De nouvelles manifestations étaient organisées en France ce samedi pour dénoncer les violences policières.
Le comité de soutien pour Adama Traoré a appelé à une « mobilisation populaire » ce samedi pour réclamer « la vérité et la justice » concernant la mort de ce jeune homme en juillet 2016 à la suite de son interpellation par la gendarmerie dans le Val-d’Oise. Selon les autorités, 15.000 manifestants se sont retrouvés place de la République ce samedi.
De son côté, Christophe Castaner a assuré ses troupes de son soutien, il leur a d’ailleurs salué « l’engagement et le professionnalisme avec lesquels elles ont sécurisé, partout en France, les manifestations de ce jour ». Vendredi, le ministre de l’Intérieur a tout de même confirmé la suppression de la technique d’étranglement.
La soeur d’Adama Traoré, Assa, avait déclaré plus tôt : « Aujourd’hui, c’est un rassemblement pour dénoncer le déni de justice, la violence policière, la violence sociale, la violence raciale. » Selon la jeune femme, « la mort de George Floyd a fait écho à la mort de mon petit frère en France ». Elle a qualifié de « victoire » le fait que « la France reconnaît qu’il y a du racisme dans la police, dans la gendarmerie ».
En marge d’un rassemblement antiraciste à Paris ce 13 juin, des militants du mouvement nationaliste Génération identitaire sont montés sur un toit place de la République, d’où ils ont déployé une banderole géante pour dénoncer le racisme anti-blanc.
«Justice pour les victimes du racisme anti-blanc» : Génération identitaire a déployé une banderole en haut d’un immeuble surplombant la manifestation. «White lives matter (les vies des blancs comptent», y est-il également inscrit.
Face à la banderole de Génération identitaire, les manifestants bouillonnent. «A bas les fachos», crient-ils notamment.
Une action qui a visiblement outré les manifestants présents sur place, qui ont alors copieusement insulté les militants de Génération identitaire, parmi les noms d’oiseaux qui ont fusé, un manifestant (ou plusieurs – la vidéo ne permet pas de le savoir) a lancé à plusieurs reprises des retentissants «sales juifs !» à leur endroit, comme le relève l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, dans une vidéo.
"Sales juifs", crient des manifestants antiracistes ulcérés par une banderole de #GénérationIdentitaire pour les victimes de racisme antiblancs.
#racismenantiblancs #immigration #remigration #adamatraore #affairetraore #justicepouradama pic.twitter.com/zO4OGJeVtU
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) June 13, 2020
La banderole a finalement été déchirée, sous les applaudissements de la foule. Douze militants d’ultra-droite ont été interpellés. Au total, ce sont 26 personnes qui ont été arrêtées ce samedi, en marge du rassemblement place de la République.
Dans un message rapidement publié sur Twitter, la préfecture de police de Paris a fait savoir que le préfet avait «signalé ces propos antisémites à la justice». Dans la foulée, la LICRA (La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a condamné ces propos, mais aussi les militants de Génération identitaire, qualifiés d’«identitaires d’extrême-droite inscrits dans une tradition politique qui, en matière d’antisémitisme, détient tous les brevets». Côté politique, les réactions sont diamétralement opposées entre le cadre du Rassemblement national Jean Messiha, pour qui cet antisémitisme «ne choque personne puisqu’il n’est pas Blanc», et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui estime que le communiqué de la préfecture de police «incite à la haine en colportant des ragots anti-sémites».
Emmanuel Macron doit faire une allocution à la télévision dimanche soir. La prise de parole sera écoutée autant par les militants antiracistes qui attendent des mesures que par les forces de l’ordre épuisées.
Emmanuel Macron va donc refermer cette page de la crise sanitaire et parler maintenant de la crise économique à venir. Il y a la question des dernières restrictions, de l’école, de l’activité économique, des destructions massives d’emploi. Toutes ces questions ne peuvent pas attendre début juillet, juste avant les premiers départs en vacances. Il y a urgence et il faut déjà y répondre. Il y a aussi une atmosphère politique pesante alors que le président est en recherche de cohésion nationale, de grands objectifs à partager.
Un pays profondément fracturé
Les manifestations contre les violences policières, contre le racisme ont rappelé que notre pays était profondément fracturé. En toile de fond ce qui se joue est grave. C’est l’autorité de l’État, c’est la jeunesse, c’est le réveil après la Covid-19 d’une multitude de contestations. Ce qui se passe peut venir parasiter les messages qu’Emmanuel Macron veut faire passer pour la suite du quinquennat. Et puis, il faut aussi mettre fin aux concours d’échalote dans la majorité.
Et là dessus, il faut aussi qu’il s’avance un peu plus. Emmanuel Macron doit commencer à expliquer ce qu’il veut faire, parce que pour l’instant pour reprendre l’expression d’un ancien conseiller, « nous sommes dans la pensée complexe ». Il consulte des économistes, des syndicats, des intellectuels et il attends les propositions des présidents d’assemblées, des consultations sur l’hôpital et les idées des citoyens pour le climat. Le président ne veut pas être tout seul à proposer des solutions.
C’est le message qu’il fait passer à ceux qu’ils rencontrent en ce moment. Mais pour que tout le monde comprenne cette démarche et cette nouvelle façon de faire, c’est quand même plus simple qu’il le dise lui-même, directement aux Français.
Martin Luther King a dit :
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » « La haine trouble la vie ; l’amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l’amour la rend lumineuse. » « Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes. » « La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l’agression et l’esprit de revanche. Le moyen d’en sortir est l’amour. »
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