GABRIEL MIHAI
Les hommages aux victimes des attentats de Paris commencent dès vendredi soir.
Un an jour pour jour après les attentats qui ont endeuillé les Français, les journées de ce week-end verrent s’organiser une série de commémorations. Dignité et sobriété en seront le dénominateur commun.
Il y a un an, la France était frappée en son cœur par les attentats du 13 novembre. Douze mois plus tard, jour pour jour, les Français ont choisi de commémorer cette date douloureuse dans l’apaisement et la dignité à travers une série de manifestations sobres. Dans toute la France, de nombreux appels relayés sur les réseaux sociaux sous le hashtag #1fenetre1bougie invitent chacun à déposer une bougie sur sa fenêtre.
Vendredi, le stade de Saint-Denis se taira soixante secondes, en ouverture du match France-Suède, en mémoire des 130 morts du 13 novembre, une tuerie revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI) qui a profondément atteint la société française, de la politique à la vie quotidienne.
Deux jours plus tard, c’est de nouveau devant le Stade de France que débutera une journée de commémorations, précisément devant la porte D, là où les premières attaques sont survenues. Le Portugais Manuel Dias, 63 ans, qui accompagnait un groupe de supporters, y avait trouvé la mort, première victime des commandos djihadistes qui ensanglantèrent la capitale.
Au fil de la matinée, François Hollande, la maire de Paris Anne Hidalgo et le maire de Saint-Denis Didier Paillard se rendront sur chacun des lieux touchés par les attentats. Ils dévoileront six plaques en hommage «aux vies fauchées en ces lieux», avec les prénoms et noms des victimes dont les familles ont donné leur accord. Ils ne devraient pas prononcer de discours.
Puis les officiels se rendront devant les cafés et restaurants le Carillon, le Petit Cambodge, la Bonne Bière, le Comptoir Voltaire et la Belle équipe, en mémoire des 39 personnes tuées sur ces terrasses des Xe et XIe arrondissements. Le parcours se conclura devant la salle de spectacles du Bataclan: un commando y avait fait irruption en plein concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal, assassinant 90 personnes.
Le Bataclan rouvrira ses portes samedi avec un concert de Sting, juste avant cette journée d’hommage durant laquelle la salle restera fermée. La direction de ce lieu mythique tenait absolument à ce que la musique reprenne ses droits avant les commémorations.
Des victimes et survivants de l’attaque, dont des membres d’Eagles of Death Metal, devraient assister à la cérémonie dimanche devant la salle de concerts, qui a été entièrement refaite.
Un peu plus tard, à 12H30, un rassemblement public est prévu devant la mairie du XIe arrondissement, à l’issue duquel devraient être lâchés des ballons pour «représenter symboliquement, dans leur ensemble et leur diversité», toutes les victimes, explique l’association Life for Paris.
«Pour nous, c’est très important que chacun puisse venir rendre hommage aux morts, rendre hommage aux vivants, qu’on soit tous ensemble», dit Caroline Langlade, présidente de l’association.
L’après-midi, qui se déroulera dans «un lieu plus intime» où ont été invitées les victimes, sera organisée une «table ronde», en présence de Françoise Rudetzki, la fondatrice de SOS Attentats, du psychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik ainsi que de l’historien Denis Peschanski. L’Orchestre des gardiens de la paix interprétera des standards du rock, du jazz et de la chanson française pour clore cette journée.
L’archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, présidera pour sa part à 18H30 à la cathédrale Notre-Dame une messe en hommage aux victimes. Il a invité la centaine de paroisses catholiques de la capitale à prier à cette intention.
Dimanche soir, l’association de victimes «13onze15 Fraternité Vérité» appelle les Français à participer en mettant une bougie à leurs fenêtres.
Après une série d’hommages officiels, cette fois-ci «c’était important pour nous que ce ne soit pas politico-politique. Pour les victimes, c’est leur jour de deuil, leur jour de rassemblement», insiste Caroline Langlade.
«Nous voulons que la journée du 13 novembre garde un caractère solennel, entièrement tourné vers la mémoire des événements, le souvenir, la solidarité», souligne Georges Salines, président de l’association de victimes «13onze15 Fraternité Vérité».
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