Suite à la crise sanitaire du coronavirus, les transports aériens mondiaux ont du cessé du jour au lendemain, le secteur en pleine croissance s’est écroulé tout comme les industries y étant attachées, avec une perte supérieure à 280 M€.
A ce jour, L’International Air Transport Association (IATA) estime que la pandémie a pesé près de 315 Md$ sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes par rapport aux prévisions de
2019, soit une baisse de 55%, du jamais vu dans la filière. De nombreuses conséquences seront liées à cette crise sanitaire et les compagnies vont devoir attendre avant d’investir pour des raisons économiques, sans compter sur des changements d’habitude des passagers qui pourraient choisir d’autres modes de transports lorsque cela est possible ou renoncer à voyager.
Les pertes de l’industrie aéronautique devraient avoisiner au moins 40% d’ici fin 2020, même d’avantage en 2021. Toutefois, le savoir-faire et l’excellence dans ce secteur devraient l’aider le à rebondir mais il faudra aussi s’attendre à la fermeture des petites structures.
Après le plan pour le tourisme de 18 milliards d’euros, celui de l‘automobile de 8 milliards d’euros et celui pour la culture, le plan de relance pour sauver l’aéronautique a été présenté le 9 juin par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire en présence d’Agnès Pannier Runacher (Économie,) Florence Parly (Armées), Elizabeth Borne (Transition écologique) et Jean-Baptiste Djebbari (Transports) .
L’Etat a débloqué 15 milliards d’euros dont 7 milliards déjà versés à Air France-KLM, pour ce plan de relance mis en place pour soutenir l’industrie aéronautique française très affaiblie par la crise économique liée au coronavirus, qui entraînera la perte de près de 100 000 emplois dans les 6 mois à venir sur les 250 000 à 300 000 impactés; il faudra attendre 2 à 3 ans pour que le trafic aérien revienne à la normal, soit 2023 au plus tôt. Le secteur qui représente 58 Md€ avait déjà été touché par la crise du B737 MAX.
Ce financement du gouvernement sera divisé en 2 fonds d’investissement mis en place pour amorcer une « révolution industrielle » suite à des négociations:
- Le premier à hauteur de 1Md€ (500M€ dès juillet) en fonds propres, amorcera les premières étapes des transformations en favorisant le développement et la consolidation des entreprises de la filière.
- Le second, de 500M€ (200M€ de l’Etat via BPIfrance (Banque publique d’investissement pour le financement et le développement des entreprises), 200M€ des 4 groupes industriels Airbus(116M€), Safran,(58M€), Dassault (13M€), et Thalès (13M€) et 100M€ d’un gestionnaire de fonds choisi par appel d’offre) accompagnera les transformations (agrandissement et modernisation des chaînes de productions…) et améliorera la compétitivité des PME et ETI du secteur grâce à la robotisation et la digitalisation…
Ce plan est constitué de 3 phases:
- La première est d’éviter les faillites et les licenciements. Des prêts garantis par l’Etat et le dispositif de chômage partiel seront continués. Les garanties exports permettront d’éviter les annulations et reports de commandes d’avions, la commande publique (militaire, sécurité civile et gendarmerie) abondera immédiatement sur la filière.
- La seconde, sur une durée de 2 à 5 ans, protège les entreprises stratégiques pour qu’elles ne soient pas rachetées par des étrangers dont la Chine et les Etats-Unis. Les compagnies aériennes pourront obtenir la garantie de l’Etat pour ne payer leurs avions qu’ au bout de 18 mois au lieu de 6 actuellement.
- La phase de long terme sur 10 à 15 ans, porte sur la modernisation des usines et l’accélération de la transition énergétique avec 1,5 milliard € (300M€ dès 2020) d’aides publiques sur les 3 prochaines années (d’ici à fin 2022) pour financer le développement d’un avion neutre en carbone dès 2035 via le Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac). L’innovation du secteur dans la durée est primordiale pour que la France devienne au niveau international l’un des pays les plus avancés dans les technologies de l’avion propre, en préparant la prochaine rupture technologique (réduction de la consommation en carburant , électrification des appareils et transition vers des carburants neutres en carbone comme l’hydrogène); le gouvernement ayant imposé aux grands groupes de produire un appareil vert d’ici à 2035 (au lieu de 2050) tout en apportant des garanties sur l’emploi.
Le second fonds de 300 millions, servira à accélérer la numérisation et la robotisation des PME–ETI accompagnant les fournisseurs et sous-traitants de la filière dans leurs transformations et leur montée en gamme.
Avec la nécessité de remplacer du matériel âgé et technologiquement dépassée, le ministère des Armées a anticipé ses commandes pour un montant total de 832 millions d’euros dont 232 millions d’euros pour la sécurité civile et la gendarmerie, pour l’achat de 2 hélicoptères EC-145 (32 millions) et 10 EC-160 (200 millions), permettant ainsi de sauvegarder près de 2.000 emplois et 1200 emplois sur 3 ans dans l’industrie aéronautique militaire.
Le secteur de l’aéronautique représente 300.000 emplois directs et indirects, c’est pourquoi un « système d’activité partiel de longue durée ambitieux a été mis en place, pour permettre d’éviter les licenciements et la perte de savoir-faire« … « La chute des commandes ne doit pas détruire des compétences que nous avons mis des décennies à construire », a ajouté le ministre.
Sans l’aide du gouvernement, 100 000 emplois dans l’aéronautique auraient été menacés dans les 6 mois à venir. « Les aides apportées à Airbus, Thales, Dassault et Safran permettront de préserver au maximum les emplois en France malgré des ajustements nécessaires », a déclaré Bruno Le Maire.
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