web analytics
23 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

"NOUS SOMMES UN JOURNAL INDÉPENDANT"

Egypte: Hosni Moubarak, a été remis en liberté

GABRIEL  MIHAI

Le parquet égyptien a accepté lundi la remise en liberté de l’ex-président Hosni Moubarak, a indiqué son avocat.

L’ex-président égyptien avait été acquitté début mars par la cour de Cassation pour la mort de manifestants en 2011 durant la révolte qui a provoqué sa chute. Ce lundi, le parquet accepte de libérer l’ancien président. Cette décision vient clore symboliquement le chapitre du Printemps arabe en Egypte.

L’avocat de l’ex-raïs a précisé que Hosni Moubarak, actuellement retenu dans un hôpital militaire du Caire, «pourra rentrer chez lui lorsque les docteurs diront qu’il peut sortir». Il ne pourra toutefois pas se rendre à l’étranger, a-t-il ajouté.

Hosni Moubarak, 88 ans, est en effet interdit de voyage en raison d’une enquête de l’organisme égyptien des gains illicites, qui surveille les fortunes accumulées de manière frauduleuse. L’ancien président a passé le plus clair de son temps dans un hôpital militaire en résidence surveillée au Caire depuis son arrestation en 2011.

Dans le dossier sur la mort de manifestants, Hosni Moubarak a été accusé d’avoir incité au meurtre des participants aux manifestations pendant la révolte de 18 jours, au cours de laquelle quelque 850 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec la police. Il a été condamné à la prison à vie en juin 2012, mais un nouveau procès avait été ordonné par la justice.

Fin 2014, un autre tribunal qui le rejugeait a finalement ordonné l’abandon des accusations, blanchissant ainsi Hosni Moubarak, mais le parquet avait introduit un recours en cassation. Le 2 mars, la Cour de cassation a finalement confirmé l’abandon des charges.

Les familles de victimes des violences de 2011 avaient réagi avec colère pour certains. Pour Khalifa Ahmed, 69 ans, qui a perdu son fils Ahmed le 28 janvier 2011, lors d’une manifestation réprimée dans le sang, «la sentence n’a pas de sens».

Mostafa Morsi, qui a aussi perdu son fils le même jour, a dénoncé une justice «corrompue». «Le sang de notre fils a coulé pour rien (…) La corruption est de retour en force», avait-il dit au lendemain de la décision de la cour de Cassation. «J’aurais pensé que le Printemps arabe nous aurait donné une meilleure qualité de vie, mais c’est pire. Tout est pire», avait-il dit.

L’ex-raïs, au pouvoir de 1981 à 2011, a été jugé dans plusieurs affaires depuis son retrait du pouvoir. Par ailleurs, en janvier 2016, la cour d’appel a confirmé une peine de trois ans de prison pour Hosni Moubarak et ses deux fils dans une affaire de corruption. Hosni Moubarak était accusé avec ses deux fils d’avoir détourné plus de 10 millions d’euros (10,78 millions de francs au cours actuel), alloués à l’entretien des palais présidentiels.

Les trois hommes ont aussi été condamnés ensemble à payer une amende de 125 millions de livres égyptiennes (7,2 millions de francs) et à rembourser à l’Etat 21 millions de livres. Mais la peine prononcée tenait compte du temps déjà effectué en prison. Ses deux fils, Alaa et Gamal, ont été remis en liberté.

Avant la révolte, Gamal avait été longtemps pressenti pour prendre sa succession à la tête de l’Egypte. Après 2013 et la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée, les démêlés judiciaires de ce dernier avaient éclipsé ceux de M. Moubarak.

This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.