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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Paris s’engage dans la lutte contre le paludisme

Pour la journée mondiale contre le paludisme,  le thème de l’année est: »Zéro palu-je m’engage ». C’est pourquoi la ville de Paris s’est engagée cette année pour la première fois dans la lutte contre cette maladie des plus meurtrières en organisant des animations place de l’Hôtel de ville.

Tous les ans depuis 2 000, la journée mondiale de lutte contre le paludisme a lieu le 25 avril. A cette occasion, les efforts pour lutter contre la maladie et les progrès réalisés sont mis en valeur. Pourtant, malgré 7 millions de vies sauvées et plus d’un milliard de cas évités, la moitié de la planète est toujours exposée au risque de contracter cette maladie évitable et traitable, qui coûte la vie à un enfant toutes les deux minutes. Le slogan de cette année « Zéro palu-je m’engage » rappelle au monde entier sa responsabilité et son pouvoir d’agir pour protéger leur famille et leur communauté contre le paludisme et ainsi éradiquer la maladie. En s’engageant dans cette lutte, Paris en partenariat avec RBM (Roll Back Malaria) veut souligner l’importance de l’engagement des pays francophones où 300 millions de personnes sont exposées au paludisme.

Le paludisme, ou malaria est une maladie infectieuse due à 4 espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium (P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae); elle fait partie des maladies à transmission vectorielle, transmises à l’homme par un insecte (moustique appelé « anophèle »)hématophage qui se nourrit de sang. La contamination se fait en cas de piqûre de moustique femelle de l’espèce anophèles, elle-même infectée, le plus souvent entre le coucher et le lever du soleil. Les moustiques mâles ne piquent pas. Le paludisme ne peut pas être transmis entre humains, sauf dans le cas des femmes enceintes, qui peuvent contaminer leur enfant.

On distingue 4 types de paludisme que l’on retrouve dans plusieurs parties du monde principalement dans les zones tropicales (Afrique subsaharienne, zone à risque la plus risquée; sous continent indien à risque moyen; Amérique Latine à faible risque sauf en Amazonie et Asie du Sud-Est) mais aussi dans des régions tempérées.  Le plus courant est lié au Plasmodium falciparum (80 % des cas et 90 % des décès) et peut évoluer en neuropaludisme, qui doit être traité à temps  car les globules rouges infectés bloquent les artères et les veines qui irriguent le cerveau et peuvent entraîner la mort. Celui lié au Plasmodium malariae n’est pas mortel, mais peut provoquer des rechutes jusqu’à 20 ans après la première infection tout comme celui lié au Plasmodium ovale (plus rare, sauf en l’Afrique de l’Ouest)mais responsable de rechutes 4 à 5 ans après la première infection. On remarque d’avantage de cas de paludisme dans les zones rurales et forestières; c’est aussi le cas en période de forte pluie et pendant les semaines qui suivent. Le risque de transmission est plus faible en altitude (au-delà de 2 000 à 3 000 mètres) car les moustiques ne peuvent plus se reproduire.

Afin de lutter contre la maladie, il est recommandé aux voyageurs de suivre un traitement préventif à base de chloroquin(Nivaquine), chloriqine et proquanil (Nivaquine+Paludrine ou Savanine), atovaquone + proquanil (Malarone), méfloquine (Lariam) ou doxycycline (Doxypalu), qui varie selon les zones visitées.

Le paludisme se caractérise par une fièvre 8 à 30 jours après l’infection, accompagnée de maux de tête, de douleurs musculaires, d’un affaiblissement, de vomissements, de diarrhées, de toux, des cycles alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense. La périodicité de ces cycles dépend de l’espèce de parasite en cause, et coïncide avec la multiplication des parasites et l’éclatement des globules rouges, qui conduit également à l’anémie. Dans certains cas, les globules rouges infectés peuvent obstruer les vaisseaux sanguins irriguant le cerveau : c’est le neuropaludisme, souvent mortel.

En 2015, selon l’OMS, il y eu 212 millions de cas de paludisme et 429 000 décès dus au paludisme dans le monde. Plus de 70 % des décès concernaient des enfants de moins de 5 ans.

En 2017, pour la première fois depuis dix ans, les cas de paludisme ont augmenté. L’Afrique subsaharienne (principalement  le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger et la République Démocratique du Congo) représente 92% des cas, soit 200 millions.

En 2019, la France sera un acteur principal dans la lutte contre le paludisme grâce à sa participation pour la première fois à la journée mondiale pour la lutte contre le paludisme à Paris le 25 avril  et l’organisation à Lyon le 10 octobre de la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial afin de recueillir des fonds et de mobiliser des partenaires dans l’optique d’en finir avec le sida, la tuberculose et le paludisme d’ici 2030, comme le prévoient les objectifs de développement durable. Durant ces dernières décennies, elle a multiplié mondialement ses engagements dans la santé comme la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme notamment à travers le Fonds mondial pour lequel elle est le deuxième donateur, mais également en tant que premier bailleur d’Unitaid, engagé à rendre accessibles des solutions novatrices pour mieux prévenir, traiter et diagnostiquer le paludisme. Paris se place ainsi en tête des collectivités contributrices à l’aide publique au développement, particulièrement dans le domaine de la santé, de la lutte contre les grandes pandémies et de l’assainissement.

L’an dernier, l’OMS a annoncé qu’un vaccin contre le paludisme, à l’efficacité limitée ( la mise au point semblant difficile à cause des nombreux stades différents au cours de la vie du parasite) , serait testé à grande échelle en Afrique à partir de 2018 et 360.000 enfants bénéficieront d’une vaccination contre le paludisme d’ici à 2020 au Kenya, Ghana et  Malawi durant la phase pilote de la mise en place du vaccin Mosquirix – également appelé RTS,S , créé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l’ONG Path Malaria vaccine. Il s’agit du premier vaccin actif contre les infections parasitaires, composé de protéines de synthèse reproduisant un partie du sporozoïte ( celulle injectée par les moustiques infectés dans le corps humain lors de la piqûre). L’injection de protéines de synthèse du sporozoïte à un jeune âge permet au système immunitaire de l’homme de fabriquer des anticorps contre le parasite du paludisme, en amont d’une éventuelle piqûre de moustique infecté. Plusieurs autres vaccins sont en cours de développement, dont le RTS,S développé avec le support de la fondation Bill et Melinda Gates à l’efficacité encore à prouver. Pour le moment, il n’existe pas encore de vaccin à destination des voyageurs.

En France, l’équipe Inserm du docteur Benoît Gamain et celle du docteur Philippe Deloron à l’IRD ont développé chacun un vaccin contre ce paludisme gestationnel à destination des femmes enceintes plus susceptibles à l’infection lors de leur grossesse, ayant des conséquences néfastes pour leur nouveau-né. La première phase d’essai clinique a  été terminée en avril 2018.

Parallèlement, un système de protection sur place est développé avec l’introduction de moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée lors d’un projet pilote dans 3 pays sélectionnés par l’OMS, mais aussi des programmes de lutte contre le paludisme avec une prise en charge des malades contre le paludisme et la participation au test de vaccination de la phase III (entre 2009 et 2014).

La moustiquaire Olyset recommandée par l’OMS est un outil essentiel dans la lutte contre le paludisme. Pour la première fois produite en 2003, elle fut la première à être produite en Afrique, pour les Africains par les Africains grâce à Sumitomo Chemical qui a fourni une licence d’accès à la technologie, libre de redevance, à A to Z Textile Mills à Arusha, en Tanzanie; En 2010, la production des moustiquaires Olyset a atteint 30 millions de MILD par an, créant ainsi 8000 emplois ; plus de la moitié de la production globale des moustiquaires Olyset et une contribution remarquable à l’économie locale. Un autre point de fabrication existe au Vietnam pour l’Asie du Sud-Est.

La moustiquaire Olyset  est faite de fibres plus épaisses que la norme du marché (150 deniers au lieu de 100), ce qui lui donne une résistance supérieure malgré les lavages; ses fibres incorporent un insecticide pyréthrinoide (le perméthrine) à libération contrôlée et de longue durée (MILD), rendant plus efficace sa prévention du paludisme, le risque toxique étant minimal.

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