l’ex-Premier ministre, mis en cause avec des membres de sa famille dans une affaire d’emplois présumés fictifs.
Tous les yeux sont tournés vers cette manifestation, dont le degré de réussite permettra de mesurer le soutien populaire dont dispose encore M. Fillon, qui a 63 ans samedi.
Abandonné par quelque 140 élus, selon le « compte des lâcheurs » tenu par le quotidien Libération, le champion de la droite maintient envers et contre tout sa candidature en tablant sur le socle d’électeurs qui lui gardent leur confiance.
« Ne vous laissez pas faire, ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister », a lancé M. Fillon dans une vidéo postée dans la soirée de vendredi sur Twitter. Il a invité ses partisans à venir « très nombreux » le soutenir dimanche.
Fidèle à sa ligne, l’ancien Premier ministre qui se revendique en « combattant », poursuivra sa campagne samedi comme si de rien. Il doit présenter dans l’après-midi son programme détaillé devant des représentants de la société civile.
Les « poids lourds » sont moins nombreux si ce n’est à soutenir sa candidature, du moins à encourager le rassemblement de ce dimanche au Trocadéro à Paris. Ce samedi matin, dans un entretien au Point et à Nice Matin, le président du conseil régional de Provence Alpes Côte d’Azur, Christian Estrosi, a fait part de son « désaccord total » avec la manifestation de soutien à François Fillon ce dimanche au Trocadéro. Ce rassemblement serait un « risque encore plus profond de notre famille politique », explique-t-il à l’hebdomadaire.
Le candidat François Fillon a retweeté ce samedi à la mi-journée une série d’images en forme de slogans manifestement préparées par son équipe. Des députés et sénateurs y déclarent : « Je soutiens François Fillon et je serai dimanche, place du Trocadéro à Paris ».
Dans un communiqué, ces derniers appellent à respecter les consignes dimanche 5 mars. Ils espèrent la venue de 50.000 à 100.000 personnes de toute la France. Des contre-manifestations sont également prévues, demain dans la capitale, avec des concerts de casseroles.
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