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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Sonia Dubois : La Jean-Pierre Coffe au féminin « L’alimentation est devenue un poste mineur » 

Sonia Dubois : La Jean-Pierre Coffe au féminin

« L’alimentation est devenue un poste mineur » 

Ça fait longtemps que l’on entend « Stop à la mal bouffe, à la surconsommation de graisses, de sucre et de sel ! Passer la prise de conscience, quid de l’action ? Grâce à Sonia Dubois, journaliste, ex-Frou-Frouteuse auprès de Christine Bravo et comédienne, ce qui jusqu’à présent semblait être un chemin de croix va devenir une route de plaisir. Sa perte de poids spectaculaire, lui a permis d’acquérir une connaissance en diététique très aguerrie. Fort de cette expérience, elle a souhaité en finir avec les fausses idées en dressant un bilan de l’état nutritionnel actuel. Oui, manger bien, bon et équilibré c’est possible. La preuve avec « Alimentation, halte aux mensonges et aux idées reçues ! »

Journal Impact European : Pourquoi ce livre ?

Sonia Dubois : Pour que les gens sortent de toutes les « gouroutries » et autres folies à la mode en ce moment comme plus de viande, plus de lait, plus de gluten, que du bio. Donc arrêtons. Reprenons beaucoup de plaisir à manger un peu de tout. Nous sommes des omnivores.

JIE : Quelle légitimité a été la vôtre de faire ce guide ?

SD : J’ai connu les problèmes de la très mauvaise bouffe, de l’ultra transformé d’hypermarchés. J’ai été obligé toute ma vie de regarder ce que je mangeais, de choisir les produits adéquates.

JIE : Quarante ans d’expérience, ça forge une vie ?

SD : Je sais ce qui est bon pour la santé et ce qui donne beaucoup de plaisir au palais.

JIE : Par votre perte poids, vous sentez-vous investie d’une mission ?

SD : Même si seule, je n’avais pas été investie d’une mission, les femmes me voient tel un porte-drapeau au surpoids et à l’obésité.

JIE : Dans votre guide, il est davantage question de bien-être alimentaire que de diététique.

SD : Il n’est ni question de diététique, ni de régime, mais de bien être alimentaire pour retrouver le plaisir des bons produits.

JIE : Les régimes, seraient-ils une chimère ?

SD : Une chimère au mieux, un drame au pire. Tous ces régimes express sont frustrants, carencés. Dès que l’on les arrête, la reprise de poids est exponentielle. C’est terrible après tous les efforts incommensurables que ça a été de les suivre. Après un régime, on reprend un peu. Donc on en refait un, en général, celui que l’on se repasse sous le manteau. Malheureusement, dans 3 cas sur 5, c’est là que l’obésité pointe son nez.

JIE : Aussi, selon vous, si les français mangent mal c’est parce qu’ils achèteraient mal …

SD : Jusqu’à deux générations après la fin de la seconde guerre mondiale, on faisait tout bien. On est maintenant à la première génération où on ne mange plus ensemble, en famille, à table et à heure fixe, alors que c’est ce qui faisait de la France, l’exemple mondial de la diététique et de la minceur.

JIE : Vous l’expliquez comment ?

SD : Tous les hommes et toutes les femmes travaillent. Les enfants ne rentrent plus chez eux pour déjeuner. Donc, on mange de l’hyper transformé d’hypermarchés qui est gras, salé, sucré et plein d’eau. Résultat, la première génération consomme mal, mange mal et grossit.

JIE : Est-ce si compliqué que ça de manger bien et frais ?

SD : Oui, parce que l’on en prend plus le temps. L’alimentation est devenue un poste mineur. On achète n’importe quoi, à n’importe quel prix, qui, les trois quarts du temps, finit à la poubelle.

JIE : Prendre son panier pour aller faire ses courses en achetant des produits de qualité sont donc les deux principales étapes d’une bonne alimentation ?

SD : Absolument. Et la troisième, est d’acheter juste pour aujourd’hui ou pour demain, mais pas pour huit jours.

JIE : Comment éviter l’ennemi que représente le grignotage ?

SD : C’est très compliqué, car grignoter est quelque chose d’impulsif et de compulsif. C’est lié à un stress émotionnel. Aussi, la seule vraie question à se poser avant de grignoter c’est « Est-ce que j’ai vraiment faim ? » Dans 75% des cas, la réponse est non.

JIE : Dans ce guide très explicite et bien documenté, vous cassez toutes ces idées reçues et préconçues que nous nous transmettons, comme pour les œufs qui ne seraient pas source de cholestérol, le poisson qui ne serait pas meilleur que la viande à cause de son taux de mercure ou la croute de pain qui serait plus calorique que la mie…

SD : C’est vingt ans de réflexion pragmatique. Si je me pose ces questions, toutes les femmes aussi. Tout ce dont je parle est le fruit de ma vie de tous les jours. Pour casser toutes ces idées reçues, j’ai dû déployer un travail de sourcier colossal.

JIE : Vous n’être pas tendre avec le bio…

SD : Le bio, ça n’existe pas ! Un seul pays au monde peut se targuer de faire du bio, c’est Cuba, car il n’y a jamais eu sur ses terres de pesticides et d’insecticides. Tout le reste, c’est du bidon !

JIE : Et le light dans tout ça ?

SD : C’est du poison ! On ne leurre pas son cerveau ad vitam aeternam. Il n’y a pas plus pervers que le light ! C’est du marketing qui prend les femmes pour des cruches et en plus, ça coûte cher !

JIE : En résumé, pour avoir un bon équilibre alimentaire, sans carence, il faut bien acheter, frais et non bio, manger de tout en quantités raisonnables, fuir le light, ne pas se laisser influencer par les pubs et les préjugés et surtout, savoir se faire plaisir …

SD : Tout est dit.

JIE : Vous êtes une maman. Votre garçon de dix ans a été habitué à bien manger. Quel est son rapport à la nourriture ?

SD : C’est un vrai gourmet. Il adore les bonnes choses, en petites quantités. Pas de bonbons, pas de biscuits, pas de gâteaux, pas de sodas, mais en revanche, je cuisine pour lui, frais tous les jours.

JIE : Coté théâtre, où en êtes-vous ?

SD : Je suis en lecture avec Andréas Ferréol pour « l’Étoile », une comédie débridée qui partira en tournée tout au long de 2020.

JIE : Que vous apporte la scène ?

SD : Un bonheur immédiat de jouer devant le public.

JIE : Quel rôle aimeriez-vous interpréter ?

SD : J’aimerai bien incarner l’un des deux rôles interprétés par Simone Signoret :  Madame Rosa dans « La vie devant soi » où Clémence Bouin dans « Le Chat ».

JIE : Regrettez-vous vos années Frou Frou ?

SD : Absolument pas. En revanche, c’est l’émission que je regrette. J’ai une nostalgie folle de toute cette époque. Je suis heureuse de l’avoir vécue.

JIE : Revenir à la télévision vous tenterait ?

SD : Bien sûr.

JIE : Avec par exemple une émission sur le bien manger ?

SD : J’ai soumis des concepts dans ce sens. Pour le moment, ils sont restés sans suite.

JIE : Qu’est-ce que Sonia Dubois aurait envie de dire à l’ex-Frou-Frouteuse ?

SD : « Régale-toi ma petite parce que ça ne durera pas toujours » (rires).

JIE : Que peut-on vous souhaiter ?

SD : D’aller bien pour emmener mon petit garçon vers la vie.

« Alimentation, halte aux mensonges et aux idées reçues ! » par Sonia Dubois avec Anne Lavédrine – Éditions de l’Archipel – 19 euros

Visuel : (C) DR

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