Paris et l’Etat volent au secours d’églises comptant dans leur patrimoine historique

DANIEL  LAMBERT

Des crédits pour sauver les églises en péril.

Afin de protéger les paroissiens et les touristes qui visitent ces hauts lieux du patrimoine de la capitale, la Ville de Paris, propriétaire des lieux de culte construits avant la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, a mis en place un grand plan d’investissement doté d’une enveloppe municipale de 80 M€ complétée par une dotation d’Etat de 11 M€.

Inscrites dans ce plan quinquennal, les églises de la Madeleine, Saint-Philippe-du-Roule et Saint-Augustin devraient bénéficier de travaux pour un montant total de 13 M€.

Située sur la place de la Madeleine à Paris dans le 8ème arrondissement, l’église de la Madeleine , l’église St Augustin.est en effet une construction datant de la fin du 15ème siècle (1493) où elle n’était alors qu’une petite chapelle. En 1660,il fut décidé de construire une église plus grande mais cette dernière fut détruite en 1795
A la demande du curé de la Madeleine, il fut décidé de bâtir un nouvel édifice sur une proposition de l’architecte du roi Contant- d’Yvry et la première pierre fut posée le 3 avril 1764. A sa mort, le projet fut repris par Contant de Couture qui décida de changer les plans et de s’inspirer du Panthéon d’Agrippa à Rome. Il fit alors démolir ce que son prédécesseur avait fait afin de mettre en place ce qu’il avait dessiné après son voyage à Rome. La révolution de 1789 arrêta les travaux et grâce à Napoléon 1er qui voulait passer ses victoires à la postérité, un concours fut ouvert aux architectes. C’est le projet de Pierre Vignon qui fut choisi. Une fois de plus, tout fut démoli pour ériger ce »Temple de la Gloire ». En 1814, période de la restauration, l’architecte a du transformer ce temple en église, l’extérieur resta le même tandis que l’intérieur subit de nombreux changements. Malheureusement Vignon décèda avant la fin des travaux. Il fut inhumé sous le proanos du temple. Un quatrième architecte, Huvé termina en exécutant scruouleusement les plans de Vignon; de la sculpture du fronton de Lemaire représentant la séparation des bons et des méchants par le fils de Dieu,
Déclaré patrimoine culturel, ce bâtiment entre dans le budget de la Ville de Paris en tant que monument historique, malgré la séparation de l’église et de l’état en 1905.

Non loin de là, se trouve une autre église concernée par ce plan quinquénal.St Augustin située boulevard Malesherbes à Paris dans le 8ème arrondissement.
De style roman byzantin, cette église fut construite de 1860 à 1871 pendant le second empire et les grands travaux du baron Hausmann alors préfet de Paris. Napoléon III décide que sa sépulture ainsi que celles des princes de la famille impériale reposeraient. dans la crypte.et c’est dans cette église que se convertit Charles de la Rochefoucauld.
St Augustin est une église qui sort de l’ordinaire de part sa construction et les matériaux alors très nouveaux à cette époque. Victor Baltard, aussi concepteur des Halles de Paris fut à l’origine de ce projet. L’architecte employa pour la première fois du fer et de la fonte dans sa structure. Cela permit d’obtenir une coupole de 80 mètres. Avec un choeur très vaste, il a été possible d’articuler des chapelles adjacentes de plus en plus vastes. La façade est ornée des statues des 4 évangélistes et des 12 apôtres sous la rosace.L’intérieur fait apparaître les colonnes de fonte

Le troisième édifice de ce plan est St Philippe du Roule, au carrefour des rues du Faubourg St Honoré et de la Boétie, toujours dans le 8ème arrondissement..
Située sur l’emplacement d’une maladrerie, Hôtel du Bas-Rolle au 17ème siècle, cette église bâtie peu de temps avant la Révolution de 1789 (sa construction commença en 1774 et se termina 10 ans plus tard)fut transformée en Temple de la Concorde durant cette dernière. En 1833, Baltard architecte de l’église St Augustin, procéda à son agrandissement en construisant la Chapelle de Notre-Dame de Toutes les Grâces affectée au cathéchisme. Une autre transformation a eu lieu en 1846 par Godde. Les peintures sont de Chasseriau, la voûte n’est pas en pierre mais en bois peint façon pierre.

Dans le cadre de cette politique de rénovation, plusieurs acteurs entrent en scène,dont le principal:est la ville de Paris avec 80 millions d’euros soit 13,3 millions par an jusqu’en 2020 mais ce n’est pas autant que la somme allouée par son prédécesseur Bertrand Delanoe(15 millions d’euros par an). Les autres intervenants sont le Diocèse, les associations mais seulement à un certain niveau.
Afin de trouver d’autres subventions, les églises ont eu affaire à la publicité c’est pourquoi on peut voir sur les bâches des échafaudages de grandes affiches publicitaires.

PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – DANIEL LAMBERT

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