Paris a célébré le coup d’envoi de la 10ème édition des Gay Games, samedi soir, pour la première fois, la capitale française accueille cette semaine de compétition sportive pour lutter contre les discriminations et les stéréotypes envers les personnes LGBT (Gay Lesbienne Bisexuel Transsexuel).
Plus de 10.000 participants originaires de 90 pays, dont certains où l’homosexualité est illégale ou réprimée, ont participer à ce rendez-vous sportif militant destiné à lutter contre les stéréotypes et discriminations et la haine envers les personnes LGBT+.
C’est la première fois que les Gay Games, créés en 1982 à San Francisco, sont organisés dans la capitale française. Cette 10e édition a été lancée en cette chaude soirée parisienne par une cérémonie d’ouverture au stade Jean-Bouin, en présence notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, de la ministre des Sports Laura Flessel, et du couturier Jean-Paul Gaultier.
La soirée a été suivie d’un défilé des sportifs, dont certains étaient déguisés et maquillés ou agitaient des ballons et rubans arc-en-ciel.
San Francisco ouvre le défilé comme c’est la tradition, suivi de New York et des 50 autres états, qui constituent la Fédération des USA, traversent le stade.
Les applaudissements sont forts devant les sportifs russes, aussi forts que représente leur courage de participer à ce type de rencontres au regard des discriminations dont ils font l’objet au quotidien.
Émoi encore avec les 5 représentants d’Algérie, la forte forte délégation chinoise, l’Angola ou l’Arabie Saoudite… Où vivre simplement sa vie peut induire peine de prison et même mener à la mort.
Les espagnols, les norvégiens, les australiens, les ukrainiens, les belges, le roumains et beaucoup d’autres profitent de leur bonheur. Photos de groupes ou selfies. Les haltes sont nombreuses comme pour arrêter le temps, faire durer le plaisir, être là, ensemble… et le temps s’étire…
Les applaudissements sont forts devant les 2336 sportifs français, qui commencent à fouler le stade. Les spectateurs debout, les français s’époumonent. Les larmes apparaissent sur les visages.
Cette manifestation, qui se déroule tous les quatre ans, rassemble des sportifs venus du monde entier et de toutes orientations sexuelles, sans distinction. Plus de 10.000 participants au programme, 36 épreuves organisées dans tout Paris comme la natation, l’athlétisme, le football ou encore le tennis, se tiendront toute la semaine dans les 67 sites localisés en Ile-de-France, et au Havre pour des épreuves de voile.
Cette atmosphère accueillante se retrouve devant l’Hôtel de Ville. Sur le parvis, un véritable village olympique s’est établi. Entre deux concerts, les participants se croisent discutent, rigolent, chantent etc. Le principe est d’inviter tout le monde à célébrer les différences.
« Au départ, « cet événement » a été créé pour lutter contre les discriminations dans le sport, pour faire bouger les mentalités, casser les stéréotypes que l’on peut avoir », explique Pascale Reinteau, coprésidente des Gay Games. « Il y a aussi des hommes qui font de la natation synchronisée, des couples de même sexe qui font de la danse, du patinage artistique etc. C’est un événement ouvert à tout le monde. »
Et en cassant les codes, en incluant plus de diversité dans les disciplines, les Gay Games veulent aussi montrer l’exemple à tous les sports professionnels. Selon une étude australienne, 19% des homosexuels et 9% des lesbiennes interrogés ont déclaré avoir subi « des violences physiques » sur des terrains de sport.
Près de 9.500 personnes en majorité LGB (lesbiennes, gays et bisexuels) ont été interrogées pour cette étude réalisée à l’initiative du comité organisateur d’un tournoi international de rugby gay à Sydney. La plupart d’entre elles viennent d’Australie, de Grande-Bretagne, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis. Environ 19% des homosexuels et 9% des lesbiennes interrogés ont déclaré avoir subi « des violences physiques » tandis que 27% des homosexuels et 16% des lesbiennes ont évoqué des menaces verbales.
Le village sportif a été inauguré samedi matin sur le parvis de l’Hôtel de ville, où a ensuite eu lieu l’International Memorial Rainbow Run, une course dédiée aux victimes du sida, du cancer du sein et des discriminations.
Chaque compétition sera disputée par groupes de niveau, mais tous les sportifs se verront remettre une médaille. « Nous voulons promouvoir le dépassement de soi plutôt que la victoire à tout prix », a expliqué Pascale Reinteau, coprésidente de l’événement.
Tout au long de la semaine, des animations citoyennes, sportives et culturelles, ouvertes à tous seront organisées sur le parvis de l’Hôtel de ville, vitrine de cet évènement doté d’un budget de 4 millions d’euros. C’est également là qu’aura lieu la cérémonie de clôture le 11 août, qui sera suivie d’une soirée aux Docks de Paris.
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