Paris accueille depuis le 9 octobre l’exposition « Al’Ula, merveille d’Arabie: l’oasis aux 7 000 ans d’histoire » à l’Institut du Monde Arabe en partenariat avec la Commission Royale d’Al’Ula.
Prévue pour le 19 janvier 2020, la fin de l’exposition a été repoussée au 8 mars suite au succès remporté auprès du public.
Cette exposition fait partie des actions de rapprochement entre l’Arabie Saoudite et la France suite à la visite de Mohammed ben Salmane en avril 2018, la France devant transformer la région historique en lieu touristique.
Habitée depuis des millénaires, la région d’Al’Ula abrite de nombreux secrets, depuis ses écritures, ses tombeaux, et sanctuaires, ses pistes et ses caravanes transportant l’encens, la myrrhe et les épices sans oublier ses 3 oasis (Dadan, Hégra et Qurh) et ses palmeraies. Depuis l’Antiquité, c’est une région prospère. Al’Ula est située dans une vallée d’une trentaine de km entre des massifs de grès et de basalte dans la province de Médine au nord-ouest de l’Arabie saoudite, à environ 200 km au sud-ouest de Tayma et à 400 km au nord-ouest de Médine. On y découvre des monuments avec des objets rares.
Les films exclusifs de Yann Arthus-Bertrand accompagnent la visite de l’exposition, dévoilant les recherches archéologiques (haches, bifaces, outils de coupe du Paléolitique, structures en pierre du Néolitique…) et montrant les sociétés et civilisations ayant existé dans la région qui renferme de nombreux vestiges préhistoriques représentés par des gravures rupestres (chasseurs, dromadaires, autruches, ibex, félins, bétail…) sur les parois rocheuses ainsi que des milliers d’inscriptions gravées et écrites dans les différents alphabets de l’Arabie antique (araméen, dadanite, thamoudéen, minéen, nabatéen, latin et grec).
Depuis plus de 20 ans, les 2 commissaires de l’exposition , Leila Nehmé (archéologue et épigraphiste française) et Abdoulraman Alsouhaibani (archéologue saoudien) ont travaillé de concert afin de construire un voyage dans l’histoire de ce lieu unique où se succédèrent peuples du Néolithique, royaumes de Dadan et Lihyân, civilisation nabatéenne, Empire romain, califats Omeyyade et Abbasside mais aussi Ottomans… Enfin, le début du XXème siècle vit la construction de la voie ferrée du Hijâz qui reliait Damas à Médine , devenant une route supplémentaire pour les pèlerinages musulmans vers La Mecque et Médine.
Carrefour sur les pistes caravanières, la région Al’Ula fut prospère dès l’Antiquité grâce à ses oasis. Durant les royaumes dadanite puis lihyanite, la capitale fut Dadan (aujourd’hui Al-Khuraybah), centre politique, économique (grâce aux circuits commerciaux qui domina pendant plus de 7 siècles) et religieux avec ses sanctuaires dont 2 dédiés aux divinités de l’eau et de l’agriculture, et ses tombeaux rupestres avec leurs traditions funéraires.
Les Nabatéens, grands commerçants caravaniers venus de Pétra en Jordanie, s’y installèrent au 1er siècle avant J.C. et déplacèrent la capitale dans la nouvelle ville entourée de remparts, Hégra, nommée aussi Al-Hijr (actuellement Madâin Sâlih). Se rapprochant de la Mer rouge, ils y restèrent jusqu’au Vème siècle après J.C. et y construisirent une énorme architecture funéraire rupestre et des lieux de culte. Hégra fut intégrée à l‘Empire romain au IIème siècle après J.C., jusqu’aux environs du IVème siècle. Concernant la langue et l’écriture, ils utilisent le nabatéen, une variante locale de l’araméen. On considère qu’il s’agit de l’ancêtre direct de l’écriture arabe apparue au IVème siècle après J.C..
Pendant la période islamique, Qurh (à ce jour, Al-Mâbiyât) fut la ville la plus importante entre le VIIème et Xème siècle; elle a pris la relève des 2 autres oasis existantes et devient étape obligatoire pour les pèlerins se rendant à La Mecque ou Médine.
Les Ottomans furent présents à Al’Ula du XVIème siècle au début du XXème siècle. La construction à la fin du XIXème siècle d’une ligne de chemin de fer entre Damas et La Mecque pour les croyants qui se rendant en pèlerinage est une preuve de leur présence. Inaugurée en septembre 1907, elle sera définitivement abandonnée en 1920 sans arriver jusqu’à La Mecque., la dernière station étant Médine. Les matériaux locaux ont servi à construire les 96 gares de la ligne.
Grâce à la présence d’eau souterraine, une agriculture irriguée (jardins abritant orangers, manguiers, figuiers, oliviers, coton…), palmiers dattiers, céréales et légumineuses (lentilles, pois chiches…) ainsi que l’élevage ont pu être mise place; la nappe phréatique provient des eaux de pluie ruisselant sur les reliefs rocheux vers la plaine. A cause du climat aride et des faibles précipitations, les habitants ont crée des techniques de récupération et de stockage de l’eau, transmises de génération en génération,dont des puits, des citernes et des qanâts (ensemble de puits verticaux reliés à une galerie de drainage légèrement en pente qui achemine l’eau vers des citernes ou une exsurgence).
Exposition « Al’Ula, merveille d’Arabie: l’oasis aux 7 000 ans d’histoire »
9 octobre 2019-19 janvier 2020/prolongation jusqu’au 8 mars 2020
Institut du Monde Arabe: 1 rue des Fossés St Bernard/Place Mohammed V 75005 Paris
(Fermé le lundi)
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