GABRIEL MIHAI
Les trois fils de Daphne Caruana Galizia, journaliste et blogueuse anticorruption maltaise assassinée lundi, ont rejeté jeudi la forte récompense promise par le premier ministre Joseph Muscat pour retrouver les meurtriers et réclamé plutôt sa démission.
Alors que l’attentat ciblé à la voiture piégée a provoqué une vague d’indignation à l’étranger et une forte émotion à Malte, les journalistes du petit archipel ont prévu un rassemblement silencieux en fin de matinée à La Valette.
Devant le Parlement mercredi soir, M. Muscat, dont l’entourage proche était la cible de virulentes attaques de Daphne Caruana Galizia, a annoncé que le gouvernement allait proposer «une récompense substantielle et sans précédent» pour retrouver les auteurs et les commanditaires de l’assassinat.
Ses fils Matthew, Andrew et Paul ont révélé jeudi matin sur Facebook que M. Muscat envisageait une récompense d’un million d’euros et avait fait pression en vain pour qu’ils soutiennent cette initiative.
«Nous ne sommes pas intéressés par une condamnation en justice qui permette seulement aux responsables au gouvernement ayant bénéficié du meurtre de notre mère de tourner le dos et de dire que la justice a été rendue», ont-ils écrit.
La justice «ne sera rendue que quand ce pour quoi notre mère s’est battue -la responsabilité en politique, l’intégrité dans la vie publique, une société ouverte et libre- aura remplacé la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons», ont-ils insisté.
«Le premier ministre a demandé notre soutien, voici comment il peut l’obtenir: fais preuve de responsabilité politique et démissionne. Démissionne pour n’avoir pas réussi à garantir nos libertés fondamentales. Démissionne pour avoir permis la naissance d’une société dominée par la peur, la méfiance, la criminalité et la corruption», ont-ils insisté.
M. Muscat, qui s’est envolé jeudi matin pour le Conseil européen de Bruxelles, a déclaré devant le Parlement qu’il serait «irresponsable» de sa part de démissionner pour l’instant.
Il a aussi expliqué que la journaliste, parfois qualifiée de «WikiLeaks à elle toute seule», avait refusé toute protection depuis 2010 afin que personne ne puisse savoir qui entrait et sortait de chez elle.
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