Selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation a atteint les 5,8% en 1 an au mois de juin. Si cet été, une majorité de français comptent tout de même partir en vacances, beaucoup voient leurs actions restreintes par ces augmentations.
« Pas de vacances cette année. A la place, je vais passer mon mois d’août à travailler » peste Antoine Michel, étudiant de 20 ans. Comme lui, ils sont une multitude de français à ne pas préparer leurs valises pour la période estivale. Selon une étude de L’Ifop, un peu plus d’un français sur cinq (21%) sont certains de rester chez eux.
Pour Charlotte Lelandais, étudiante en médecine, partir de ses propres moyens n’est pas envisageable. Le regard soutenu, la jeune femme estime subir les conséquences de ces augmentations : « Cette année, le prix des courses pour toute la famille a doublé. On ne peut plus se permettre d’aller en vacances tous les quatre. Mes parents partent donc à 2, sans moi et mon frère. »
Si le nombre de touristes français a augmenté en 2022 (55%, contre 47% en 2020), beaucoup d’entre eux sont obligés de faire des compromis. La durée du séjour, la distance ou encore le nombre d’activités sont écourtés. « Depuis le début de la crise sanitaire, les prix ne cessent d’augmenter. Avant, on partait en vacances chaque année pendant 3 semaines d’affilées. On a été obligé de les réduire à 14 jours » soupire Sylviane, mère mariée de deux enfants.
Alors que les prix des produits de premières nécessités ont augmenté, ceux liés à la période estivale ont, quant à eux, explosé. Le coût de la pastèque verte, fruit très populaire sur les plages, a grimpé de 40% d’après un comparatif de Midi-libre. Le tarif des glaces a, de son côté, augmenté de 5% en un an. Le ton ferme, Sylviane en explique les conséquences pour elle et sa famille : « Obligatoirement, on doit faire des concessions. Tu es obligé de faire moins de sorties, d’achats et de restaurants si tu veux rester dans les clous. »
Outre les produits de première nécessité, les tarifs des locations sont également en hausse. Ingénieur, Olivier Ponsonnaille-Poyelle est le père de 3 enfants. Chaque année, il est chargé d’organiser le voyage de toute la famille. Le ton ironique, le mari souligne l’augmentation « exorbitante » des tarifs : « Cette année, j’ai vu des prix que je n’avais jamais vu. Pour certaines maisons, encore abordables il y a quelques années, ça s’est envolé. A mon avis, il faudrait être mafieux pour pouvoir se les payer aujourd’hui. »
Partir, une priorité avant tout
Malgré l’inflation conséquente, pas question de faire l’impasse sur les vacances. Pour une majorité de français, ce court instant de respiration reste essentiel. « C’est le seul moment où je peux vivre un peu dans l’année. C’est un plaisir inestimable, donc si on doit mettre plus d’argent pour pouvoir en profiter, on le fera sans problème » affirme Olivier, un sourire au coin des lèvres.
Même son de cloche pour Charlotte qui, malgré les contraintes, trouve des alternatives pour quitter son domicile : « Je vais passer plusieurs semaines chez mes grands-parents. J’ai vraiment besoin de partir au moins quelques jours. L’an prochain, je pense que je vais manger des pâtes toute l’année, comme-ça je pourrais me payer un voyage » s’amuse-t-elle. De manière générale, ces augmentations constituent un obstacle pour les vacanciers, mais n’est pas un frein. Si Antoine ne peut pas s’offrir de vacances, le jeune homme ne remet pas la faute sur l’escalade des tarifs. Les yeux rivés vers le sol, il avoue être à l’origine du problème : « En réalité, j’ai mal géré mon argent. Même si la crise est contraignante, elle ne m’aurait pas empêché de m’absenter quelques jours si j’avais fait attention à mon budget. »
Plutôt que de faire des concessions, certains trouvent des stratagèmes dans le but de faire des économies au moment de leur réservation. Selon le rapport de l’Ifop, quasiment un quart des Français recherchent leur location via des agences de voyages ou sur leurs sites internet. « C’est de l’arnaque pur et dur. Les frais supplémentaires que te prennent ces sites sont monstrueux. En recherchant un peu, tu peux trouver de toi-même de bons endroits sans payer des centaines d’euros en plus » précise Olivier, l’air assuré.
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