« Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage, ou comme cestui là qui conquit la toison, et puis est retourné, plein d’usage et raison, vivre entre ses parents le reste de son âge ». Qui n’a pas souvenir d’avoir étudié ce célèbre poème de Joachim du Bellay, narrant l’épopée de L’Iliade et l’Odyssée ? C’est ce grand-chef d’œuvre universel de la littérature grecque, sans doute le plus connu au monde, que Camille Prioul a décidé de revisiter, versus les temps modernes. Ulysse va enfin être de retour chez lui après avoir bravé pendant vingt ans, cyclopes, géants, sorcière, monstres, sirènes, tempêtes, vents, guerres et royaume des morts. Fini pour lui l’errance et la captivité causées par les foudres de Poséidon qui lui en veut d’avoir crever l’œil de son fils le Cyclope.
Libéré de cet enfer, il ne souhaite qu’une seule chose : trouver enfin la paix et regagner son palais ainsi que sa vie auprès des siens qui lui manquent temps.
En chemin, Ulysse le héros rusé, se fait aider par des compagnons de route à qui il conte son sacre de Troie, les mésaventures qui ont suivi et avec lesquels il partage ses peines et ses malheurs. Ses nouveaux amis vont lui permettre d’atteindre les côtes d’Ithaque pour retrouver Pénélope sa bien-aimée. Les années ne peuvent s’être jouées de leur amour. Ulysse en est persuadé « parce que nous sommes mortels, parce que je suis à elle et qu’elle est à moi et nous n’avons qu’une seule vie pour être réunis ». Mais vingt années ont passé. Aura-t-elle été une femme dévouée ? L’aura-t-elle attendu ? Son digne fils Télémaque, qui a dû devenir un beau jeune homme, aura-t-il su prendre les rênes du royaume ?
Après vingt années, « Ulysse revient » (NDLR : titre du générique du dessin animé interprété par Apollo et Nono). Le roi d’Ithaque, mort cent fois dans les cœurs et les pensées, est de retour, bien décidé à reprendre sa place et à se venger. « Et dire que toute cette histoire a commencé à cause d’une pomme… d’or »…
« Odyssée, nous n’avons qu’une seule vie pour être réunis » du très talentueux et très prometteur Camille Prioul, qui revisite le monde d’Homère à travers 27 personnages qu’il enchaîne avec une simplicité et une fluidité déconcertante, faisant oublier qu’il n’est que seul en scène. Un cours de mythologie grecque original en 1h30, raconté dans un phrasé rythmé, tant actuel qu’agile, parfois même chanté. Malgré quelques petites longueurs, l’écriture adaptée riche en subtilité et en humour rend la dramaturgie accessible à tous dans une mise en scène minimaliste de Camille Prioul en collaboration avec Julie Macqueron. Théâtre Montmartre Galabru (Paris XVIIIème) tous les mercredis à 19h30- Réservations : 01 42 23 15 85 – www.theatregalabru.com
Visuels : (C) Arthur Bourgeais
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