GABRIEL MIHAI
Les cendres de Fidel Castro bouclent samedi leur traversée de Cuba dans la ville-berceau de sa révolution, Santiago, pour une grande cérémonie d’hommage avant ses funérailles prévues dimanche.
Cette semaine de cérémonies posthumes avait débuté par deux jours d’hommages à La Havane, avant que la remorque portant les cendres protégées sous une boîte de verre prenne, en sens inverse, le trajet triomphal effectué par Fidel Castro début 1959.
A La Havane, Matanzas, Cardenas, Cienfuegos, Santa Clara, Camagüey, Las Tunas, Holguin puis Bayamo, des centaines de milliers d’inconditionnels de Fidel se sont massés au bord des routes pour saluer une dernière fois le père de la révolution cubaine.
Partout dans le pays, une majorité de Cubains ont aussi été incités à parapher des registres cette semaine pour «jurer» de poursuivre l’héritage socialiste de celui qui a façonné le destin du pays et défié la superpuissance américaine pendant un demi-siècle.
De leur côté, la plupart des dissidents ont indiqué qu’ils se feraient discrets pendant ces hommages, notamment par crainte de représailles. Mais ils prévoient de reprendre ensuite leur lutte contre le régime castriste, régulièrement critiqué en occident pour son piètre bilan en matière de droits civiques et de droits de l’Homme.
Plusieurs dignitaires étrangers et personnalités doivent assister à ces hommages, mais peu d’entre eux avaient confirmé leur présence vendredi, à quelques exceptions près comme la ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal et la légende du football argentin Diego Maradona, un proche de Fidel Castro.
Dimanche, les restes de l’ex-président décédé il y a une semaine à 90 ans seront enterrés au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, le héros de l’indépendance de Cuba. Depuis plusieurs jours la nécropole est fermée aux visiteurs et jusqu’à vendredi soir de nombreux ouvriers s’y affairaient, a-t-on constaté.
Ces funérailles présentées comme «privées» par les autorités se tiendront à l’abri des caméras des médias étrangers. Elles scelleront la fin du deuil national de neuf jours décrété après son décès dont l’annonce, inattendue, a eu l’effet d’un choc pour de nombreux Cubains.
«Nous saurons nous occuper de lui et monter la garde comme il se doit», assure fièrement la «Santiaguera» Margarita Aguilera, 54 ans, dirigeante d’une antenne municipale de distribution de tabac. Pour elle, Fidel «a été le père de tous les Cubains et de tous les nécessiteux du monde».
Après trois jours de voyage, les cendres contenues dans un coffre de cèdre enveloppé d’un drapeau cubain ont passé la nuit à Bayamo et doivent parcourir dans la matinée les 130 km restant jusqu’à Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays.
Sise au pied des montagnes de la Sierra Maestra, cette ville portuaire a vu naître la légende de Fidel Castro. Une procession à travers ses rues sera suivie, dans la soirée, d’une grande cérémonie d’hommages. Raul Castro, qui a succédé à son frère en 2006, doit y prononcer un discours devant des centaines de milliers de personnes.
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après