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21 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Les mots d’Edouard Philippe sont les mêmes que ceux prononcés par Emmanuel Macron devant les édiles à l’Elysée

Le 101e Congrès des maires de France s’est conclu jeudi à Paris avec un goût d’inachevé. Quelques heures après Emmanuel Macron à l’Élysée, le premier ministre est resté sur la ligne fixée par le président de la République, sans convaincre les élus locaux.

A la veille du discours du Premier ministre Édouard Philippe au congrès annuel des maires à Paris, le chef de l’État a reçu sous les dorures de la salle des fêtes de l’Élysée quelque 2.000 élus avec lesquels il s’est livré à un jeu de questions-réponses.

« Je sais que votre quotidien n’est pas facile, celui du gouvernement ne l’est pas davantage », a-t-il déclaré dans ses propos liminaires. Face aux défis, « on a une responsabilité commune, c’est d’être ensemble. Si on n’est pas ensemble, alors on ouvre un formidable boulevard, non pas aux populistes, mais aux démagogues ».

« Il faut un changement de méthode entre nous, c’est ce que j’ai voulu initier ce soir et ce qu’on va poursuivre ensemble dans les prochains mois, dans la manière de préparer les textes au niveau national et de les porter », a-t-il poursuivi, quelques heures après une rencontre avec le bureau de l’Association des maires de France (AMF) qui n’a pas mâché ses mots ces dernières semaines contre l’exécutif.

Devant les 4 000 élus présents, le Premier ministre a affirmé la volonté du Gouvernement d’un dialogue de bonne qualité. Pour lui, le mandat de maire honore ceux qui l’exercent parce qu’il repose sur une confiance exprimée au plus près des citoyens.

Autrement, concernant la limitation de la hausse des dépenses de fonctionnement à 1,2% pour 322 communes, départements et régions – qui a poussé ces dernières au boycott de la dernière Conférence nationale des territoires en juillet dernier – Edouard Philippe assure « constater que cet objectif semble très correctement fonctionner ». Comme lors de la dernière conférence des villes organisée par les métropoles de France Urbaine, il a dans le même temps promis d’être « à l’écoute des questions de retraitement ».

Par ailleurs, à l’instar d’Emmanuel Macron, le Premier ministre s’est engagé à revoir le fonctionnement de la dotation globale de fonctionnement (DGF) ce qui a suscité les applaudissements de la salle :
« Entendons les remarques. Le fait est que les 42 critères sont tellement complexes qu’ils offrent un résultat incompréhensible. Il vous appartient de faire des propositions. »

Dans un communiqué publié un peu plus tôt dans la journée, l’AMF avait demandé à Emmanuel Macron et au gouvernement de s’engager dans « une vraie négociation » avec les communes pour rétablir la confiance entre l’État et les élus.

« Nous souhaitons la mise en place d’une méthode de travail avec un calendrier précis qui permette à l’État et à l’AMF de s’engager dans une négociation sincère afin de rétablir la confiance », avait indiqué l’association. « Il y a urgence à renouer le dialogue dans une vraie négociation ».
Lors de l’échange avec les maires, Emmanuel Macron s’est dit « tout à fait prêt à ouvrir le chantier de la réforme des règles de la DGF », « favorable à confier aux élus la gestion de la fonction publique territoriale » et à « améliorer à la marge la loi Notre (nouvelle organisation territoriale de la République) ».

« Ca ne veut pas dire revenir en arrière, mais (…) on peut améliorer des choses », a-t-il souligné. Quant à la suppression de la taxe d’habitation à l’horizon 2020, « l’engagement a été tenu », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions sur la compensation de la suppression de cette taxe, traditionnelle source de recettes pour les communes.

Edouard Philippe ne s’est pas exprimé sur d’autres propositions de l’AMF : l’élaboration d’une loi de finances annuelle des collectivités, la création d’un fonds de lissage financé par l’Etat en faveur des communes dont les dotations ont diminué ainsi que l’ajustement de la contribution du bloc communal à la réduction de la dette publique au prorata de sa part dans l’endettement.

Pour Edouard Philippe, les maires ont pour volonté farouche de faire vivre et se développer les territoires de la France. La méthode du Gouvernement est le cousu-main. L’objectif est de donner à chaque territoire la possibilité de se développer, à son rythme, à sa mesure, en fonction de ses ambitions, de ses faiblesses, de ses besoins.

Sur la suppression de la taxe d’habitation, l’objectif est simple : faire en sorte que dès l’été prochain, [les maires sachent] comment va s’éteindre la taxe d’habitation et comment nous la compenserons », a-t-il affirmé.

Il a annoncé « qu’au printemps 2019, le Gouvernement présentera les principes de cette « extinction-compensation ». Et aux alentours de la mi-avril, le conseil des ministres examinera un projet de loi consacré à la réforme de la fiscalité locale.

Le Premier ministre n’était pas en terrain conquis, et avait bien peu de bonnes nouvelles pour s’attirer la sympathie des édiles présents porte de Versailles.

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