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22 novembre 2024

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L’offensive du gouvernement syrien reprendra dès que les civils auront été évacués

GABRIEL MIHAI

Moscou a annoncé que l’offensive du gouvernement syrien reprendra dès que les civils auront été évacués des derniers secteurs tenus par les rebelles.

Le monde assiste aux dernières phases de la bataille d’Alep. L’évacuation des civils devrait être la priorité, a déclaré samedi l’envoyé spécial de l’Onu en Syrie Staffan de Mistura.

Dans une interview à la chaîne Sky News Arabia, Staffan de Mistura a déclaré que les civils fuyant les quartiers rebelles de la ville bombardés par les forces du régime de Damas devraient être placés «sous la surveillance de l’ONU».

«Nous observons avec inquiétude les dernières étapes de ce que l’histoire appellera ‘la bataille d’Alep’», a-t-il souligné, selon une transcription de cette interview. Il a ajouté que selon les informations de l’ONU, les civils fuyant les zones contrôlées par les rebelles pour rejoindre celles tenues par les forces de Damas pourraient avoir été capturés ou soumis à un regain de violence.

L’envoyé spécial de l’Onu a appelé le président syrien Bachar Al-Assad à mettre à profit sa probable victoire militaire à Alep pour accepter de participer à des négociations sous l’égide de l’ONU destinée à mettre définitivement fin à la guerre en Syrie.

L’offensive des forces gouvernementales syriennes à Alep reprendra dès que les civils auront été évacués des derniers secteurs tenus par les rebelles dans l’est de la ville, a annoncé samedi le ministère russe de la Défense. Selon la même source, 20’000 civils ont quitté Alep-Est depuis le début de la journée de samedi.

Selon l’agence Interfax, qui cite le ministère de la Défense, 1200 rebelles ont par ailleurs déposé les armes. Les forces fidèles au président syrien Bachar al Assad contrôlent désormais 93% de l’ensemble de la ville d’Alep, avait déclaré un peu plus tôt le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov. «Les habitants quittent en flot continu (les quartiers insurgés) grâce aux couloirs humanitaires pour se rendre dans la partie de la ville contrôlée par le gouvernement», a précisé le porte-parole.

Les forces armées syriennes qui bombardent la ville d’Alep sont responsables de «crimes contre l’humanité» et de «crimes de guerre», a jugé de son côté samedi lors d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

«Le bombardement aveugle par le régime viole le droit international et dans beaucoup de cas (représente) des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et doit cesser», a martelé le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse avec ses homologues français, allemand et qatari qui ont réuni une dizaine de pays pour tenter de trouver un règlement en Syrie.

Par ailleurs, l’opposition syrienne est «prête à reprendre les négociations sans pré-conditions», a affirmé samedi le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, à l’issue d’une réunion internationale à Paris à laquelle participait le représentant de l’opposition, Riad Hijab.

«Il faut définir les conditions d’une vraie transition politique, il faut que des négociations reprennent sur des bases claires dans le cadre de la résolution de l’ONU 2254» fixant la feuille de route pour le règlement du conflit qui a fait plus de 300.000 morts, a déclaré M. Ayrault, ajoutant que l’opposition avait fait part de sa disponibilité à négocier.

Moscou a fait cette mise au point après l’adoption vendredi par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution non contraignante réclamant une trêve immédiate en Syrie, un accès à l’aide humanitaire et la fin de tous les sièges.

L’armée syrienne avait déjà indiqué vendredi qu’elle n’avait aucune intention de suspendre son offensive après avoir repris en un mois d’intenses bombardements la plus grande partie des quartiers d’Alep-Est, dont la Vieille ville.

La Turquie de son côté a exprimé de vives inquiétudes: les rebelles syriens qui se rendent s’exposeront à la mort s’ils quittent leurs positions dans la ville d’Alep, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque.

Interrogé par la chaîne de télévision turque TRT à Paris, où il participe à une réunion du groupe des pays «affinitaires» sur la Syrie, Mevlut Cavusoglu a par ailleurs exprimé ses doute sur la capacité de cette rencontre à produire des résultats concrets.

«Qu’arrivera-t-il aux forces rebelles si elles quittent Alep? Ne seront-elles pas tuées ailleurs?», s’est-il interrogé. Et d’ajouter au sujet des discussions de Paris que «nul n’apporte de solutions concrètes».

 

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