GABRIEL MIHAI
Selon de premiers résultats partiels du deuxième tour du scrutin, Igor Dodon est en tête.
Le candidat prorusse Igor Dodon était en tête de la présidentielle dimanche en Moldavie, selon de premiers résultats partiels du deuxième tour du scrutin. Il affrontait la proeuropéenne Maia Sandu.
Après le décompte de 83% des bulletins de vote vers 21h30 suisses, M. Dodon recueillait 56,5% des voix. Maia Sandu a, elle, obtenu 43,5%, a annoncé la Commission électorale.
«Je pense que Maia Sandu n’a pas réussi cette fois à devenir présidente», a estimé M. Dodon, lors d’un briefing peu après la fermeture des bureaux de vote à 20h00 suisses. Il lui a conseillé d’«appeler ses partisans au calme».
Les deux candidats ont cependant qualifié le scrutin de «mal organisé». Ils ont notamment dénoncé le manque de bulletins de vote dans les bureaux à l’étranger.
Pour la première fois depuis 1997 en Moldavie, le chef de l’Etat est élu au suffrage universel. Ex-république soviétique de 3,5 millions d’habitants, le pays est déchiré entre l’Est et l’Ouest et ébranlé par une profonde crise politique. Le taux de participation au scrutin, surveillé par plus de 4000 observateurs moldaves et étrangers, a atteint 53,3%, a déclaré la Commission électorale.
La présidentielle dans ce pays niché entre l’Ukraine et la Roumanie a mis aux prises les partisans d’un rapprochement avec la Russie et les défenseurs d’une intégration à l’Union européenne (UE).
M. Dodon a notamment promis d’oeuvrer à modifier le volet économique de l’accord d’association avec l’UE, signé en 2014 par les autorités proeuropéennes moldaves au grand dam de Moscou, et de faire en sorte que «nous puissions faire du commerce avec la Russie comme avec l’UE».
Pour sa part, Mme Sandu qualifie cet accord de «base pour le développement du pays», notamment pour mettre en place des réformes et lutter contre la corruption.
La Moldavie, dont 78% de la population est composée de Roumanophones et environ 14% de Russes et d’Ukrainiens, est l’un des pays les plus pauvres d’Europe: 41% de ses habitants vivent avec cinq dollars par jour, selon la Banque mondiale.
Le pays est par ailleurs ébranlé par une profonde crise politique, depuis la découverte l’an passé de la disparition d’un milliard de dollars (environ 990 millions de francs) des caisses de trois banques du pays, soit l’équivalent de 15% du produit intérieur brut (PIB).
Ces révélations avaient provoqué d’énormes manifestations, réunissant aussi bien proeuropéens que prorusses, issus de forces de droite comme de gauche. Depuis, trois gouvernements proeuropéens se sont succédé sans calmer la colère des Moldaves, qui jugent leur classe politique largement corrompue.
«Peu importe qui gagne les élections, les citoyens seront très déçus», prédit d’ailleurs l’analyste Vitaliy Andrievskiy, directeur de l’Institut de la politique efficace. «Le président a des pouvoirs très retreints et ne peut rien décider sans le parlement et le gouvernement».
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après