Les Français opposés à la réforme des retraites ont à nouveau battu le pavé, ce mardi 17 décembre. Pour la première fois à l’appel de l’ensemble des syndicats.
Selon le ministère de l’Intérieur, les manifestations de ce mardi ont réuni 615.000 manifestants en France dont 76.000 à Paris. Le ministère avait compté 806.000 manifestants lors de la première manifestation, le 5 décembre dernier.
La CGT affirme de son côté avoir dénombré 1,8 million de manifestants, sur les quelque 70 manifestations organisées sur tout le territoire. Elle avait dénombré 1,5 million de manifestants le 5 décembre, au premier jour du mouvement nationale contre la réforme des retraites.
Cheminots, enseignants, fonctionnaires, avocats, magistrats en grève, mais aussi des soignants mobilisés qui réclament davantage de moyens pour l’hôpital : salariés du public et du privé sont venus en nombre dans les cortèges en cette nouvelle journée interprofessionnelle de protestation contre l’instauration d’un système universel de retraites par points.
Des concertations doivent se tenir mercredi et jeudi à Matignon, où le Premier ministre reçoit les organisations syndicales et patronales, afin de tenter de trouver une sortie de crise au mouvement de protestation, qui va rentrer mercredi dans sa 14e journée.
À Caen, comme à Rennes et à Nantes, une hausse de la mobilisation ce mardi. Au moins 18 000 personnes ont fait part de leur colère contre la réforme des retraites alors qu’elles étaient autour de 15 000 le 5 décembre. Quelques heurts ont éclaté en fin de défilé et les forces de l’ordre ont dû s’employer pour contrôler les abords de la préfecture. Ailleurs, dans le Calvados, 750 personnes ont défilé à Lisieux.
L’Opéra de Paris en grève. Un concert spontané a lieu devant l’Opéra Bastille.
Arrivé place de la Nation, le cortège parisien a laissé place à quelques échauffourées en fin d’après-midi. Des « affrontements sporadiques » ont opposé des manifestants aux policiers, selon des journalistes présents sur place. Plusieurs personnes auraient été interpellées par les forces de l’ordre.
Une trentaine d’interpellations à Paris. Les forces de l’ordre avaient interpellé 30 personnes à 19 heures, a annoncé la préfecture de police. Selon le parquet, il y avait 23 personnes en garde à vue à la même heure.
Dans un communiqué, l’intersyndicale (composée de FO-CGT-FSU-Solidaires et de quatre organisations de jeunesse) appelle à des actions locales le 19 décembre et jusqu’à fin décembre. Cela signifie qu’il n’y aura pas de « trêve de Noël » demandée par le gouvernement.
« Sans réponse du gouvernement dans les heures qui viennent », les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires « décideront des suites nécessaires au-delà du mois de décembre », indique leur communiqué commun, qui ne prévoit pas à ce stade de nouvelle journée d’action nationale.
Déjà, jeudi dernier, au lendemain de la présentation du projet de réforme des retraites par Edouard Philippe, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, avait prévenu qu’il n’y aurait pas de trêve « sauf si le gouvernement revient à la raison. »
Les principaux cortèges ont défilé dans les plus grandes villes : ils étaient 20 000 à Marseille, 17 000 à Lyon et Toulouse, 14 000 à Nantes, 13 000 Bordeaux, 11 000 à Lille, 10 500 à Caen et Montpellier, 10 000 à Brest et Rennes.
Environ 22 000 manifestants se sont mobilisés à Nantes, d’après nos estimations. C’est 2 000 de plus que le 5 décembre. La tension est montée en fin de manifestation. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et des projectiles ont volé. Dix personnes ont été interpellées. Par ailleurs, des coupures de courant temporaires ont été recensées. Elles ont concerné 37 000 foyers au plus fort de la coupure, d’après RTE. « Ces coupures seraient volontaires et liées au mouvement social actuel », a indiqué cette même source.
Des coupures de courants ont eu lieu mardi après-midi dans les IIIe et XIe arrondissements de Paris en marge de la manifestation contre le projet de reforme des retraites du gouvernement. Quelque 2.000 foyers se retrouvaient toujours privés d’électricité en début de soirée après deux séries distinctes de dégradations entre 16h00 et 17h00 sur des postes d’alimentation de distribution publique situés le long du parcours de la manifestation.
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